Sur nos étagères
By Himself : The Home Recordings

By Himself : The Home Recordings

Jimi Hendrix

par Manu le 26 mai 2009

5

By Himself : The Home Recordings (The Apartment Tapes) - Jimi’s hotel room, The Drake Hotel, East 56th Street, New York City, NY - April 1968 - Solo acoustic/electric recording.

Diminuer la taille du texte Augmenter la taille du texte Imprimer l'article Envoyer l'article par mail

De prime abord, les gens voient souvent Jimi Hendrix comme le flamboyant guitariste aux prestations scéniques légendaires. Un type qui a révolutionné la façon d’aborder la guitare électrique en proposant de véritables sculptures sonores sauvages à base de wha-wha, feedback, fuzz et autres bizarreries supersoniques propulsées à l’aide d’amplis Marshall poussés dans leurs derniers retranchements.

Mais Hendrix, ce n’est pas que ça. Si on fait l’effort de s’éloigner de tous ces habituels stéréotypes du gars sous LSD qui joue de la guitare avec les dents avant de la brûler, on découvrira un compositeur hors pair, à la sensibilité musicale sans commune mesure pour son époque.

By Himself : The Home Recordings est le titre d’un disque aujourd’hui introuvable (mais avec internet, rien n’est impossible...) paru à l’origine en accompagnement d’une BD de Martin I. Green et Bill Sienkiewicz, retraçant la vie du Voodoo Child, sortie en 1995. La BD (excellente) a été rééditée en 2004 mais sans le disque. [1] Comme son titre l’indique, il s’agit d’une bande privée, d’excellente qualité sonore, sur laquelle Jimi s’est enregistré, seul, travaillant quelques morceaux dans son appartement de New York.

Cela se passe en Avril 1968, la date n’est pas précise. Jimi sort de plusieurs mois d’une tournée harassante à travers le monde et se pose quelques semaines à New York. Le 15 avril, au Generation Club, en compagnie de Buddy Guy, BB King, Ted Nugent, Paul Butterfield, Al Kooper et d’autres, il jamme en hommage à Martin Luther King, assassiné quelques jours plus tôt. Les trois semaines qui suivent seront essentiellement passées au studio Record Plant, pour enregistrer les premières pistes de ce qui deviendra son chef d’œuvre : l’album Electric Ladyland.

Cette bande est un privilège exceptionnel. Vous êtes avec Jimi, chez lui, jouant rien que pour vous quelques morceaux totalement inédits. Il joue « unplugged », calmement, sans artifices, sans ses habituels effets, chante doucement et s’arrête de temps en temps pour tourner les pages d’un cahier. Sur Gypsy Eyes, on entend même le téléphone sonner, mais Jimi continue imperturbablement.

Ainsi dépouillée dans ce document unique, on mesure mieux la pureté mélodique de la musique de Jimi Hendrix. 1983 est tout simplement sublime. Quant à Angel, elle porte bien son nom. Les autres titres sont plus à l’état d’ébauche et nous permettent de découvrir Jimi sous un angle nouveau : le compositeur en pleine recherche d’idées. Le tout sonne incroyablement moderne. Et même sans ses habituels pédales d’effets, la technique guitaristique est stupéfiante, à des années-lumières de ses contemporains.

Au final, ce disque est une petite pépite d’or. La preuve irréfutable d’une virtuosité au service d’un talent et d’une imagination sans borne, qui vous emporte pour un voyage à la fois magique, unique et bouleversant dans l’intimité d’un des plus grands génies de la musique moderne. Indispensable !


Répondre à cet article

modération a priori

Attention, votre message n'apparaîtra qu'après avoir été relu et approuvé.

Qui êtes-vous ?
Ajoutez votre commentaire ici
  • Ce formulaire accepte les raccourcis SPIP [->url] {{gras}} {italique} <quote> <code> et le code HTML <q> <del> <ins>. Pour créer des paragraphes, laissez simplement des lignes vides.

Suivre les commentaires : RSS 2.0 | Atom



Tracklisting :
 
01. 1983... (A Merman I Should Turn To Be) (7:49)
02. Angel (3:24)
03. Cherokee Jam (3:12)
04. Hear My Train A Comin’ (1:21)
05. Voodoo Chile / Cherokee Mist (10:09)
06. Gypsy Eyes (2:59)
 
Durée totale : 28:54