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mercredi 15 avril 2015
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par Arnold le 27 septembre 2005
paru le 15 août 1967 (EMI)
Le 15 août 1967, en plein Summer Of Love... The Piper At The Gates Of Dawn déboule dans les bacs et connaît un véritable succès. L’album entre à la 6ème place des charts. Les Pink Floyd, passés maîtres des morceaux bien trippants, réalisent un album impeccable. Mais l’album déroute beaucoup ceux qui sont habitués à voir le groupe évoluer sur scène. En effet, le groupe est habitué à partir dans de longues improvisations de musique trippantes et psychédéliques, de véritables happenings sonores... Alors que l’album est essentiellement composé de chansons plus courtes, de l’acabit des singles sortis les mois précédents [1].
Cette différence vient de la volonté de la production qui impose un nouveau producteur pour remplacer Joe Boyd qui travaillait jusqu’alors avec le groupe. C’est Norman Smith, qui avait travaillé avec les Beatles, qui va tenir les manettes. Les méthodes du producteur ne concordent pas avec les habitudes du groupe. Norman Smith préfère des titres de 2 à 3 minutes, si possible en quelque prises de sons identiques alors que le groupe projetait de réaliser un album ressemblant d’avantage à leur jeu de scène... L’ambiance est donc assez houleuse entre Syd et l’ingénieur. Norman Smith laissera toutefois la liberté au groupe de jouer comme il veut sur Interstellar Overdrive de manière à ne pas perdre l’âme de ce morceau instrumental qui fait la réputation du groupe en live.
Mais le résultat est là. The Piper At The Gates Of Dawn est un album magnifique, peut-être le meilleur du Floyd. Seuls deux morceaux instrumentaux témoignent des performances scéniques du groupe : Interstellar Overdrive et Pow R. Toc H.. Le son du groupe est innovant : la basse de Waters n’est plus seulement un instrument de soutien rythmique, mais aussi un instrument de riffs ; sans être un guitariste hors-pair, Barrett explore sa guitare pour en sortir des sons étranges ; les orgues de Rick Wright voyagent aussi vers l’exploration de sons nouveaux et la batterie de Mason s’adapte comme il faut aux variations du groupe... Syd Barrett signe quasimment tout les textes du disque [2], et dénote une facilité déconcertante pour l’écriture de textes, souvent inspirés de Tolkien (The Gnome). Barrett ne marque pas seulement l’album par sa plume mais aussi par sa voix toujours juste, envoûtante et chaude...
The Piper At The Gates Of Dawn est la réponse anglaise au psychédélisme d’outre-atlantique, et s’impose d’emblée comme une référence incontournable. Une suite de pépites plus belles les unes que les autres ... Le son lui même est imprégné de LSD, alors que Barrett commence juste à y sombrer perdant alors tout contrôle de lui-même ...
[1] Arnold Layne, See Emily Play excellents et aussi Apples And Oranges sorti plus tard et tout aussi génial
[2] excepté Take Up Thy Stethoscope And Walk premier titre de Waters
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