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Adam Green

Adam Green

Adam Green

par Tami le 4 avril 2006

4

paru le 22 octobre 2002 (Rough Trade Records / Pias)

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Adam Green était l’une des deux têtes pensantes de Moldy Peaches, un groupe new-yorkais créé en 1994 connu pour leurs concerts déjantés et leur musique antifolk. Les antifolkeux caricaturent l’attitude (en général) sérieuse des artistes folks en se la jouant un peu anarchiste comme dans l’esprit punk. Ils font semblant de « mal » chanter et ne se prennent pas vraiment au sérieux. Malgré leur je-m’en-foutiste apparent, ils produisent d’excellents morceaux avec des textes à la fois drôles et ironiques. La majorité des chansons du premier album solo de l’Américain ont été enregistrées chez lui. Le disque débute par Apples, I’m Home, un premier morceau déroutant qui nous plonge directement dans l’univers de Green. La chanson, au titre un peu absurde (peut-être qu’il y a un sens caché, allez savoir...), ressemble à une petite comptine “électro-schizophrénique”. Le songwriter délire tout haut et la voix électronique qui ponctue ses divagations, semble être sa petite voix intérieure.

"My mouth is a liar (beware)
My feet are on fire (who cares)
I’ve never been shy-er (i’m not scared)"

Les paroles sont presque intraduisibles ("Knowers know to know and / Goers go to go and / Show-ers show to show").
D’autres fois, nous avons beau traduire ce qu’il dit, le sens nous échappe un peu ("When your penis fell apart and / No one had a heart"). Mais si vous maîtrisez aussi mal l’anglais que moi, ce n’est pas trop grave... On ne peut s’empêcher de sourire en écoutant les compositions faussement innocentes du New-yorkais. Il y a quelque chose d’universel qui se dégage dans les mélodies assez irrésistibles et accrocheuses ainsi que dans la voix du chanteur. Dès les premières écoutes, certaines chansons se révèlent immédiatement efficaces.

Sur Bartholemew, un duo parfaitement inharmonieux, les timbres des deux protagonistes donnent un drôle de mélange. Adam Green porte sa partenaire, Leah Green, peu sûre de sa voix. L’américain se la joue plus séducteur sur Dance With Me. On accepterait volontiers sa douce et charmante invitation (oui, même vous messieurs...), « Baby come dance with me / On tv at the tv station ». Une audacieuse guitare saturée trouble un peu la fin du morceau, qui était jusque là, si calme et romantique. L’Américain met un point d’honneur à terminer ses compositions de façon tout à fait inattendue. Sur Baby’s Gonna Die Tonight, morceau garage, le plus “énervé” , que dis-je, le plus “violent” du disque, « And it don’t mean I don’t love you / When i put a gun to your face », une flûte à bec, un peu affolée, semble s’être égarée au cours de la chanson et quelques sons électroniques viennent se mêler au final du morceau.

Les dix titres composant ce premier album sont délirants, séduisants et authentiques. La créativité du New-yorkais et sa maladresse habilement maîtrisée ne peuvent que plaire. La musique folk mêlée aux arrangements électroniques ne manque pas de fraîcheur et d’originalité. D’autres apprécieront, en plus, le talent écriture du songwriter, des textes d’une extrême justesse, mêlant absurdité, humour et sexualité. Mais peu importe... La portée universelle des compositions et le charisme d’Adam Green suffisent amplement pour apprécier cette œuvre.



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Tracklisting :
 
1. Apples, I’m Home (1’43")
2. My Shadow Tags On Behind (2’26")
3. Bartholemew (3’15")
4. Mozzarella Swastikas (3’35")
5. Dance With Me (3’47")
6. Computer Show (2’59")
7. Her Father And Her (2’39")
8. Baby’s Gonna Die Tonight (2’58")
9. Times Are Bad (2’33")
10. Can You See Me (4’46")
 
Durée totale : 30’46"
 
-* Site officiel : Adam Green