Lors de leur premier concert prévu dans notre capitale en août dernier, le groupe The Organ n’avait pas pu assurer le show, en effet la chanteuse Katie Sketch souffrait de problèmes de gorge. La soirée s’était finie en un désastreux karaoké, entre les musiciennes du groupe et des pseudo chanteuses du public... Mais oublions ce malheureux incident...
Ce soir, les cinq filles originaires de Vancouver sont attendues de pied ferme par leurs fans...
La prestation de The Organ est statique, elles nous donnent l’impression de subir le concert et de ne prendre aucun plaisir. Les attitudes très passives de la guitariste (regard dans le vide tout au long du concert) et de la bassiste sont exaspérantes. Nous retrouvons un peu plus d’inspiration du coté du clavier mais rien de bien enthousiasmant. Pourtant Katie Sketch nous séduit avec sa voix unique et mélancolique mais sa seule présence ne suffit pas à effacer l’image nonchalante des quatre autres demoiselles...
Est-ce un réel manque de motivation ou est-ce que ce jeu de scène tout en retenu est un choix délibéré ? Après tout, la prestation n’est que le reflet de leur album Grab That Gun, un disque sombre et sans extravagance qui repose sur les qualités vocales de Katie Sketch... Ce soir, le quintet canadien a joué un peu près tous les morceaux de leur opus agrémenté de deux inédits.

Les groupes se suivent et ne se ressemblent pas ce soir à la Cigale... Arrive sur scène, un trio anglais Test Icicles un groupe qui a sorti récemment un album For Screening Purposes Only sur le label Domino, le même label que Franz Ferdinand, ce qui n’est pas forcément un gage de qualité...
Il s’agit d’un groupe assez minimaliste, il y a une boîte à rythmes en fond sonore, deux guitaristes, le troisième membre est censé chanter. Le style musical du groupe est indescriptible. Punk ? Électro ? Rock ? Hip-hop ? A vouloir mélanger trop de genres musicaux, le groupe Test Icicles ne ressemble à rien, certains magazines et webzines veulent même nous faire croire que c’est la nouvelle sensation anglaise.
Les trois têtes à claque ont beaucoup d’énergie, ils courent et sautent partout, ils ne chantent pas mais crient. C’est amusant durant une demi chanson, mais durant tout un concert, c’est difficilement supportable...

C’est le groupe The Rakes qui succède à Test Icicles. La majorité du public est venu assister à la prestation du quartet anglais.
La première fois que j’ai vu The Rakes en concert, c’était lors de la première partie du concert de Bloc Party et leur album n’était pas encore sorti. Le concert ne m’avait pas laissé un souvenir impérissable, loin de là. Cependant, de tous les groupes anglais « post-punk », The Rakes nous ont peut être offert l’un des disques les plus excitants Capture/Release et j’avais hâte de voir leur évolution scénique...
Le jeu de scène est plus précis, cette fois-ci il y a de vrais morceaux accrocheurs (Violent ; Work, Work, Work ; Open Book...). Il est dommage que sur certaines chansons, les refrains ne soient pas plus percutants comme sur le titre We Are All Animals. Le chanteur Alan Donohoe est adorable et souriant, il a les gestuels d’un automate et il se prend même pour le mime Marceau, ce qui amuse beaucoup le public. Une panne électrique survient sur le titre Guilty, et coupe un peu l’énergie du groupe. Une fois le problème technique résolu, The Rakes enchaînent avec un autre morceau et les Anglais quittent déjà la scène... Dans le feu de l’action, Alan Donohoe jette sa montre, ses bijoux et son T-shirt, geste qu’il regrettera immédiatement puisque sur le site officiel du groupe, il implore la personne qui a récupéré son T-shirt de le lui rendre. La prestation est très appréciée et le public rappelle The Rakes pour les revoir jouer quelques titres supplémentaires. Les Anglais reviennent finalement sur scène interpréter les deux tubes, Strasbourg et 22 Grand Job.