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mercredi 15 avril 2015
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par Béatrice le 23 mai 2006
Paru en mars 2006 (RCA)
On n’a pas vraiment affaire, ici, à une nouvelle version de l’album au sens propre du terme, puisque, comme son titre l’indique, les six titres présents sur le disque sont issus de sessions d’enregistrements du troisième album des faux motards californiens, Howl, détour countrysant vers les traditions américaines dans le parcours d’un groupe jusque là plutôt imprégné par le noisy-rock britannique. Pour dire les choses clairement, il s’agit ni plus du moins d’une compilation de chutes de studios - mais des chutes de studios auxquelles le trio semble particulièrement attaché, tout heureux qu’il a été d’avoir, avec l’ouverture d’un magasin en ligne sur leur site, une occasion toute trouvée “d’offrir” à son public ces enregistrements, en édition limitée et à tirage unique, parce qu’il faut aussi éveiller l’appétit et nourrir le mythe d’éditions rares (ou amenées à le devenir). Et puis, ce n’est pas la première tentative du groupe de recaser ces titres, qu’ils ne doivent pas être sûrs de pouvoir placer sur lezs prochains albums (on n’est jamais à l’abri d’un revirement d’inspiration, et puis le groupe a déjà confié maintes fois que leurs prochains opus seraient un retour à l’électricité des débuts) : Steal A Ride était offert en bonus de l’album aux utilisateurs américains d’iTunes , et les prestations live du groupe ont laissé une bonne place à ces quelques titres. Et à l’écoute de disque en question, on n’a pas trop de mal à comprendre pourquoi ils tiennent autant à ce que ces titres soient publiés ; beaucoup rêveraient d’avoir des chutes de studios de ce niveau, tant elles n’ont pas à rougir face aux enregistrements sélectionnés pour l’album.
L’ensemble, et ce n’est pas vraiment étonnant, est assez disparate, allant d’une country rêche à une pop poignante, en passant par un rockabilly entraînant - bref, le groupe s’amuse et touche un peu à tout. Si les deux premiers titres sont de le même veine que Howl, et n’auraient aucunement dépareillé sur l’album en question, les suivants s’avèrent bien plus hétéroclites. Le groupe se montre plus américain que jamais, que ce soit sur l’entêtant Wishing Well à l’écoute duquel il est difficile de ne pas reprendre à tue-tête le “And it feels alright, yeah it feels okay” sur lequel le groupe s’époumonne, ou sur Steal A Ride - qui raconte des histoires de camionneurs et de stations services sur une rythmique endiablée dignement héritée des rockeurs de fifties. Puis on est plongé dans la mélancolie embruée d’une mélopée au piano, dans la lignée de Promise et qui rappelle vaguement un Ryan Adams fatigué, d’une évidente simplicité qui berce en douceur, avant que ne démarre, sur le fond quelques notes murmurées à la basse, le titre final. Toile tissée de choeurs angéliques, titre lancinant et hanté, porté par une discrète mélodie de piano et de basse entremêlées, elle est la preuve s’il en était encore besoin, que BRMC n’est pas simplement un groupe à guitares et est capable de prouesses vocales aussi envoûtantes et maîtrisées que leurs titres les plus enlevés. C’est donc sur cet enchevêtrement de voix que le disque s’achève, confirmant le talent et la singularité du groupe - dont on espère bien avoir de mêmes bonnes nouvelles sur un plus long format, parce que, si ce genre de pépites est toujours une bonne surprise, cela tend à raviver l’impatience d’avoir entre les main un album de matériel original du trio, plus qu’à l’apaiser...
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