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par Alexx le 27 septembre 2005
Il était une fois...
On ne peut se permettre de parler de l’histoire de ce groupe sans évoquer leur ville natal : Bristol. Ville située à l’ouest de Londres et au nord du Pays de Galles, c’est un port de pêche et de commerce, ayant déporté des africains au Caraïbes. L’éclectisme de la ville (apporté par les communautés noires africaines, antillaises et asiatiques) apporte alors un fort rassemblement de diverses cultures et traditions qui évoluèrent ces deux derniers siècles au cours de leur “anglicisation”. Au début des années 80, le gouvernement Thatcher fait fermer plusieurs usines et manufactures grossissant ainsi le malaise social de la ville.
C’est dans ce contexte socio-économique que vont ce regrouper dans un quartier de la ville (Saint Paul) tous les amoureux de musique, dessin, poésie... Divers mouvements culturels se côtoient alors : punk, reggae, hip-hop et autres dérivés. Ce mélange assez spécial (reconnaissons-le) créera des soirées riches en évènements uniques dans leur genre. Ces soirées étaient composées de divers concepts. Des DJs faisaient leurs collages où les scratches flirtaient avec les danseurs de hip-hop sur des rythmes endiablés que des peintres et taggeurs s’empressaient d’immortaliser.
Parmi tous ces groupes aussi barrés les uns que les autres, une formation faisait régulièrement le tour du quartier et même de la ville. Mettant une ambiance de folie, beaucoup de gens se déplaçaient pour les voir à l’œuvre.
C’est un vendeur de disques vinyles (Grant Marshall dit Daddy G), passionné par la culture venant des Caraïbes ainsi que par celle de la Jamaïque, et un DJ remixant (Nellee Hooper) tout ce qui lui passait par les oreilles qui formèrent le noyau d’un Sound System. Les deux compères partageaient une grande attirance pour le punk. Ce fût à ce moment-là qu’ils choisirent de créer “The Wild Bunch”, directement inspirée du film du même nom. Petit à petit, de par l’éclectisme de leur mouvement, différents personnages les rejoignirent :
Leur sons prirent vite de l’ampleur et les relations acquises grâce à Horace Andy (entre autres) les emmenèrent dans les Studio One. L’utilisation des sons d’artistes provenant de labels tel que Stax où bien Motown ajoutèrent une dimension supplémentaire à leurs DJ sets.
Connus puis reconnus jusqu’à Londres, ils n’arrêtent pas d’accueillir de nouveaux membres à leurs soirées. Punks, rastas et autres curieux se rassemblèrent de plus en plus nombreux au Dug Out, lieu où la Wild Bunch s’est installée pour officier. « On était fasciné pas le mélange entre punk et reggae que réussissait les Clash... » (Daddy G). Mais diverses conditions sont exigées pour entrer dans le Sound System : adresse aux platines, application du “Cut&Paste”, avoir une certaine originalité dans les DJ Sets , scratcher, danser le break ou le hip-hop... Bref montrer que l’on peut et veut s’investir dans le groupe !
Pour l’anecdote, l’un des derniers membres à les avoir rejoint squattait dans le magasin de vinyles de Grant Marshall. Il passait tout son temps à écouter et remanier à la platine d’énormes quantités d’albums de hip-hop ; sans parler du fait qu’il harcelait le vendeur ! « Je volais toutes les nouveautés [...] Et Mushroom n’avait que 15 ans, mais il me réclamait déjà tous les disques de hip-hop ! » (Daddy G). Son habilité aux platines, sa technique ainsi que ses références (en quantité et en qualité) en matière de hip-hop firent vite de Andrew Vowles un membre des plus influents dans le groupe malgré son jeune âge de 15 ans. Il prit le pseudo de Mushroom en hommage aux champis qu’il faisait sécher dans sa chambre.
En 1988, fort de leur réputation, de leurs incursions dans les studios et du bruit qu’il générait, le groupe vit se présenter une occasion en or (plaqué) : une tournée au Japon ! Ils partirent vite en pensant que le monde tomberait sous leurs beats et leurs mixs ravageurs. Mais ce fût une toute autre histoire. L’organisation avait été bâclée. Les dates n’avaient pas été retenues voire confirmées, sans parler des déplacements (excessivement coûteux au pays du soleil levant). Qui plus est, le niveau de vie élevé sur place n’arrangea pas les choses. La mauvaise humeur ambiante et l’annulation de plus en plus de dates fût de trop pour Robert Del Naja qui rentra le premier en Angleterre.
L’expérience de cette “petite tournée” changea à tout jamais le groupe. Quelques morceaux furent travaillés, mais sans grande conviction de la part de certains membres, qui au final quittèrent le groupe. Ceux qui restaient, travaillaient avec d’autres Sound Systems. Nellee Hooper commença à travailler avec les futurs Soul II Soul, Shara Nelson débuta une carrière solo, alors que les trois derniers participaient à l’enregistrement de Raw Like Musi, premier album de Neneh Cherry... Ils finirent par remixer Mustt Musst de Fathi Ali Khan (Nusrat) pour son album occidental de qawwali (musique aux origines religieuses pakistanaises) sur le label de Peter Gabriel : Real World.
De petits mixs en visites sporadiques mais régulières aux studios, nos compères finirent par enregistrer Any Love, éventuel premier single d’un album tout aussi hypothétique ! La rencontre du mari de Neneh changera la donne.
L’idée de former un groupe à trois s’était fait de plus en plus forte pendant qu’ils enregistraient plusieurs morceaux tandis que la Wild Bunch se dépouillait. Cameron McVeigh (mari de Neneh Cherry) proposa de devenir alors leur manager pour cette aventure. « Neneh Cherry ? C’est elle qui nous a poussé à entrer en studio ! » (Daddy G)
Profitant d’un studio à temps plein, 3D et Daddy G “s’amuse” à réinventer ce qu’ils ont appris durant les dernières années. Les collages et les samples prennent moins d’ampleur, mais contribuent à former une ligne musicale à laquelle s’ajoute divers instruments. La cadence de travail change et les méthodes aussi.
Mais Mushroom tient à garder des contacts et invite diverses personnes à participer à l’enregistrement. C’est ainsi que Shara Nelson, Horace Andy et Tricky prennent d’assaut les studios du label Circa Records. On y retrouva aussi un stagiaire qui avait fait ses preuves lors des multiples représentations de la Wild Bunch : Geoff Barrow. Lassé de servir des cafés, il ira faire un tour du côté de l’ANPE anglaise pour y trouver une chanteuse et former son propre groupe : Portishead.
L’enregistrement se fit vite et le premier single Daydreaming se fait entendre dès novembre 1990. La critique tend l’oreille et y prête attention : du hip-hop, mais différent... Le contraste entre les voix rapées de
Tricky Kid (médium et à voix basse), de Daddy G (grave et limite caverneuse), de Shara qui porte toute l’émotion, de la rythmique calme et posée ainsi qu’une construction instrumentale autour des samples, font de cette chanson une composition intelligente et marquante.
Unfinished Sympathy, le deuxième single, fût lui plus remarqué. La voix de Shara apporte toute l’émotion nécessaire à ce qu’elle chante : une nouvelle histoire d’amour après une autre décevante voire difficile. Sans parler des envolées instrumentales ou de la rythmique tribale qui insiste sur la mélancolie ! Ce morceau est aussi l’occasion de montrer la volonté du groupe à s’immiscer dans la représentation visuelle de leurs chansons. Le clip n’est qu’un long plan-séquence de Shara marchant dans la rue [1]. L’intensité de la prise dans un quartier où on se perd joue beaucoup sur l’état d’esprit de la chanson !
C’est donc alors en mars 1991 que sort le premier album de notre atome [2] ! L’histoire voudra qu’il sorte sous le nom de Massive. Beaucoup de gens ont pensé que ce fut un geste de paix puisque la guerre du Golfe venait d’éclater. Honni soit qui mal y pense ! Ce fut la maison de disque (une grosse multinationale pour ne pas faire de pub déplacée) qui avait imposé au groupe ce remaniement nominatif pour justement éviter toute allusion à cette guerre. Le troisième single Safe From Harm, récupèrera le nom complet à la plus grande joie de nos lascars qui n’avaient guère apprécié cette pression !
En tout cas, la presse est quasi-unanime : Blue Lines est une révolution ! Un style hérité de la rue de Bristol, des participants aux horizons très divers, et une bonne dose de culture musicale ont réussit ce que beaucoup ont essayé de créer : un nouveau style musical ! La presse, comme à son habitude, s’engouffre dans la brèche et s’empresse de coller une étiquette sur la nouveauté : le trip-hop était né.
Pour être réducteur, une des multiples définitions de cette mouvance musicale pourrait être la suivante : un savant mélange de rap, de soul, de funk, de blues avec les techniques du hip-hop, du jazz, de la techno (naissante alors à l’époque.) Mais ceci est trop confus pour certains et pour d’autres, trop complet... Bref, une musique laissant place à une interprétation plus personnelle que ce qui avait été fait et piochant dans tout ce qui existe. De telles définitions ont permis à la presse et à d’autres colleurs d’étiquettes de classer tout ce qui était inclassable [3].
Pendant les deux années qui suivront, nos trois compères feront quelques remixes dont Mysterious Ways de U2 et Games Without Frontiers de Peter Gabriel.
Après que le monde de la musique ait encensé leur premier opus, Massive Attack se réunit de nouveau pour se remettre au travail. C’est alors qu’une vieille connaissance refait surface : Nellee Hooper leur propose de produire ce qui deviendra Protection. C’est donc dans le studio de leur ancien, et de nouveau, collaborateur qu’ils se réunirent.
Une fois sur place, le jeu de mixage commence. Les idées fusent et ne se ressemblent pas. Chacun veut imposer ses samples. Qui plus est, Shara Nelson vient de sortir son album et ne peut donc pas honorer l’invitation de Daddy G.
Le groupe se tourne alors vers d’autres voix féminines : Tracey Thorn des Everything But The Girl et Nicolette. En plus de ces deux nouvelles têtes, Craig Armstrong participe aux orchestrations (Sly) mais aussi co-écrit Heat Miser et Weather Storm. Les habituels Tricky et Horace Andy sont au rendez-vous. Avec tous ce petit monde, Protection sera mis en boîte en six mois pour sortir en 1994.
Malheureusement, les tensions au sein du groupe se feront plus fortes. Le son est différent certes, mais peut-être trop épuré. Mais les orchestrations, les rythmiques et les voix posées en font un disque fort ; certainement trop différent de Blue Lines et des productions de l’époque...
Album plus lisse finalement, mais ne trahissant pas l’esprit du groupe qui tient à toujours sortir des sentiers battus pour aller plus loin dans la diversité. Les invités sont d’ailleurs là pour le prouver : un compositeur classique/jazz, une chanteuse d’électro-pop et la « Billie Holiday sous acide ! » MA.
Pour la presse, deux camps : la généraliste félicite un tel talent alors que celle plus spécialisée donne une impression de lassitude vis-à-vis de cet opus considéré comme surproduit (!). L’excuse la plus diffusée était qu’ils étaient occupés à décortiquer le phénomène émergeant qu’est le trip-hop (avec notamment l’album Dummy de Portishead) !? Toujours est-il que trois single sortent avec leurs clips respectifs : Protection, Karmacoma et Sly. Un conseil, visionnez à l’occasion le clip de Karmacoma qui n’est qu’une énorme référence à plusieurs films (Pulp Fiction, Shining, etc) et qui vous emmènera dans un labyrinthe musical hallucinant !
En 1995, Mad Professor remixe entièrement Protection et le ressort sous le nom de No Protection. Une intéressante expérience de revisionnage pour cet album qui sera considéré injustement comme transition de Mezzanine.
Les divers travaux de remixes et de participations avaient commencé à frustrer le groupe. Partout où ils allaient, des musiciens se faisaient jeter des labels car ça ne se vendrait jamais, accompagné d’autres raisons plus ou moins marketings. C’est donc en 1997, que Massive Attack crée son propre label indépendant : Melancolik. Son but avoué : produire leurs artistes préférés, les anciens de la Wild Bunch et récompenser les plus méritants. « Une fois, à Paris, des copains nous ont donné la cassette d’un groupe qui voulait signer sur notre label. Au début, ça ne nous a pas plus du tout, et après c’était trop tard. Ils s’appellent Air... » (Daddy G).
C’est donc dans cette optique que Mad Professor et Craig Armstrong signèrent sur Melancolik. La première production fût une compilation de Horace Andy : Skylarking. Mais d’autres groupes firent leur apparition : Alpha, Sunna, Day One, Lewis Parker...
Après une bonne pause (où chacun se diversifia vers d’autres sphères évoquées plus haut) et une petite tournée (dont une apparition à Glastonbury en 1997), le groupe se remit en marche pour un nouvel opus. Mais les choses ont changé. Après un album regroupant leurs années d’expérience de la rue ("le côté organique ...") et un autre empaqueté un peu trop vite ("... le côté technologique" selon 3D), les membres du groupe vont prendre leur temps.
Ils se rendent donc en studio mais les tensions de compositions déjà abordées pendant Protection atteignent un paroxysme rare dans un groupe. Chacun possède ses envies et les veut sur l’album. Ce problème récurant pendant l’enregistrement créera une explosion du groupe. Chacun des membres vient en studio, écoute, garde, modifie ou efface ce qui a été fait par l’un ou les autres. « Hors du studio, nous nous entendions plutôt bien. Mais dès qu’il s’agit de nos chansons, d’imagination, les idées s’affrontent car nous plaçons la barre très haut. » (3D) [4]. Cette ambiance sur le studio fût difficile pour toute l’équipe. Ce tâtonnement s’explique aussi par la volonté de perfection et d’honnêteté avec eux-mêmes de chacun des membres. « Protection nous représentait assez mal. Mezzanine nous correspond plus, il est plus rugueux. » (Daddy G). La volonté du groupe à être en phase avec son ressentiment présent affecte le disque et les affrontements peuvent être d’ailleurs perçus dans l’utilisation des guitares : « Les premières personnes qui l’ont écouté étaient choquées par la dureté du son, par les guitares. » (Daddy G)
Au milieu de ces engueulades, les invités chantent. Cette fois, c’est au tour de Liz (Elizabeth) Fraser, chanteuse des Cocteau Twins, de Sara Jay et de Horace Andy toujours fidèle au groupe. Leurs voix collent parfaitement avec les percus et la noirceur des différents titres, offrant un contraste saisissant.
En écoutant Mezzanine, on se rend compte de l’ambiance névrosée de nos compères. On se sent perdu (voire même atteint d’une maladie psychologique [5]) à l’image des chanteurs : « Liz Fraser, Sara Jay ou Horace Andy chantent, ils sont là, avec nous mais ils sont en danger, perdus. Personne n’est là pour les rassurer ! » (3D).
L’album sort en avril 1998 et est très bien reçu par la presse en général. S’en suit 3 singles éparpillés sur le reste de l’année : Angel, Teardrop et Inertia Creeps. Mezzanine s’est vendu à plus de 2 millions d’exemplaires dans le monde. Le groupe reçu aussi certains prix musicaux pour cette galette. Juste avant de partir pour leur première grosse tournée mondiale, le groupe participe à l’élaboration d’un coffret regroupant les singles des trois album ainsi que leurs remixes par divers autres groupes, citons U.N.K.L.E., Portishead, Nelle Hooper, etc. La tournée se déroule bien et le son du dernier album passe mieux que les autres. Pourtant ...
On comprend vite une chose lors de l’écoute de Mezzanine, le hip-hop y est beaucoup moins représenté. Lors des divers affrontements au sujet des samples et autres collages à faire, 3D et Daddy G tombaient souvent d’accord, laissant Mushroom frustré dans son activité de colleur/monteur de son. A la fin de la tournée, un quatrième album est alors en discussion. Sentant que son rôle allait encore être amoindri (à tort ou à raison ?), Mushroom quitta le groupe en 1999. Dès lors, les deux dernier membres se réfugient dans leur studio.
Ainsi commence le début de la création du futur et quatrième album. L’idée de faire jouer certaines compositions par des musiciens puis de les mixer, couper et enfin les coller est reprise comme pour Mezzanine. Les samples sont aussi moins utilisés et avouons le, pour des DJs, c’est plutôt saugrenu ... Ils arrivent à près de 20 heures de musique à remixer qui deviendront 80 morceaux !!! Malheureusement, ils ne gardent rien : « A partir d’environ vingt heures d’enregistrements, nous avons essayé d’en extraire des petits morceaux et de les disséquer pour en faire de la belle musique, mais ça a été un désastre complet. Nous perdions l’essence même de ces sons, leur sens. » (3D).
Tournant en rond, 3D explique : « Nous étions en train de perdre tout intérêt dans ce que nous faisions, nous avions tous deux envie de vivre des choses différentes, en dehors du groupe. » C’est ainsi que Daddy G s’écarte de ce qui reste de Massive Attack pour s’occuper de sa famille qui allait s’agrandir.
3D seul, la méthode de composition en allait être complètement chamboulée. A l’écoute des 80 titres “fabriqués ”, Neil Davidge [6] et 3D décident de tout effacer et de repartir à zéro. Ce dernier décide alors d’abandonner totalement le samplage qui avait fait leur réputation ; réglant ainsi par la même occasion, les divers problèmes de droits d’auteurs ! Pour lui, la méthode des DJs était éculée et l’ordinateur offrait beaucoup plus de possibilités de mixes provenant de leurs lives et autres expérimentations personnelles jamais utilisées. « Je suis devenue un DJ frustré. »
Heureusement pour nous (malheureusement pour lui), sa paranoïa à la limite de la schizophrénie, fait qu’il ne peut de passer d’aide « L’inconnue me fait immédiatement paniquer. » Horace Andy fait alors une apparition. Puis 3D se décide à trouver la voix féminine de l’album : Sinead O’Connor. « Travailler avec Sinead a vraiment été rassurant et excitant, car elle est toujours en contact avec le monde, elle prend position par rapport à la société et aux institutions, et je me sentais très proche d’elle la dessus. »
2003, 100th Windows sort dans toutes les bonnes crèmeries. Tout le monde alors pense au fait que le groupe n’est plus qu’une seule personne avec quelques invités et donc appréhende cette sortie. La vérité n’était pas très loin (elle ne l’est jamais [7]). Lors de la première écoute, on a l’impression que les chansons se ressemblent toutes. La linéarité de l’album n’est que superficielle. Certes les rythmiques sont aux repos (voire absentes), certes la ligne de basse est omniprésente et même trop poussée. Mais les sons et autres mélodies sont belles et bien représentatives de ce qui a fait Massive Attack ! Malheureusement, l’absence de Daddy G et Mushroom se fait trop sentir. 3D avoue s’être servi de cet album pour réinventer la technique et le son estampillé trip-hop ! Mais surtout pour exorciser ses démons, ce qui fait que l’ensemble de 100th Windows un album dense et sombre ou l’imagination toujours aussi présente, y est aussi plus calme, moins saccadée. Et c’est la force de 3D : faire un album “solo” tout en gardant une partie de l’intégrité du groupe d’origine.
Seulement deux singles sont sortis : Futur Proof et Special Case. L’accueil est mitigé et la presse parle de la futur tournée comme décevante. Mais surprise, Daddy G participa à quelques dates et reconnaîtra implicitement l’album.
Par la suite, ils participeront aux compositions de différents films, en attendant de repartir pour leur studio pour leur propre compte.
Au jour d’aujourd’hui, beaucoup de questions se posent sur la carrière de Massive Atttack et de savoir si on peut encore parler du statut de groupe. Ils ont apporté à la musique une bouffée d’air frais ! Une nouvelle manière d’appréhender la musique que ce soit dans sa conception ou bien dans son écoute. Les groupes influencés sont bien plus nombreux qu’on ne peut le penser.
A commencer par le style. Le trip-hop est considéré comme une sorte de “fourre tout” musical. On y trouve tout se qui sort un peu des sentiers battus ! Il est vrai que son évolution a plus été vers l’électro que la soul ou bien le hip-hop. Mais qu’importe la direction, du moments que l’imagination suit. Les mauvaises langues diront : « Mais l’imagination fonctionne avec toutes les musiques ! » A ceux-là, je leur réponds : peut-être, mais imaginer n’est pas que voir des images dans sa tête, c’est aussi ressentir les émotions qu’elles véhiculent. Et en ça, Massive Attack est certainement le groupe qui y arrive le mieux (et rapidement) grâce à quatre albums recouvrant une musique de tous bords sans aucune commune mesure ! Rare sont les autres groupes qui y sont arrivés en se remettant en question naturellement.
Leur volonté d’avoir voulu faire mieux et leur recherche de renouvellement à fait imploser le groupe. Mais rien ne dit que le prochain et cinquième album ne continuera pas sur cette lancée. Pour le moment prévu courant 2006, l’album n’est encore que sous la forme de maquette avec 5 titres déjà enregistré. La ligne directrice tendrait vers le gothique. Quel son nous réserve-t-il ? Seul l’avenir nous le dira et à la rédac’ de B-Side Rock, on sait qu’il s’annonce palpitant !
[8]
[1] A noter qu’un plan séquence est une scène filmée sans aucun arrêt ni changement de caméra ; et donc de plan !
[2] un noyau de trois compositeurs et un nuage d’électrons de participants
[3] Mais j’y reviendrai plus tard.
[4] Rare sont les groupes qui ont été jusqu’à une telle extrémité ! On peut citer Radiohead pour la composition de Kid A.
[5] Je me tape des crises de paranoïa énormes avec ce disque !!
[6] qui a aussi été le producteur de Mezzanine.
[7] il ne faut jamais dire jamais... oups ! je m’égare !
[8] Source :
Magazines : Les Inrocks 2 - 50 ans de rock (vol 1)
Livres : Les guides MusicBook, Dictionnaire illustré : le rock
Webzines : newsforms.net, sebonnev.club.fr/index.htm, massiveattackarea.com/
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