En complément de nos 20 Incontournables des années 2000, voici la troisième partie de notre Playlist d’albums qui ont failli ou auraient pu figurer dans le top...

Alain Bashung - L’Imprudence (2002)

Si L’Imprudence n’est pas une œuvre aussi aboutie, maitrisée et pleine que l’extraordinaire Fantaisie Militraire (1998), Bashung y impressionne tout de même par sa stature. Son phrasé unique s’élève au milieu de cordes dont la majesté et la profondeur contrastent avec l’ascétisme des autres arrangements. Pianos, guitares, percussions, harmonicas, autant d’instruments qui ne sont convoqués que pour esquisser des traits sombres, étranges, interrogateurs. Parfois instable, somme toute imparfait, L’Imprudence reste un disque singulier dans le paysage musical des années 2000.

Electric Six - Fire (2003)

Allez, ne nous refusons rien, Fire d’Electric Six ! Juste parce qu’un groupe qui a fait une chanson dont les paroles sont principalement « YOU ! I wanna take you to the GAY BAR ! » et « I’ve got something to put in you, in the GAY BAR ! », pour laquelle a été tourné un clip où le chanteur fait des haltères torse nu et déguisé en Abraham Lincoln sadomaso, forcément, mérite une place sur Inside Rock.

The Black Keys - Rubber Factory (2004)

Les Black Keys font du garage blues simple et sans prétention, ils ne resteront pas dans l’histoire, ils ne cherchent pas à le faire, ils n’ont rien de géniaux, se contentent de faire régulièrement de bons petits albums soignés, mais, finalement, ça suffit pour faire d’eux de très sympathiques musiciens. Rubber Factory s’impose comme leur effort le plus maitrisé, même si Attack & Release (2008), réalisé avec le renfort non négligeable de Danger Mouse à la production vaut également qu’on s’y attarde.

Adam Green - Gemstones (2005)

Les sympathiques-songwriters-de-poche-et-de-qualité sont assez rares, en fait. Dans cette catégorie c’est au tour d’Adam Green d’être salué ; malgré ses airs de gros branleur je m’en foutiste, le garçon sait faire des chansons. Derrière l’apparence nonchalante, les changements de rythme, les sauts de couplet et les refrains qui jaillissent de nulle part, il y a un vrai souci de composition et d’écriture (ses textes sont parfaits si vous voulez interloquer un ami anglophone). Du coup Gemstones est un album dont la fraicheur et la spontanéité ne craignent pas le fil des écoutes, une qualité qui n’est pas donnée à tout le monde.

Bruce Springsteen - The Seeger Sessions (2006)

Le folk connaît une nouvelle vague de popularité ces derniers temps. Le problème est que 95% des actuels tenants du genre sont totalement anémiques, insipides, incolores, inodores, et, en plus, vaguement néo hippies (l’horreur !). Autant de raisons pour jeter son dévolu sur les Seeger Sessions du Boss, du vrai folk terreux, authentique, débordant de vitalité, avec déluge de cuivres, chœurs, lap steel, violon et tout le Saint Frusquin !

Peeping Tom - Peeping Tom (2006)

Un des quelques excellents albums de Mike Patton sortis ces dernières années. Le concept est, comme souvent avec le gominé, ultra cool : faire chauffer le carnet d’adresses et inviter pléthores de musiciens plus ou moins reconnus, du genre Norah Jones, Amon Tobin ou Massive Attack, ceci dans le but de leur apprendre leur métier. Oui, Patton s’attaque ici au trip hop radiophonique. Tous les gimmicks du genre sont convoqués et détournés avec ce qu’il faut de sarcasme et de sueur. Et, franchement, faire chanter « What makes you think you’re my only lover / the truth kinda hurts don’t it motherfucker ? / Sucker ! » à Norah Jones, c’est la grande classe.

The Coral - Roots & Echoes (2007)

On nous rebat régulièrement les oreilles avec tel nouveau groupe anglais trop chouette, du genre The Rascals / Rakes / autre chose, auxquels on prêterait des immeeeenses qualités de songwriters, capables de retranscrire en deux coups de crayons des « scénettes de la vie populo-post ouvrière de la jeunesse désœuvrée d’Albion ». Moui. Mais si l’on veut de la bonne pop artisanale anglaise, dans les règles de l’art, on ira plutôt voir du côté des Coral, simples, appliqués (parfois trop) mais capables de vraies petites bonnes chansons bien écrites. Preuve en est l’un des derniers grands pontes de la pop song purement british, Noel Gallagher, est fan du groupe. On peut penser tout ce qu’on veut de Noel, mais, cependant, il a bon gout.

Dewey Cox - Walk Hard Sountrack (2007)

Il la fallait, la BO du plus grand film rock de tous les temps. Parce que Dewey Cox, en plus d’être un inégalable destructeur de rangées de lavabos ou un fantastique scieur de canapé, est un putain de chanteur. Quel panache sur Guilty As Charged ! Et ce Starman pétaradant, dont la version disco semble venue d’une autre galaxie ! Sans parler de la chanson titre, aussi classieuse qu’hilarante. Bon sang, de la musique drôle et de qualité, ça ne se refuse pas !

Bjørn Berge - I’m The Anti-Pop (2007)

Vous pensiez y avoir échappé ? Manqué ! Il est évident qu’Inside Rock ne pouvait faire une rétrospective sur les 00’s sans citer, au moins fois, d’une quelconque façon, notre ami Bjørn Berge. C’est chose faite avec I’m The Anti-Pop, excellent album de reprises où le norvégien passe Rage Against the Machine, Black Sabbath, les Red Hot ou encore Morphine au crible de sa sulfateuse à 12 coups.

Eagles of Death Metal - Heart On (2008)

Pendant qu’on est dans les coups de cœur de la rédac, impossible de passer à côté du délirant Jesse « The Devil » Hughes, de son look gay californien néo-seventies, de son garage crétin (pléonasme) mais totalement fun, de ses multiples tentatives pour refaire Jumpin’ Jack Flash (au vu des progrès qu’il fait d’albums en albums gageons, qu’un jour, il y arrivera). C’est con, ça ne sert à rien, c’est pour ça qu’il est ici.