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Radio Moscow

Radio Moscow

par Thibault le 16 juin 2009

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Des geeks. Les membres de Radio Moscow ont beau afficher cheveux longs, pattes d’ef et bandeau pour Zach Anderson, des influences qui dépassent rarement 1972 et affirmer un goût particulier pour les vinyles et les vieilles guitares japonaises de la fin des sixties, ils sont de vrais geeks. Toujours à tripoter leurs ipods, iphones et ordinateurs portables, parcourant la toile comme les vieux disquaires à la recherche de sons psychédéliques d’hier et d’aujourd’hui. Entretien avec Parker Griggs (guitare et chant) et Zach Anderson (basse), Cory Berry (batterie) étant d’humeur plus silencieuse.

Inside Rock : Vous faites actuellement une longue tournée, vous l’appréciez pleinement ? Aucun problème, ce n’est pas trop fatiguant ni lassant ?

Zack Anderson : Les voyages en van sont souvent très fatigants, parfois difficiles, on a une cinquantaine de dates en Europe et ensuite on retourne aux USA pour une vingtaine de concerts, avant de faire un nouvel album. Mais les lives sont vraiment la part plus importante de notre musique, on s’en lasse pas.

IR : De nombreux groupes psychédéliques s’égarent dans une surenchère d’effets, avec 45 000 pédales de guitares, des ambiances, mais leur son manque de direction. Votre nouvel album, Brain Cycles, est psyché mais concis, vous ne bavardez pas…

Parker Griggs : Oui je suis assez d’accord, nous essayons de toujours garder une structure en évitant de faire trop de jam mais nous jammons encore un peu trop.

IR : D’ailleurs comment composez vous, est ce que vous jammez avant de recouper les idées et riffs, vous avez une idée directrice pour chaque morceau ?

PG : On part toujours de riffs et ensuite on construit autour. On a pas d’idée vraiment particulière pour chaque morceau, nous laissons les choses venir, si on est de mauvaise humeur lors de l’écriture du morceau on peut le changer totalement plus tard. En concert on est plus libres, on improvise un peu plus.

IR : Vous avez fait vous même l’enregistrement de Brain Cycles. Vous avez viré Dan Auerbach parce qu’il était trop cher ?

PG : (Rires) Non il est très occupé en ce moment avec les Black Keys et leur tournée mondiale, mais ce serait sympa de rejouer avec lui.

IR : Que pensez vous de l’idée d’élargir votre musique, de faire quelque chose de plus varié, avec du saxo, du piano, des claviers… Des choses de ce genre.

PG : Oui, ce serait une bonne idée, on aimerait bien mettre un peu d’orgue, ça sonne bien. On en a déjà mis un peu sur le morceau Brain Cycles, c’est pas mal. On pourrait faire ça à l’avenir, mais nous restons un power trio, la base de notre musique est toujours la guitare.

IR : Il y a quelques chansons acoustiques sur vos deux albums : Deep Blue Sea, le début de Lickskillet, Black Boot… Pourriez vous faire un enregistrement entièrement acoustique, très bluesy, avec de la slide, du picking ?

PG : Oui, on pourrait faire un truc comme ça et ça pourrait être cool, mais après pour les concerts, je ne sais pas. Les chansons acoustiques sont plus personnelles et moins évidentes à jouer en live, où nous préférons envoyer beaucoup d’énergie dans la face du public.

ZA : On essaie vraiment d’envoyer un maximum d’énergie, comme le MC5.

IR : Je sais que vous préférez les vieux groupes, mais il y a actuellement un important revival psychédélique, vous vous sentez proche de groupes comme les Black Angels, Warlocks, Comets on Fire ?

PG : Oui, on aime ces groupes, c’est cool que ce genre de son revienne, ça fait des nouvelles découvertes sympas. On préfère vraiment ce genre de musique, des groupes comme Radiohead, Nine Inch Nails ou les Queens of the Stone Age ne sont pas mauvais, mais ce n’est pas notre truc, on est encore resté dans le son psyché du tournant 60’s-70’s. A part Cory, qui est un batteur de blues, mais guitariste de metal. (Rires)

IR : Radio Moscow est souvent résumé comme un mélange de Blue Cheer, Jimi Hendrix, Cream, des power trios 60’s. Je trouve pour ma part que vous sonnez aussi pas mal comme un certain album de Muddy Waters ; Electric Mud

ZA : Oh oui, nous sommes des grands fans de ce disque, il est super ! On adore la chanson Tom Cat, qui est géniale. Mais il faut l’avoir en vinyle, le son est différent, il y a aussi de la flûte, c’est très bien. Herbert Harper’s Free Press News aussi est excellente. On reprend d’ailleurs la version d’I Just Want to Make Love to You de ce disque en rappel.

PG : Ce truc nous a vraiment influencé, c’est d’ailleurs le problème qu’on a avec nos influences, on essaie d’avoir notre propre son et de s’en éloigner un peu, mais souvent elles sont encore trop présentes.

IR : Oui, je ne sais pas si vous faites attention aux critiques, mais on vous reproche souvent cela, d’être encore trop empreints de vos influences.

ZA : Oui on lit un peu les critiques et articles, Cory en regardait une sur son IPhone tout à l’heure, qui était assez juste. On y fait assez attention, souvent les avis sont intéressants.

PG : On a remarqué qu’ils sont assez négatifs sur le solo de batterie dans No Good Woman, marrant, moi j’aime bien quand chaque instrument a son solo, comme chez Blind Faith, j’adore la chanson de quinze minutes où Ginger Baker se déchaîne, c’est ma favorite.

ZA : Ah oui ce solo sur No Good Woman… Mouais. (Rires)

IR : Que pensez vous d’Internet ? Cela vous a t-il aidé pour vous faire connaître, que pensez vous du téléchargement ?

ZA : Internet est vraiment incontournable aujourd’hui. Déjà la plupart des groupes qu’on écoute sont très difficiles à trouver et on doit aller sur des torrents via des blogspots spécialisés dans les 60’s pour trouver des groupes comme Randy California (la chanson Downer a changé quelque chose pour nous) ou certains albums d’Howlin’ Wolf qui nous ont très influencés. Notre musique serait différente sans internet. Et cela nous a vraiment aidé pour nous faire connaître, sans Internet on ne serait pas là aujourd’hui en tournée. Je pense que pour tous les jeunes groupes Internet est vraiment intéressant, cela ne me dérange pas qu’on télécharge notre musique, nous en téléchargeons nous-mêmes. Le téléchargement n’est pas une chose si mauvaise. Mais nous préférons quand même les vinyles, qui ont un meilleur son. Des trucs comme Electric Mud ou King Crimson sonnent vraiment super en vinyle.

IR : Little Richard ou Chuck Berry ?

Tous : Chuck Berry, pas notre préféré mais il y a des bons trucs.

IR : Sunshine of Your Love ou Purple Haze ?

Tous : Sunshine of Your Love.

IR : Muddy Waters ou John Lee Hooker ?

Tous : On préfère Muddy Waters, pour Electric Mud.

IR : De Niro ou Al Pacino ?

Tous : Pas trop d’avis sur la question…

IR : Whisky ou Tequila ?

Tous : Tequila.

IR : Corée du Nord ou Iran ?

ZA : Oh, euh… allez va pour l’Iran !



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