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par Aurélie Cluzel le 21 juillet 2009
Dire que les texans étaient attendus au tournant est un doux euphémisme tant au titre de la découverte d’un album sorti six jours auparavant que du souvenir impérissable qu’ils ont laissé l’an dernier avec un show monumental d’une durée de près de trois heures.
C’est dans ces conditions et avec en toile de fond une forme animale psychédélico-énigmatique aux yeux multiples et en fond sonore une bande musicale rappelant les bandes originales de Sergio Leone que les six pistoleros de The Mars Volta arrivent progressivement sur scène sous les hourras d’une foule toute acquise à leur cause.
Vous avez bien lu, The Mars Volta s’est présenté à ses fans sous un effectif réduit à six membres et non huit comme le line-up du dernier opus le voudrait ; Adrian Terrazas-González et Paul Hinojos respectivement cuivres et guitariste additionnel étant restés à la maison.
Crise économique ou pas ? Toujours est-il que cette politique de réduction se traduit également au niveau éclairage. En effet, contrairement à la prestation des texans, les éclairagistes feront service minimum. Mais la raison de cet éclairage est plus à chercher du côté de l’égo surdimensionné du combo considérant très certainement que The Mars Volta n’a pas besoin d’éclairage artificiel vu que The Mars Volta est LA lumière.
Sous ces considérations, le show débute par Goliath mais prend réellement son envol avec le tonitruant Cotopaxi et à l’instar de ce dernier, la set-list du soir sera très groovy et globalement assez éloignée de l’étiquette de groupe prog psychédélique jazzy aux compos à tiroir alambiquées qui colle à la peau de The Mars Volta. Mais n’allez pas croire pour autant que les breaks tortueux et les soli à rallonge soient aux abonnés absents… Que nenni ! C’est juste que les treize titres ne sont pas qu’un enchaînement sans queue, ni tête de soli et breaks à donner le tournis à des spectateurs obligés de se bourrer de comprimés contre les maux de tête pour supporter cette avalanche de notes incompréhensibles pour le commun des mortels.
Et histoire d’enfoncer le clou et promo oblige, le dernier bébé Octahedron plus accessible aura la part belle avec cinq titres joués sur les treize qui composent la set-list du soir. Ce qui empêchera le public de répondre présent qu’à de rares occasions comme notamment sur l’incontournable The Widow repris en chœur par un Olympia sous le charme.
Cette attitude passive du public vaudra la prise de parole de Monsieur Cédric Bixler-Zavala, qui après plus de 45 minutes de jeu, stigmatisera cet état en arguant que si la majorité des fans présents ce soir n’aiment pas le nouvel album et le vomissent sur le net en prétextant que seuls les deux premiers albums sont bons… que de toute façon, ils sont The Mars Volta et pour cette raison, ils jouent ce qu’ils veulent ! Sympa…. Ce qui ne l’empêchera pas à Cédric de se réconcilier avec la foule en se jetant dans ses bras quelques titres plus tard.
Mais au-delà de tous ces constats, on retiendra une prestation du combo nettement plus inspirée que la promotion. Une prestation hautement énergique dominée par la personnalité pittoresque de Cédric Bixler-Zavala sorte de Jamiroquai possédé, bondissant et infatigable qui marque les esprits en arrivant à tenir son timbre de voix si particulier le long du concert, expliquant les vas-et-viens incessants d’un roadie avec une tasse fumante, histoire de maintenir au chaud ses cordes vocales hauts perchées.
Mais comme pour valider l’axiome qui veut que The Mars Volta est le fruit des deux touffus portoricains, Omar Rodriguez-Lopez éclaboussera la salle de toute sa maestria notamment sur deux passages instrumentaux dantesques dont celui particulièrement marquant de « Viscera Eyes »
Deux passages instrumentaux dominés par la guitare mélodieuse d’Omar Rodriguez-Lopez mais également la batterie ultra-énergique de Thomas Pridgen qui aura véritablement marqué le public. Le nouveau venu dans le groupe (depuis Bedlam in Goliath exactement) nous proposera une prestation tentaculaire ébouriffante et totalement hallucinante alliant furie infatigable et un groove évident.
Et l’explosion finale aura lieu à 21h30 sous la forme de Was Simulacra, véritable feu d’artifice inversement proportionnel à la clôture brutale du concert dès les dernières notes jouées.
Pour cette halte parisienne, on ne reprochera pas aux texans une prestation longue de deux heures mais on regrettera quelques choix qu’on qualifiera de malheureux (éclairages, rares échanges avec le public et souvent maladroit pour stigmatiser son attitude…) qui empêcheront à ce concert de rester dans les mémoires comme son prédécesseur.
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