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mercredi 15 avril 2015
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par Giom le 29 mai 2005
sorti en 1998 (City Slang)
Publié en 1998, The Black Light peut sûrement être considéré comme le meilleur album de Calexico. Jamais le groupe venu d’Arizona, composé de seulement deux musiciens à temps plein, Joey Burns et John Convertino, n’a aussi bien réussi à produire une telle alchimie entre les différentes sources d’inspirations qui composent sa musique.
Comme son nom l’indique, le travail de Calexico mixe des éléments d’un rock californien avec des sonorités latinos. Souvent instrumentaux, les morceaux réussissent à chaque fois à transporter l’auditeur vers d’autres latitudes. Les différents instruments utilisés savent trouver leur place autour d’une guitare limpide, récurrente et symbolique du son du groupe. Bref, un son original dans le paysage actuel du rock indépendant et qui a su conquérir un groupe de fans assez enthousiaste et fidèle d’album en album.
The Black Light est donc caractéristique de l’esthétique du groupe et possède des morceaux marquants comme The Ride (Part II), le sautillant Chach sorte de dialogue instrumental rappelant les compositions free jazz mais avec des instruments d’Amérique Centrale ou le splendide Bloodflow, peut-être la plus intense des compositions du groupe tant le crescendo sur lequel le morceau est basé emporte l’auditeur vers des sommets de bien-être contrecarré par la relative dureté des textes mettant en place un important sentiment de pathétique pour toute personne un brin anglophone.
La voix du chanteur, rauque, grave et chaude, marque l’écoute. Le fait que le chant soit en anglais amplifie la démarche de mélange des cultures américano-mexicaines et vient redonner de la dynamique à l’album entre les différentes parties instrumentales. Son aspect envoûtant et mesuré participe à l’ambiance parfois reposante et langoureuse de certains morceaux de l’album comme le long Missing de plus de six minutes.
Voici donc un album qui fait voyager et qui montre, qu’en musique comme ailleurs, la mixité et l’alliance des cultures donnent toujours un résultat convainquant et original. Parfois même, le disque révèle des influences tziganes comme sur l’étonnant Old Man Waltz qui montre bien toute la curiosité musicale de nos deux compositeurs.
Il ne serait pas étonnant que Calexico soit le groupe préféré de Quentin Tarentino, tant certaines compositions de The Black Light rappellent les ambiances des bandes originales des films du réalisateur de Pulp Fiction. Pourtant, le cinéaste n’a pas encore fait appel au groupe pour une éventuelle collaboration ... On ne peut pourtant pas écouter Minas De Cobre (For Better Metal) ou Frontera sans penser à Tarantino. Le désert n’est plus très loin, ses cactus, ses sombreros ... Vite, une tequila pour ne pas tomber dans les clichés !
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