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par Milner le 23 mai 2006
paru le 9 novembre 1999 (Parlophone / EMI)
Dix ans après, les vautours n’ont pas fini de gaspiller les lambeaux de dollars. Quand on parle de vautour, il faut bien sûr se rapporter à EMI, dont la réputation dans ce type de méfait n’est plus à faire. Le jeu est de spéculer sur les adorateurs aveugles du groupe de Freddie Mercury, sous couvert de révélations au monde pratiquement aussi parlant que la mention « documents au caractère historique déterminant » ... Qui s’avèrent, dans le cas de Greatest Hits III, être un assemblage de titres quelconques, bien loin des tubes d’antan et du faste d’autrefois. Après la parution du premier Greatest Hits en 1981 (une des compilations britanniques les plus vendues à travers le monde avec des chiffres qui frôlent les 30 millions d’exemplaires) puis d’un second volet en 1991 (profitant malicieusement de l’engouement d’alors pour le quatuor qui vivait ainsi ses derniers mois), quoi de mieux que de proposer un troisième opus à l’aube du nouveau millénaire à une saga qui commence sérieusement à déraper !
Meilleurs tubes, et puis quoi encore ? La plupart des titres présentés sont des chansons mineures du groupe de Sa Majesté (et déjà publiées sur les disques du groupe à l’exception de Thank God It’s Christmas, récréation subjective pour les fêtes de la fin d’année 1984) ; la maison de disques n’a plus qu’à faire son travail et à grossir le contenu de la présente compilation avec des enregistrements des carrières en solo des quatre, encore qu’on n’y retrouve que l’unique succès hard FM de Brian May (Driven By You) et trois compositions du King Mercury aussi débridées que la grandiloquente Barcelona (en duo avec la cantatrice Montserrat Caballé), l’énorme tube dance que représente Living On My Own ainsi que sa version du standard des Platters, The Great Pretender. En gros, si on devait trouver une raison valable pour mentionner ces 17 titres, il s’agirait de parler des duos qui y figurent. La somptueuse version de Somebody To Love, enregistrée lors du concert hommage à Freddie Mercury en 1992, que George Michael interprète à ravir, sa puissance vocale et son amour de la soul music créant la différence si bien qu’il fut un temps question qu’il reprenne la place de Mercury pour collaborer sur de nouvelles vocalises (on sait ce qu’il en est devenu...). Sans suite malheureusement, le morceau d’ouverture propose ainsi un Show Must Go On funeste, l’ami Elton John s’époumonant sans gloire au micro sur un titre inadapté, capté live un beau soir de janvier 1997.
Tout aussi ridicule est l’idée de faire figurer deux grands classiques de Queen remixés à la sauce musicale dominante de l’époque ! Néfaste et dangereuse, la version hip hop de Another One Bites The Dust que concocte Wycleff Jean (membre des oubliés Fugees) se vide totalement de son côté lubrique et funky si marquant et ne passionnera guère que la jeune génération, toujours prompte à s’énamourer pour de grands classiques si maladroitement revisitées... Le clou de ce sinistre spectacle revient au dérangeant remix du mythique Under Pressure, façonné par le groupe en personne pour l’occasion, un lifting technoïde qui laissera de marbre les initiés puisque Bowie (co-auteur de ce titre historique) n’a même pas été convié au projet. Tant de bavardages inutiles qui justifient mal l’ajout du "+" (les mauvaises langues pourront dire qu’un "-" aurait largement suffi) au nom du groupe car, vous l’aurez bien compris, depuis le décès de Mercury, le groupe n’a tout bonnement plus raison d’être, discographiquement parlant. À part ça, si vous souhaitez posséder l’essentiel de Queen, procurez-vous les albums, ce qui rend ce genre de compilations presque complètement dispensable.
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