Dernière publication :
mercredi 15 avril 2015
par mot-clé
par index
par Manu le 29 septembre 2008
Sorti chez Atlantic Records le 12 Janvier 1969. Enregistré aux Olympic Studios de Londres en octobre 1968. Produit par Jimmy Page.
Led Zeppelin. Le dirigeable en plomb. Un nom bien curieux pour un groupe de rock. En 1969 sort le premier LP, éponyme, illustré par une photo intrigante : un dirigeable en feu dont on imagine le crash aussi dévastateur que spectaculaire. Car c’est ça Led Zeppelin. Un son révolutionnaire. Un paradoxe. Une voix aigüe et sensuelle aux envolées lyriques quasi orgasmiques, des riffs puissants, le tout poussé par une section rythmique aussi lourde qu’inventive. Une musique à la fois lourde comme du plomb et légère comme un ballon.
Cette pochette est tirée d’une célèbre photo. Le 6 mai 1937, le zeppelin allemand "LZ-129 Hindenburg" de 245 mètres de long s’enflamme à son arrivée à l’aéroport de Lakehurst près de New York. Il était parti de Francfort avec 97 passagers à son bord. L’accident fait 35 victimes et met fin au transport de passagers par ballon dirigeable.
C’est un jeune étudiant au Royal College of Art, George Hardie, qui a travaillé sur le cliché suite à une idée de Jimmy Page. Cette pochette lança sa carrière et il travaillera ensuite avec le collectif Hipgnosis [1] sur des pochettes de Pink Floyd ou de Black Sabbath entre autres, puis à nouveau avec Led Zeppelin en 76 sur le visuel de l’album Presence.
La comtesse Eva Von Zeppelin, descendante de l’inventeur du ballon dirigeable, est d’abord flattée qu’un groupe à succès utilise son patronyme, puis horrifiée par l’utilisation de la célèbre photo sur la pochette du disque : “Ils sont peut être mondialement connus, mais une paire de singes braillards n’utilisera pas le nom d’une grande famille sans permission !”. Mais elle ne parviendra même pas à les empêcher de donner un concert dans sa propre ville le 28 février 1970 à Copenhague, le groupe s’étant renommé The Nobs [2] pour l’occasion, évitant ainsi les problèmes.
Au final, la couverture est plutôt agressive et tranche avec le psychédélisme et le flower power dans lequel baigne encore la majorité du monde musical de l’époque. Une agressivité à l’image de la musique proposée, mais non sans une pointe de provocation. En effet, a l’époque ce dirigeable était le fleuron de flotte allemande, et donc nazie. Plus tard, quand Jimmy Page s’habillera sur scène en officier nazi (plus par clin d’œil à la mode punk que par conviction idéologique heureusement) les détracteurs ne manqueront pas de relever ce fait.
Dans l’histoire du rock, d’autres pochettes d’albums raconte des histoires bien plus passionnantes que celle du crash d’un engin aérien, mais combien colleront aussi parfaitement au contenu sonore qu’elles abritent ?
[1] Agence de graphisme montée par Storm Thorgerson qui réalisera de nombreuses pochettes d’albums dans les 70’s (Led Zep, Pink Floyd, Black Sabbath...).
[2] Clin d’œil à Claude Nobs, directeur du Festival de Montreux où ils donneront un concert historique quelques jours plus tard le 7 mars 1970.
Répondre à cet article
Suivre les commentaires : |