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mercredi 15 avril 2015
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par Noesis le 21 novembre 2006
« J’aime pas qu’on me dise pourquoi c’est bien ».
Ne t’inquiète pas cher lecteur, pour te satisfaire, Noesis va t’expliquer en quoi cette affiche Dagoba / Deftones n’a pas tenu toutes ses promesses.
De retour à l’Aéronef, après quelques années. Dernier concert en date dans cet environnement froid et métallique : Saez, pour la tournée "God Blesse". On ne se moque pas, malicieux lecteur persifleur ! Le metal serait-il mort en région Nord ? Première constatation alors que les lumières s’éteignent : la salle est quasiment vide. Dagoba monte sur scène devant un parterre de mélomanes neurasthéniques -mot compte triple-. Il est de bon ton de salir le groupe ces temps-ci, et de crier à l’imposture. Le combo marseillais se démène pourtant sur scène, sueur et cheveux qui tournoient pour faire joli. Cela joue même très bien, exception du premier morceau en dessous. Shawter -voix- s’en excuse d’ailleurs. Affaibli et malade, il ne sera pas à son maximum.
Le reste du set sera néanmoins tout à son honneur. Quelques lourdes faiblesses sur les passages en voix claires entachent les coquettes voix gutturales. Guitare, basse et batterie martèlent, sans faux pas. Impressionnant, le batteur lance ses baguettes, les rattrape —oui, sinon, quel intérêt ?—, tout en continuant à jouer. Sacré fanfaron qui se la joue Hoglan -Strapping Young Lad-. Bref, bonne prestation, malgré les baisses de régimes de Shawter, mille fois excusable.
Un petit tour au bar et aux toilettes pour évacuer la boisson bibineuse. La salle se remplit. Je reprends place. Noir dans la salle. -Oui, j’ai été long dans ces lieux d’aisance.-
Et là, je vois mon oncle René de retour de son week-end à La Grande Motte sur scène !
"Bah qu’est ce tu fais là, Tonton ?"
Tout pareil que René, Chino de Deftones est en tenue camping. Short au bas des fesses, t-shirt moule bide, chaussettes sport remontées et baskets années 60. Ne lui manque plus que le bandeau 118-218. Petit salut au public. -"Vous passerez prendre l’apéro, allée 6, rangée 66 ?"-
Ne tournons pas autour du pot, Deftones, cela n’a jamais beaucoup tourné sur mon mange-disques. Je ne vais pas te faire mal, cher lectorat que j’affectionne tant. Je sais que pour toi, Deftones est une référence. Et s’attaquer à pareil monument... sacrilège ! Les structures : passages dépressifs, lourds, murmurés, étouffés qui emboîtent le pas à des hurlantes, toutes guitares saturées et batterie pressée d’en finir -parce que mince, c’est dur ce que je fais derrière mes fûts- , cela ne me va que sur quelques morceaux. Trop de symétrie dans les titres tue le concept ? À croire que non, des années que la bande à Chino est sur la route !
Mais ne faisons pas l’indifférent. En live, tout cela prend une toute autre tournure. Le charisme du leader aide beaucoup. Sous ces airs bonhommes, il est tout en puissance devant une foule toute acquise. Un mélange efficace entre le débonnaire et le massif. Il en impose le Chino ! Surtout sur la superbe reprise de The Cure (If Only Tonight We Could Sleep). Voix bien placées même si quelques cris partent en tire-bouchon...!
Côtés musiciens, c’est du tout bon. Débauche d’énergie et set bien huilé. La salle est en liesse. On en redemande.
Sauf moi... Noesis, tu sors.
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