Dernière publication :
mercredi 15 avril 2015
par mot-clé
par index
par Our Kid le 29 mai 2005
Quand on est fan français d’Oasis, assister à un concert de son groupe fétiche est une chose ardue : sur notre territoire, le quintette ne s’est montré qu’une quinzaine de fois dans sa carrière (on approche des quinze ans) et on ne compte plus les fausses annonces ou les concerts annulés (on les aime bien nos routiers mais qu’ils laissent passer le groupe)... Ainsi, le groupe voulait remettre les pendules à l’heure.
Le concert de ce soir consiste en une sorte de répétition avant d’entamer la tournée européenne qui accompagne la sortie de Don’t Believe The Truth. Et bien, mon gars, pour une répét’, qui aurait cru à une pareille hystérie ? Aidés par The Stands en première partie, qui firent preuve d’un bon show et laissent augurer un brillant avenir à condition que le chanteur/guitariste troque la veste désormais de rigueur pour tous groupe en « The » pour une armure plus originale, Oasis fait attendre les 2.200 spectateurs de l’Olympia qui poussent de plus en plus pour se rapprocher de la scène. Les Britons aux balcons déploient l’Union Jack et enfilent leur maillot de foot aux couleurs de Manchester City.
Soudain, retentit l’intro de Fuckin’ In The Bushes qui mit fin à la trop longue impatience des fans : Oasis est de retour et arrive sur scène dans un fracas du tonnerre de Brest ; la meute s’approche de la scène comme pour toucher sa sainteté thaumaturge Oasis et le coin des filles diffuse une agréable odeur d’œstrogène. D’ailleurs, trois fans s’évanouissent (tiens, ça me rappelle un groupe qui commence par un b et fini par un s)et les cinq se lancent dans le nouveau morceau, Turn Up The Sun.
Accompagné aux fûts par le batteur Zak Starkey (fils de Ringo Starr) à la tenue blanche flamboyante comme son jeu qui ressemble à celui de son mentor Keith Moon des Who ; le groupe dispose d’un bâton de dynamite prêt à exploser. Et l’explosion a lieu et ravage toute l’assistance sur Lyla, le premier single extrait du sixième album studio des cinq, qui inaugure le concept de karaoké géant pour la première fois de la soirée :
la voix de Liam est parfaite même si, un comble, elle a du mal à se faire entendre sous le vacarme de la foule en extase, confirmant le succès du single. Ça pogotte dur et le groupe en rajoute une couche avec les punky Bring It On Down et Morning Glory marqué par la frappe de mule de Zak puis embraie sur Cigarettes & Alcohol. L’énergie est à son maximum et le groupe est appliqué. Dans la fosse, ça frise le piétinement humain...
Liam s’éclipse momentanément pour laisser son frère chanter au volume 3 sur deux titres tirés de Heathen Chemistry ; la ballade Stop Cryin’ Your Heart Out, un classique qui permet à la foule de souffler quoique se remettant à chanter de plus belle comme sur un juke-box vivant mais a le mérite de calmer les énervés, et Little By Little. Cependant, le chanteur revient rapidement pour deux extraits du prochain album Don’t Believe The Truth qui sont The Importance Of Being Idle et A Bell Will Ring. Et puis, le gros machin : Live Forever, l’hymne imparable du groupe qui poursuit la soirée karaoké et permet à des couples de s’embrasser avant la formidable Champagne Supernova qui suit les deux extraits de Don’t Believe The Truth, The Meaning Of A Soul et Mucky Fingers avec son harmonica joué par Gem. Champagne Supernova a désormais laissé son côté psychédélique des concerts d’antan au profit d’une version plus directe et instantanée. Pour finir, le groupe se charge de délivrer son message ultime, et ce depuis dix ans avec Rock’n’Roll Star, qui rappelle à l’ordre les excités et aurait même entraîné un saut de l’ange du balcon(!) même si Gem Archer casse une corde de sa guitare, provoquant un regard assassin de Gallagher premier, désireux de satisfaire la France après des années de snobisme.
Le groupe quitte ses fans mais ne pouvait abandonner l’Olympia sans ses plus gros succès et revint ainsi pour une version acoustique et enjouée de Songbird avec un Liam au faît de sa forme lorsqu’il s’agit de ses compositions. C’est sur ce morceau que la frange hippie de l’assistance s’autorise un allumage de pet’, sûrement dans l’optique de reprendre des forces. Car, effectivement, par la suite, tout s’accélère avec les premiers accords de Wonderwall ravivant la ferveur des travées et leur rappelant que Oasis dispose d’une impressionnante collection d’hymnes qui en ont fait les premiers ambassadeurs musicaux du Royaume-Uni. A la suite de ce morceau, Liam se retire une deuxième fois de la scène pour laisser son frère mener Don’t Look Back In Anger et faire chavirer les cœurs (et les chœurs !) : l’émotion est à son comble, une jeune fille à ma gauche verse une larme mais devra vite la sécher pour le dernier morceau du rappel, une reprise annoncée fièrement par Noel avec une pointe de français qui provoque l’hilarité de son cadet ; My Generation de « les Who », ce morceau mythique qui n’a pas pris une ride et qui bénéficie pour l’occasion de Zak Starkey pour la propulser au sommet, comme il le fait d’ailleurs avec les grands méchants Who depuis 2001 et qui achève toute l’audience qui n’en croit pas ses yeux et ses oreilles : la basse d’Andy Bell surpasse l’originale et Liam sans bégayer comme Daltrey s’approprie la chanson qui termine en apothéose le concert du groupe quittant pour de bon les planches de l’Olympia en laissant comme d’habitude les guitares rugir tout en remerciant avec sincérité la France.
Ainsi s’est achevée cette secousse tellurique qui frappa Paris, tout le monde semblait ravi et se rua sur les stands t-shirts et autre merchandising dans l’espoir de garder une trace de ce concert, mais, sans aucuns doutes, cet acte superflu, témoigne-t-il du retour au premier plan pour le meilleur il semblerait en attendant la sortie de l’album et une incroyable tournée américaine et japonaise.
Répondre à cet article
Suivre les commentaires : |