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mercredi 15 avril 2015
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par Our Kid le 1er novembre 2005
paru le 2 juin 2003 (V2)
Après avoir conquis une Grande-Bretagne en mal de héros depuis le sabordage d’Oasis en 1997, le trio de Cwmaman est devenu une valeur (trop ?) sûre de la scène britannique et s’affiche aux côtés du revenant Tom Jones pour des tournées à n’en plus finir. La belle gueule et compositeur du groupe, Kelly Jones, est invitée ici et là pour des concerts hommage, des interviews ou tout simplement collaborer avec d’autres artistes. Oui, Stereophonics est bel et bien le premier ambassadeur du Pays de Galles, une fierté nationale et les sauveurs du rock.
Le rock, justement, fait partie intégrante de la musique du combo comme le suggèrent la voix de Jones, les frasques du batteur Cable (en gros, alcool à go-go) et la sonorité de ses albums. Après trois disques à succès alternant rock mélodique, power pop, voire punk-rock et ballades, Stereophonics décide qu’il est temps de passer à l’étage supérieur et d’envahir les stades du monde entier. Pour cela, Jones et sa bande se passent carrément de producteur et dirigent ainsi leur album comme bon leur semble. Comme l’explique le compositeur dans les notes de livret intérieur, les chansons ont toutes été écrites de la même manière et l’enregistrement s’est déroulé rapidement, de façon à ce que le groupe sonne spontané et brutal.
Ce n’est pas surprenant, quand un groupe s’attaque aux stades, il se doit d’appliquer une certaine recette et Stereophonics n’y échappe pas : sur scène, le groupe doit jouer fort, ses guitares doivent hurler mais il doit également posséder une once de mélodie pour le différencier du groupe punk de base qui braille dans son squat tout pourri. Et puis, il doit faire figurer le slow qui tue, histoire d’attirer le maximum de filles au stade et doit aussi faire durer les morceaux pour tenir trois heures durant. Le groupe possède tout ça sur You Gotta Go There To Come Back, mais pour un disque qui se veut enregistré rapidement et qui prétend sonner brutal, on a ...tout l’inverse !
Contrairement à ce que mentionne le livret intérieur, donc, cet album est sur-produit et, tout au long de ses 13 titres (déjà, 13... ), l’auditeur se trouve confronté à un rock long, pompeux (une moyenne de 4’30" par chanson) et qui contient beaucoup trop de claviers pour être brutal. La voix de Jones, toujours aussi éraillée et charmante, semble toutefois en faire des tonnes pour arriver à ses fins et on se retrouve finalement en présence d’un album uniforme, ni oubliable, ni détestable ; un album qui veut dire quelque chose mais qui le dit mal (et surtout bruyamment).
Dommage car à force de sonner de la sorte, le fan en a pour sa dose (voire son overdose) et ressort forcément déçu de cette expérience. Bien qu’approprié aux enceintes sportives les plus gigantesques, You Gotta Go There To Come Back, ne dispose pas du côté pub-rock dont on aurait pu rêver. Consolation cependant, la pochette, elle, est pub-rock...
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