En pénétrant dans la salle mythique, je remarque dans l’entrée une grosse cylindrée affublée de deux énergumènes accoutrés comme des Ramones, et reprenant du Ramones (quelle coïncidence). Après avoir regardé et écouté avec joie ces vieux titres mythiques, je vais m’installer dans la salle. L’assistance est très diversifiée... De l’étudiant moyen, au couple bon chic bon genre avec leurs enfants (ils ne savent pas encore ce qui les attend). Je redoute déja les affres boboïstes des concerts parisiens.

La première partie est assurée par l’ami et producteur de Dionysos : John Parish. Il propose une musique très relaxante et intimiste, un peu jazzy... C’est une musique très belle et intéressante mais qui malheureusement se prête mal au moment : les fans de Dionysos piaffent d’impatience de voir monter le groupe sur scène, pour pouvoir enfin gigoter... Derrière le groupe de Parish, un rideau masque la scène et les installations de Dionysos... Cependant, des arbres sortis d’un film de Tim Burton dépassent et l’on se languit déjà de les voir tout dévoilés... John Parish quitte la scène sous les applaudissments et l’attente commence.

Assez vite, le rideau tombe, les roadies s’affairent aux derniers préparatifs... Et le groupe arrive enfin sous les hourras de la foule. Et Dionysos se montre à la hauteur de sa réputation... A peine les premières notes retentissent que le public sautille déjà... Les couples avec leurs enfants déchantent et évacuent bien vite... Eh oui, si les albums sont gentils et tout plein de belles hitoires fantastiques, en concert le groupe prend une tout autre ampleur. Impossible de rester de marbre et immobile à moins d’avoir un balais bien enfoncé derrière, ce qui est encore le cas de beaucoup malheureusement. Décidément, le public parisien... Mais bon, ceux-ci morflent bien, car les vrais fans, les étudiants et autres motivés sautent à se péter les chevilles, se marchent dessus, prennent des coups, avec une incroyable bonne humeur. C’est la fête !

Sur scène, c’est la même chose. Mathias est branché sur 220 volts et est partout à la fois. Sur les enceintes, derrière son ukulélé, par terre, en l’air... Les cordes du violon de Babette chauffent, le Miky Biky déchire tout, et les autres aussi... Les titres énervés et électriques, parfois punk, alternent avec des petites ballades douces et enfantines que le public reprend en chœur... Le groupe est ému, bien que ce ne soit pas une première. Mathias dit avoir l’impression de faire son premier Olympia... Pour clore le set, Mathias invite la salle à faire une ovation pour son papa ici présent, pour lui dédier la chanson qui suit : Neige, écrite à la mémoire de sa mère décédée il y a peu. Un grand moment d’émotion, les mots s’étranglent dans la gorge du chanteur, le public se retient... Puis le groupe se retire, avant de revenir pour quelques titres en rappel accompagné de John Parish.

A la fin du concert, le public est sur les genoux (à part les quelque tuent-l’ambiance traditionnels des concerts parisiens) et reprend ses esprits peu à peu. Une fois de plus, Dionysos a mis le feu. Le groupe est toujours à la hauteur de sa réputation : le meilleur groupe de rock français sur scène, qui allie autant l’énergie et l’émotion. Une prestation parfaite, rien à redire. Chapeau, et... TA GUEULE LE CHAT !!!