Portraits
Pink Floyd : 1967 - 1971 pt. II

Pink Floyd : 1967 - 1971 pt. II

par Thibault le 24 novembre 2009

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Passée la sortie d’A Saucerful of Secrets, Pink Floyd plonge dans l’expérimentation. Désormais le groupe ne s’embarrasse plus d’aucune limite et pioche partout pour assouvir son désir de création. Bandes originales avec l’album More, composé et enregistré en une semaine au printemps 1969, mais aussi avec le travail moins connu pour le film Zabriskie Point. Collages sonores, déconstructions, défis lancés entre membres (Waters refuse net d’écrire quoi que se soit pour Gilmour, afin de stimuler la participation de ce dernier dans la création)... Ou encore recherche de nouvelles formes puisant dans des influences aussi diverses que la musique de péplum, le free-jazz, le folk. Tout y passe. Tout cela serait très bien sans deux soucis liés entre eux, deux symptômes persistants chez le Floyd depuis le recul puis départ de Syd Barrett (les autres membres ne manqueront jamais de le souligner tant les choses semblaient couler de source lorsque Barrett était en forme) : un manque de maîtrise et une absence de direction.

Pink Floyd court dans tous les sens, se passionne pour quelque chose l’espace de dix jours avant de trouver un tout nouveau concept génial de la mort qui tue, pour le laisser tomber vers une super méga nouvelle idée top… Il va s’en dire que cet éparpillement se ressent, d’autant plus que le groupe opère désormais sans producteur. Il manque une personne avec du recul, capable d’écouter la bande et de comprendre sa démarche tout en l’aiguillant si besoin est. Mais rien de tout cela, Pink Floyd fait à sa guise en méprisant tout producteur ou ponte de l’industrie musicale, ces « mecs en costards blancs » qui ne saisissent pas les subtilités des explorations contemporaines avant-gardistes des esthètes underground qu’ils sont (à cette période le groupe baigne dans un milieu se voulant intellectuel et alternatif, voui voui voui).

Total, une hécatombe : More, mélange très daté et très mal conçu de folk-rock anglais et de bidouillages psychés-abstraits, ne décolle pas malgré quelques idées de ci de là (Cymbaline se laisse écouter, c’est dire). Les bouts de ficelles dans la même veine de la BO de Zabriskie Point sont sans aucun intérêt (ils sont d’ailleurs très souvent passés sous silence par les fans, un signe) et la partie studio d’Ummagumma (1969) est un merdier (il n’y pas d’autre nom) où la forme l’emporte totalement sur le fond, où aucune idée ne sert de fondation à un édifice précaire, juxtaposition de claviers, guitares acoustiques, piano et constructions sans queue ni tête. Aucun morceau n’est fini, les quatre membres ayant fait le choix très discutable de composer chacun dans leur coin et ensuite d’assembler le tout. Plus tard, Mason déclarera que l’idée était absurde : un groupe ne fonctionne bien que lorsque tous ses membres travaillent sur la même chose. Waters jugera l’affaire « catastrophique », on ne saurait lui donner tort, pour le coup. Quant à Gilmour, il en moquera les velléités arty : « nous pensions faire avancer la Musique, franchir une étape vers quelque chose. Nous avancions à l’aveuglette dans le noir, en fait. »

Heureusement Ummagumma comporte quand même un intérêt, il s’agit de sa partie live. On ne conseille pas pour autant de l’écouter. Le son de l’enregistrement est plus que médiocre et la prestation assez brouillonne. Mais en concert Pink Floyd revient à un exercice intéressant, qui va même devenir son principal souci, où tous rament dans le même sens : réconcilier liberté et structures. Faire tenir des expérimentations dans un format précis était la grande force de Piper At The Gates Of Dawn, un équilibre rare et précieux. Les quatre reviennent à cet équilibre, et mieux encore, le refaçonnent. Le quatuor choisit quatre morceaux où il y a matière à s’étendre (Astronomy Domine, Set the Controls tor the Heart of the Sun, Take Careful With That Axe, Eugene et A Saucerful of Secrets), les étire sur près de dix minutes, les revisite tout en leur donnant ce qui semble être un cap. Le groupe retrouve l’esprit de morceaux comme Interstellar Overdrive : de longues pièces essentiellement instrumentales, qui explosent pleinement sur scène. Tout le problème est d’éviter de s’éparpiller trop longuement ou juxtaposer gratuitement des plans sans rapports les uns avec les autres.

Le quatuor y parvient en prenant enfin du recul sur son œuvre et en accédant à une vue d’ensemble. Cela lui permet notamment de repenser le fonctionnement même de ses morceaux, qui doivent chacun proposer telle sensation, telle émotion. Les choses se font plus précises, il faut qu’un aspect précis domine sur la durée, le tout sans se répéter et en proposant des nuances, des envolées, des breaks, des solos. L’idée est bonne et le groupe s’y tient. Enfin ! La bande sélectionne dans ses albums les fondations du Floyd 2.0. Preuve que les choses sont engagées sur la bonne voie, ne sont retenus que des titres avec du potentiel : les quatre du live d’Ummagumma plus Cymbaline et Interstellar Overdrive. A ces plats de résistance s’ajoutent quelques entremets piochés selon l’humeur, souvent joués dans des versions remaniées mais pas autant que les six titres cités ci-dessus, qui deviennent le laboratoire du Pink Floyd sound.

Mais le groupe ne se contente pas de disséquer et de reconstruire son œuvre sur scène. Conscient qu’un concert doit avant tout être un show, le quatuor expérimente, triture, remanie, tout en évitant de faire assister à un laborieux exercice de composition. Le groupe sait que ce sont ses prestations qui le nourrissent et lui permettent de continuer son chemin. Il faut donner le meilleur concert possible, professionnel, soigné, tout en créant car la scène est bien devenue le terrain de composition de la formation. En conjuguant ces deux aspects les musiciens de Pink Floyd se taillent au fil des soirs une réputation de performers : leurs concerts peuvent durer jusqu’à trois heures, avec entracte où le groupe prend le thé sur scène en conversant avec le public ! Les morceaux prennent une différente tournure chaque soir, sont revus tout en restant reconnaissables, cohérents.


Durant un temps le groupe fait même des concept shows, parfois retransmis à la radio. C’est l’épisode The Man and The Journey, à l’automne 1969. L’idée est de piocher dans le répertoire récent et de recoller les morceaux fragmentés dans une suite censée illustrer le déroulement de la journée d’un individu lambda (The Man), puis le déroulement de son sommeil et de ses rêves (The Journey). De cette manière Pink Floyd peut relire sa musique, recomposer tout en aspirant à un véritable ensemble. Sans être indispensable le résultat est assez intéressant, car il illustre bien l’évolution du groupe, qui commence à savoir où il va, qui n’expérimente plus dans le vide, qui voit désormais sa musique comme un tout général qui offre plusieurs possibilités. L’expérience reste cependant inachevée puisqu’elle est vite abandonnée pour de nouvelles compositions. Jamais officiellement publiée, on peut néanmoins l’écouter via les nombreux enregistrements pirates qui circulent.

Car conscient d’assister à des performances singulières et souvent uniques, le public s’empresse d’enregistrer tout cela : des centaines de bootlegs sont réalisés, certains avec un très bon son. Aujourd’hui on ne compte plus le nombre de sites et forums de fans qui les répertorient, les analysent et les mettent en ligne. Chacun y pioche à sa guise et il est possible de tomber sur des pépites. Si vous tenez à vous aventurer dans cette jungle visez en priorité les noms de salles prestigieuses, comme celle du Casino de Montreux par exemple, où l’enregistrement a été directement fait depuis la console de mixage, le son est de meilleure qualité que lorsqu’il provient d’un enregistrement effectué en fosse. Mais si vous n’êtes qu’un amateur lambda inutile de vous perdre dans ces documents de fans purs et durs, quelques pièces de choix peuvent suffire à votre bonheur. Jetez donc une oreille aux Paris Cinema Sessions, encensées comme il se doit dans nos colonnes, performance impeccable et son resplendissant (BBC oblige), c’est un must.

Bref sur scène Pink Floyd commence à vraiment prendre de la hauteur. Au fur et à mesure des concerts les morceaux deviennent de plus en plus cohérents, avec une réelle envergure. Les structures s’affirment mais restent souples ; elles forment une ligne directrice propice à la greffe de nouveaux sons et de nouvelles trouvailles nés de l’osmose entre les quatre membres. Trouvailles et idées qui sont souvent réutilisées par la suite dans de nouvelles compositions à parts entières. Cela pourrait ressembler à du jam traditionnel, mais Pink Floyd élève cet exercice grâce à une vision d’ensemble et un désir d’homogénéité nettement plus poussés que chez la vile multitude qui récite ses gammes pentatoniques en se reposant sur la section rythmique. Ce qui différencie Pink Floyd de la foule des jams bands, c’est cette exigence quasi pathologique de l’Idée ; les morceaux ne doivent pas baigner vaguement dans telle ambiance, ils doivent suggérer des sensations plus affinées (ex : l’angoisse, le rêve, etc.), ce qui passe par moins d’improvisation et plus de réflexion. Il y a évidemment quelques ratés car le tout dépend de la forme du groupe le jour du concert, mais globalement le quatuor sort largement du lot.

Ainsi naissent quelques titres qui figureront sur les prochains albums, dont Atom Heart Mother (suite), parfait reflet des ambitions du Floyd à cette époque. Cet instrumental est une pièce en différentes parties, lesquelles proposent un voyage où se succèdent tantôt des images urbaines et apocalyptiques, suggérées par des bruitages et des montées en puissance presque dramatiques, tantôt des moments plus apaisés, où les claviers et la guitare jouent des solos plus contemplatifs.

Ce morceau séduit un homme, Ron Geesin. Le monsieur est alors un tripatouilleur avant-gardiste, à l’affût de tout projet singulier. Atom Heart Mother (suite) lui fait l’effet d’un électrochoc, ni une ni deux il rencontre le groupe pour lui soumettre une idée : ajouter des cuivres, chœurs et arrangements orchestraux au titre, dans l’espoir d’obtenir un résultat audacieux ; de la musique à la fois populaire (Pink Floyd vient du blues, ne l’oublions pas) et symphonique. Coup de cœur immédiat, le quatuor se fait quintet et œuvre à plein temps sur ce nouveau challenge. Il ne s’agit pas d’enregistrer la version alors jouée sur scène et d’overdubber les arrangements de Geesin. Non, il faut que les univers de la pop et de la symphonie se rencontrent et se complètent, que le résultat dépasse la somme des deux. Du coup l’ensemble guitare / basse / batterie / claviers prend des accents solennels, marque davantage la mise en scène de l’affaire, et de leurs côtés les arrangements de cuivres et cordes se font fins mais immédiats, accrocheurs. Il s’agit bien de faire de la musique populaire et non pas savante.

Le grand mérite de Pink Floyd et de Rob Geesin est d’éviter tout mauvais goût ainsi que tout racolage. Cette tentation d’élever la musique pop dans les hautes sphères de l’Âaart, celles fréquentées par les Grands, les Compositeurs Classiques, était assez en vogue à l’époque. Les groupes de prog anglais tels Emerson Lake & Palmer et Yes en font une petite spécialité, en injectant dans leur musique quantité d’influences et de thèmes classiques. Mais sans la mesure ni le recul nécessaires à de telles ambitions leurs morceaux sonnent kitsch, racoleurs (« t’as vu ça gamin ? C’est pas chouette de jouer du Brahms à l’orgue Hammond le plus fort possible ? ») comme de vulgaires hochets agités pour attirer l’attention (« hé gamin, In The Hall of the Mountain King à la guitare méga grosseüh saturation, t’as vu comme ça rock, hein ? »)

Pink Floyd évite cet écueil en œuvrant avec quelqu’un qui connaît parfaitement son sujet. Comme le préconise la leçon n°54 du manuel du parfait petit musicien : lorsque l’on veut évoluer dans un registre différent de celui fréquenté habituellement, on commence par s’entourer de gens qui connaissent le registre convoité, plutôt que de vouloir tout faire tout seul et de finir par échouer.

Ainsi le Floyd prend son temps – plus de deux mois – écoute et apprend avec Rob Geesin. Celui ci n’est pas un rockeur qui se prend pour un fin esthète (coucou Keith Emerson !), c’est quelqu’un qui connaît bien la musique classique, qui s’intéresse également au monde du rock, qui a ses relations dans les studios (il obtient l’Abbey Road Session Pop Orchestra, c’est-à-dire les musiciens qui enregistraient les arrangements de cordes et de cuivres des Beatles), et qui a dépassé l’esthétique « gros airs classiques connus / gros lyrisme épique bien appuyé / gros son emphatique » à laquelle se cantonne la piétaille.

A l’inverse des groupes suscités qui trimballent une artillerie sonore avec trois milles options possibles, aux sonorités plus boursouflées les unes que les autres, lui et Pink Floyd optent pour un son clair, le plus organique et boisé possible. La guitare électrique et les claviers sont tolérés mais en aucun cas les synthétiseurs louches, mellotrons ou effets de production pétaradants ou hasardeux, il faut de l’épure. Gilmour freine sur la distorsion et soigne son touché, son jeu se fait plus économe, moins nerveux. Il faut que les images affluent, que la musique évoque (le titre de travail est « Theme From an Imaginary Western », c’est dire toute l’attention portée aux sensations que la musique doit transmettre) mais qu’elle soit coulante, ni surchargée ni appuyée. Tout ces choix sont les bons : Atom Heart Mother (suite) est un des très rares morceaux de rock progressif qui a parfaitement passé l’épreuve du temps. Sa puissance évocatrice impressionne, Stanley Kubrick en personne demande au groupe la permission de l’utiliser pour A Clockwork Orange. Waters refuse, un choix qu’il va regretter toute sa vie dès l’instant où il voit le film.


Ne reste plus qu’à publier ce chef d’œuvre, ce qui ne peut se faire qu’avec un nouvel album. Et c’est là que le bât blesse ; autant Pink Floyd s’est passionné pour le défi de sa collaboration avec Rob Geesin, autant le groupe s’est totalement désintéressé de l’exercice studio « académique ». Mais comme Atom Heart Mother (suite) ne peut être livrée seule, il faut bien réaliser de quoi remplir un album, d’autant plus qu’il faut respecter les termes du contrat passé avec Capitol, qui réclame un nouveau disque. Dire que le quatuor se prête à l’exercice à reculons est un euphémisme : trois chansons conçues en tournée, Fat Old Sun, If et Summer ’68 sont balancées sans conviction, tronquées et pépères (les versions lives jouées avant même la sortie de l’album montrent plus de finesse, d’élaboration). Un second instrumental est bricolé, Alan’s Psychedelic Breakfast, treize minutes où se mêlent quelques bruits de petit déjeuner, crounch, miam et cliquetis de cuillère, sur des parties d’orgue, de piano et de guitare pas inintéressantes mais tout de même très relax. Une curiosité amusante en fond sonore, mais rien d’indispensable.

Atom Heart Mother (1970) est donc un album à moitié raté. Pour écouter les chansons dans de bonnes versions il faut passer par le labyrinthe des bootlegs, car le traitement live laisse souvent pantois. La performance de Fat Old Sun captée lors des Paris Cinema Sessions (on y reviendra toujours !) est tout bonnement merveilleuse, quinze minutes à tomber à la renverse, l’un des sommets de la carrière du Floyd. C’est l’époque où le groupe donne le meilleur de lui sur scène. Dès que l’opportunité se présente, le quatuor joue son morceau phare avec orchestre, preuve d’une maîtrise et d’une confiance totales. A chaque fois le son est plus ample, les voix plus assurées, les montées et descentes plus prononcées. L’équilibre entre tonalité blues (Gilmour et Waters s’appuient toujours sur cette gamme), chant aérien et décollages psyché-progressifs râpeux fait merveille. Comparées à cela les versions studios sonnent édulcorées, molles.

L’album suivant, Meddle (1971), souffre exactement du même problème. Le groupe se concentre sur Echoes, morceau de vingt cinq minutes lui aussi séparé en plusieurs parties. Si les ambitions sont moins élevées que pour Atom Heart Mother (suite) (pas de mélange entre pop et musique symphonique, « seulement » trois parties distinctes au lieu de six), Pink Floyd cravache dur sur ce morceau. Nouvelles expérimentations, nouveaux sons, nouveau projet, cette fois encore il faut que la musique évoque, transporte. Echoes est le premier morceau studio depuis Interstellar Overdrive dont le son retranscrit celui des concerts du groupe, notamment avec cette guitare chargée de saturation et d’écho aquatique, dont les notes s’étendent à n’en plus finir. De nombreuses rumeurs racontent que le morceau serait synchronisé avec toute la partie « Infinity » de 2001 : A Space Odyssey. Le groupe a toujours démenti, mais cette légende donne une idée de l’envergure du morceau.

Il va sans dire que le reste de Meddle fait pâle figure à côté d’Echoes. Mis à part le rugueux instrumental One of These Days, qui sonne bien mieux en concert, évidemment, l’autre moitié de l’album n’est que ballades mollassonnes, qui fonctionnent sur trois accords de guitare acoustique et deux trois plans de slide. Preuve du désintérêt du groupe, ces chansons ne seront pour ainsi dire jamais exécutées sur scène, ou alors en fin de concert, comme ça, quand on ne sait plus quoi faire. Le groupe les enregistre à la va vite et retourne sur scène, une expérience toujours plus stimulante, qui propose toujours un nouveau défi, de nouvelles possibilités.

Dernière lubie en date : un concert filmé sans public, destiné à sortir dans les cinémas, organisé dans les ruines antiques de Pompéi. Voilà qui pose sa formation comme on dit. Sans être le meilleur concert donné par le groupe, le Live at Pompeii est de très bonne qualité et incarne mieux que n’importe quel autre évènement ou morceau les ambitions du Floyd 2.0 : une musique psyché progressive ample, construite sur scène et pour la scène, qui est pensée comme un tout, envisagée comme une expérience à part entière, avec des images, etc. Vous commencez à connaître. Libre à chacun de trouver l’idée prétentieuse, mégalo, géniale, saugrenue, sympathique ou d’y rester indifférent.

En attendant les choses évoluent. Les musiciens sentent qu’ils sont arrivés au bout d’un premier périple, qu’ils ne peuvent pas aller vraiment plus loin que le Live At Pompeii dans le registre dans lequel ils évoluent alors (il y avait bien l’Etna pourtant…). Après deux ans et demi de déconstructions / reconstructions / voyages scéniques, Pink Floyd veut du changement. Cela tombe bien car le récent travail sur le diptyque Atom Heart Mother (suite) / Echoes a fait naître chez le groupe une quête toute particulière : celle d’une perfection et d’une pureté formelle libérée du format pop. Cette idée de voyage musical complet, achevé, formant un tout très homogène mais dévoilant de nombreuses différences dans son sein, comme autant de tiroirs, devient le chantier du groupe à temps plein. Le concept a déjà été appliqué le temps de quelques morceaux, il faut désormais aller plus loin, dans la forme comme sur le fond, sur toute la durée d’un album. La grande nouveauté est que Pink Floyd ne compte plus faire cela sur scène. Il faut atteindre quelque chose comme la perfection absolue, tant au niveau des concepts, des paroles que de la musique, et le live laisse toujours quelques scories, quelques imprévus (défaillance technique, etc.). Une telle recherche passera forcément par le studio. C’est la fin d’une époque pour le quatuor qui recherchait auparavant une osmose on stage et qui la cherche désormais on the record.



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