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par Emmanuel Chirache le 26 avril 2010
Dans le numéro de Rock & Folk de mai 2010, quelle ne fut pas ma surprise de lire à l’intérieur de la rubrique "Mes disques à moi" l’interview de l’écrivain Marc-Edouard Nabe, fin lettré connu pour ses prises de position provocatrices pas toujours très heureuses. Face à un Philippe Manœuvre pour une fois déboussolé, voire complice malgré lui de sa propre crucifixion, Nabe s’est appliqué à cracher toute son horreur du rock et du folk, les deux mamelles du magazine qui l’invitait à s’exprimer. En soi, cet entretien n’aurait pas grand chose de dérangeant, puisqu’on se fout bien de savoir si Marc-Edouard Nabe aime ou non le rock, et c’est son droit le plus entier de le haïr. Ici, ce qui retient notre attention tient davantage aux arguments utilisés et à la conception de l’art qu’ils sous-tendent. Car l’ensemble des petites phrases fumeuses jetées au hasard de la conversation et mises bout à bout forme un véritable bréviaire des préjugés sur la musique populaire, et révèlent les paradoxes d’un intellectuel incapable de penser l’altérité. Ce qu’il ne comprend pas, Nabe ne l’aime pas, et ce qu’il n’aime pas, Nabe ne parvient pas à le comprendre.
A l’image de Nino Ferrer, Marc-Edouard Nabe éprouve le complexe du petit blanc chétif (Alain Zannini a pris le pseudo Nabe pour "nabot") issu d’un milieu artistique, qui ne rêve que de pouvoir chanter et jouer comme un Noir. Du coup, par une espèce de renversement ironique, l’écrivain balance les pires clichés racistes en matière de musique. En premier lieu, il fait l’erreur de croire à une conception essentialiste de la distinction musique noire/musique blanche, dans la mesure où jouer et chanter comme un Noir semble inatteignable pour un Blanc (sans quoi Nabe aimerait le rock). Ce que dit la chanson de Ferrer Je voudrais être noir et ce que nous explique le polémiste, c’est que vouloir ne suffit pas. Il faudrait être noir pour parvenir à jouer et chanter comme un Noir. Autrement dit, les Noirs auraient bel et bien le rythme dans la peau (et les Blancs une perruque du XVIIe siècle ?). Une affirmation devenue tellement banale que les intéressés eux-mêmes s’en prévalent parfois, étant donné qu’il s’agit d’un cliché raciste certes, mais positif. Pourtant, ce postulat est balayé par des centaines de contre-exemple concernant le chant dans le rock, de Steve Mariott des Small Faces à Rod Stewart, en passant par Chris Farlowe ou Tom Waits. On pourrait d’ailleurs relever les mêmes préjugés ridicules pour la danse, notamment cette idée selon laquelle la musique noire s’impose comme la meilleure possible dans le domaine, au mépris de la valse, de la country, du rock blanc, du disco blanc, de la techno, de l’electro, etc.
Nino Ferrer et sa voix fantastique :
S’il paraît légitime d’un point de vue de la pratique sociale d’opérer une distinction entre les musiques noire et blanche, ces catégories ne peuvent en aucun cas fonder une critique esthétique qui en jugerait l’essence différemment. En réalité, il n’existe pas d’essence de la musique blanche ou noire, puisque les deux n’ont cessé de s’alimenter mutuellement. Même au niveau de la pratique, les mélanges sont innombrables : des Noirs ont chanté de la country, à commencer par Ray Charles sur son génial Modern Sounds in Country & Western, Nat King Cole ou encore Hank Ballard. A l’inverse, il n’est pas nécessaire d’être noir pour rapper, comme l’ont brillamment démontré les Beastie Boys ou Eminem. Par ailleurs, critiquer l’une sous prétexte qu’elle diffère de l’autre, c’est simplement constater la pluralité des formes musicales. Marc-Edouard Nabe érige en critères absolus les critères relatifs des styles musicaux qu’il affectionne, un peu comme si un fanatique de valse reprochait au blues de ne pas être rythmé sur trois temps.
En effet, Nabe insiste à plusieurs reprises sur l’importance du "swing" dans la musique : « Disons que le rock, c’est le non swing incarné. Et comme par hasard, c’est blanc. Pour moi, il faut vraiment que ce soit noir pour que ça apporte quelque chose de profond. Bon, il y a des exceptions... » Aussi apprend-on que Charlie Watts et Frank Sinatra "ne swinguent pas", de même que le batteur blanc Buddy Rich, "qui n’a pas le swing de Sam Woodyard" mais est un génie "techniquement". En résumé, encore une fois les Noirs ont le rythme dans la peau, alors que les Blancs ne savent pas danser (gageons que Nabe adore le super morceau de James Deano !). Cette vision manichéenne, renforcée par la dialectique vraie/fausse musique ressassée sans cesse par l’auteur, vient alors mettre en opposition le rock et le jazz. L’auteur confie ainsi « J’ai été élevé dans la vraie musique, le jazz notamment. » L’air de rien, Nabe n’articule ici qu’une pensée pléonastique dont le seul mérite consiste à dire l’évidence : le jazz
dit swing swingue... A ce compte-là, le rock rocke, le twist twiste, le jazz cool est cool, le rap rappe, la dance fait danser, etc.
Non seulement il s’agit d’une grotesque image d’Epinal, mais qui plus est d’une vision très réductrice de la musique. Mozart ne swingue pas, faut-il en déduire que son œuvre est médiocre ? Notons également qu’une bonne partie du jazz s’éloigne énormément des rythmiques dansantes pour s’approcher d’une musique beaucoup plus déconstruite, dissonante, et par conséquent à l’opposé même du swing, qui coule. Résultat, faire de cette notion de swing l’un des points cardinaux de la "vraie" musique, c’est se condamner à n’apprécier celle-ci que par un petit bout de la lorgnette. D’autant plus que Marc-Edouard y surajoute le critère de la race, qui fait d’un Blanc un homme génétiquement incapable de swinguer. « C’est au nom des plus grands artistes noirs américains comme James Brown que je m’en prends au rock blanc et ses adeptes débiles », poursuit-il en faisant référence à l’un des plus grands chanteurs de soul. Or, la soul ne se différencie pas musicalement du rock blanc, à tel point que les chanteurs noirs ont tous repris des chansons issus des grands groupes anglais de la British Invasion (et inversement) : Ray Charles a chanté Yesterday, Otis Redding Satisfaction, Aretha Franklin Eleanor Rigby, Ike et Tina Turner Come Together et Proud Mary, Wilson Pickett Hey Jude, etc. Diana Ross et ses Supremes ont même sorti un disque de country et un album hommage à Rodgers et Hart, duo de compositeurs de comédies musicales de Broadway.
Otis renvoie l’ascenseur aux Stones qui avaient repris un de ces morceaux :
Bref, comme on peut le voir, musiques noire et blanche se sont toujours complétées. Dans le Sud des Etats-Unis, en dépit d’immenses tensions raciales, Noirs et Blancs pouvaient (je dis bien "pouvaient") fraterniser à partir d’un patrimoine commun entre country et blues, jazz blanc et jazz noir, gospel blanc et gospel noir. Des Blancs ont produit de la musique noire, tels que Leonard Chess et son label blues du même nom, des Noirs ont chaperonné des Blancs, à l’image de Dr. Dre signant Eminem sur Aftermath Entertainment. Des centaines, des milliers d’exemples de passerelles entre les genres, d’amitiés entre les hommes, de similitudes entre les styles, d’entraides entre les peuples, prouvent qu’on ne saurait tracer une ligne de partage nette entre ces deux types de musique. Soyons clairs, il est navrant de devoir rappeler à notre époque des faits aussi élémentaires : la couleur de la peau n’a strictement rien à voir avec les qualités d’un musicien ou d’un compositeur.
Vidéo abimée de Peaches En Regalia, chef-d’œuvre de Frank Zappa :
« Techniquement, le jazz est très sophistiqué, continue l’écrivain, également guitariste. En quoi est-ce mieux que le rock ? C’est une question de richesse, d’inventivité, d’audace ». Et plus loin : « Les harmonies sur lesquelles les musiciens de jazz improvisent sont beaucoup plus riches et difficiles. » Haaaa, voici enfin de nouveaux arguments contre le rock. Le rock n’est pas assez technique, riche, inventif. En fait, le rock est une musique populaire. C’est horrible. Essayons d’oublier qu’il faut un sacré culot et une bonne dose de mauvaise foi pour estimer qu’il n’y a ni audace, ni invention, ni technique, chez Frank Zappa, les Beatles, Bert Jansch, Bob Dylan, les Beach Boys, les Who, les Stones, Pink Floyd et bien d’autres. Qui a dit qu’il fallait qu’une musique paraisse complexe pour qu’elle le soit réellement ? Nous ne pouvons que souscrire à son propos, une fois n’est pas coutume, quand Marc-Edouard Nabe déclare « Quand vous avez des Africains qui jouent du tam-tam, ce n’est pas primaire ». Bien sûr ! De même, la simplicité apparente du rock ne cache pas moins une immense difficulté dans la réalisation, que ce soit la spontanéité de l’interprétation, la subtilité de la composition, la dynamique de la mélodie, la puissance des instruments, etc. Si faire du rock était si facile, on entendrait des Beatles et des Stones tous les ans.
Ne pas confondre simplicité et facilité. L’un n’engendre pas l’autre, loin de là. Quand notre homme s’écrie « J’abhorre le folk, j’exècre le folk, je vomis le folk... », il montre à quel point il est incapable de saisir la beauté de la musique populaire, l’authentique émotion que peut dégager la rencontre entre un interprète et un texte, soutenus par une mélodie brute. Woody Guthrie, Lead Belly, Bob Dylan, mais aussi n’importe quel chansonnier européen, de Bruant à Brel en passant par Léo Ferré ou Georges Brassens. Sous quel prétexte faudrait-il mépriser cette parole qui touche l’âme des peuples directement, au seul titre qu’elle ne rameute pas à ses côtés tout un orchestre symphonique ? Chaque musique provient au départ d’origines populaires, même le classique puise dans le folklore européen ou oriental des racines et des références. Au fur et à mesure de leur histoire, tous les genres s’enrichissent et deviennent plus complexes, revenant parfois à une essence ancienne et plus simple en apparence, à leur caractère brut d’autrefois. Si chacun d’entre eux progresse au fil du temps, c’est par accumulation d’expériences, volonté de se renouveler, ambition, développement des savoir-faire. Le rock a connu aussi cette évolution, basculant peu à peu vers davantage de technique, fusionnant parfois avec d’autres genres considérés plus nobles, inventant même la dénomination "rock progressif" pour expliciter une démarche qui s’inscrit parfaitement dans ce préjugé qui voudrait que toute musique doive tendre vers plus de complexité à l’intérieur d’un mouvement linéaire.
Quand la musique classique pioche dans le folklore. Les danses hongroises de Brahms jouées par le virtuose Yehudi Menuhin :
La conception occidentale de l’art a donc véhiculé l’idée, à mon avis fausse, d’un progrès artistique qui serait fonction de la technique et d’une certaine définition de la virtuosité. S’est alors formé dans les esprits une vision de la musique classique comme horizon indépassable de la "vraie" musique à l’aune de laquelle les autres seraient jugées. De façon caricaturale, on imagine ainsi une échelle de difficulté au sommet de laquelle trône le classique (alors que le génie de certaines compositions classiques tiennent à leur simplicité, tel que le Boléro de Ravel), puis sur les barreaux inférieurs une suite de genres allant par ordre décroissant du jazz au rock. Quand Marc-Edouard Nabe parle de "technique", de "richesse", d’"invention", il se réfère en effet à la musique savante. Si le jazz trouve grâce à ses yeux, c’est en ceci qu’il représenterait l’unique genre populaire à s’en approcher (« Est-ce que vous pouvez comparer sérieusement Led Zeppelin à Mozart ou Beethoven au point de vue musical ? Non, alors que Monk ou Duke peuvent être rapprochés des géants du classique sans problèmes. »). Etrange façon de faire pour un intellectuel en 2010, cette manière de juger la modernité à partir du classicisme. Ironiquement, le jazz a subi à sa naissance les mêmes reproches que le rock de la part des puristes, qui voyaient en lui une musique primaire en comparaison avec la grande musique. Le jazz n’a d’ailleurs pas tout de suite accouché de Miles Davis ou Keith Jarrett, il a fallu plusieurs décennies pour qu’émergent ces génies. Citons encore Nabe : « L’invention de ces mecs [les jazzmen, NdA] ! Roland Kirk, qui soufflait dans trois saxos à la fois, Wes Montgomery qui jouaient avec le pouce sans médiator, ils inventaient des trucs. » Certes. Faut-il rappeler les critiques acerbes endurées par Roland Kirk dans les années soixante ? A l’époque, beaucoup de spécialistes détestaient le saxophoniste (qui lorgna ensuite du côté de la fusion jazz-rock-funk, berk !) pour l’aspect "freak show" de ses prestations, que d’aucuns résumaient à du pur divertissement : un Noir aveugle qui joue à la fois d’un saxophone ténor, un manzello et un stritch (saxophone Buescher), drôle de cirque !
En soi, inventer quelque chose n’est pas gage de qualité. Le guitariste shredder Michale Angelo Batio a inventé le solo à la quad guitar, pas de quoi s’en vanter ! On est en droit de lui préférer les innovations géniales quoique moins spectaculaires d’un Tom Morello sur Bullet In The Head par exemple. Toujours est-il qu’en raisonnant ainsi, l’intellectuel passe à côté du véritable enjeu critique autour du rock et des musiques populaires en général. Tout comme il existe différentes façons de réaliser de la musique, il existe différentes manières d’écouter de la musique. On n’écoute pas Brahms comme on écoute Thelonious Monk, on n’écoute pas Sam Cooke comme on écoute le Clash, on n’écoute pas Metallica comme on écoute Daft Punk, on n’écoute pas Pascal Comelade comme on écoute le Wu Tang Clan. La vérité du rock n’est pas la vérité du jazz, quand bien même des rapprochements existent, qui là encore démentent les âneries Nabiennes. On ne compte pas les musiciens de rock qui proviennent en réalité du jazz (Manfred Mann, Charlie Watts, Eric Burdon...), et que dire des nombreux jazzmen devenus musiciens de session et contribuant dans l’ombre aux grands disques rock des années soixante (ceux de Donovan, au hasard) ? Mais Nabe n’en démord pas et assène, foulant au pied aussi bien l’histoire du British Blues Boom que l’histoire du blues et du jazz : « Le rock et toute la musique blanche yankee ont essayé de rendre plus facile quelque chose qui était extrêmement audacieux, qui tenait de la grâce. »
L’enrichissement mutuel entre jeunes mods anglais et vieux bluesmen américains, les nombreux allers-retours incroyablement fertiles de la musique d’un peuple l’autre, tout cela est balayé par la myopie intellectuelle de l’écrivain, contre laquelle ses lunettes ne peuvent rien. Plutôt que chercher à établir une hiérarchie des valeurs en référence à un phénomène historique daté et local (la musique classique), le critique devrait s’intéresser au langage propre à chaque musique, reconnaître sa fonction sociale particulière et ses codes spécifiques. Car le rock invente en réalité un nouveau territoire, un autre champ de l’esthétique qui ne se soumet pas toujours aux mêmes valeurs que les champs qui l’ont précédé. Il a fondé une mythologie originale, exploré des formes inédites. La plupart du temps, il se caractérise par une trame répétitive qui recherche soit une sorte de transe, entre déploiement d’énergie sexuelle, danse et révolte, soit une efficacité mélodique qui vise à faire du lien social en permettant la diffusion rapide des chansons (paroles qu’on peut vite retenir et entonner, airs qu’on peut reproduire soi-même, etc.). Cela n’a rien de primaire ni d’indigne, et souvent l’amateur qui se pique de jouer les chansons populaires réalise que les plus brillantes paraissaient les plus simples et se révèleront toutefois les plus délicates à interpréter. Curieusement, le courroux de Marc-Edouard Nabe épargne d’ailleurs le blues, une forme musicale pourtant très simple et peu audacieuse (à quelques exceptions près), équivalent noir du folk blanc que l’écrivain hait tant. « Tous les bluesmen sont des jazzmen » déclare Nabe, une contrevérité historique dans la mesure où c’est le blues et non le jazz qui est apparu en premier. En réalité, s’il fallait écrire un raccourci idiot de cette sorte, ce serait « tous les jazzmen sont des bluesmen ». Surtout, comment expliquer que les défauts du rock ne s’appliquent pas au blues, alors que le rock’n’roll n’est que du rhythm’n’blues joué par des Blancs ? Deux musiques similaires : l’une portée au pinacle, l’autre vouée aux gémonies. Encore une fois, difficile de ne pas voir l’élément racial (blues = noirs, rock = blancs) comme unique critère de distinction bon/mauvais.
Fils de Marcel Zannini, jazzman et auteur de l’excellent Tu veux ou tu veux pas, Marc-Edouard Nabe est un pur héritier, incapable de sortir de sa condition d’artiste de la petite bourgeoisie ne serait-ce que symboliquement, le temps d’apprécier un morceau de rap. Car Nabe déteste le rap, nous y reviendrons. On l’aura compris, son style de prédilection, c’est le jazz : « J’ai baigné là-dedans toute ma vie », confie-t-il, aveu touchant d’un manque de curiosité intellectuelle. Il est vrai que l’écrivain prétend que le jazz n’est pas sa "drogue", prenant pour argument qu’il apprécie également la bossa nova... Ok, c’est un peu comme si un fan de death metal se disait éclectique parce qu’il aime aussi le black doom. Cette monomanie montre que la connaissance de l’altérité, chez Nabe, s’apparente surtout à la vérification des préjugés qu’il nourrit à son encontre.
Marcel Zannini et son hilarant Tu veux ou tu veux pas :
Le dernier élément important qui parcourt l’interview, c’est le refus permanent de la modernité. Nabe s’en défend, arguant du fait qu’ « on a l’air de rejeter la modernité de la jeunesse si on attaque le rock ». D’une certaine manière, c’est exactement ça. Rock et modernité sont allés de pair durant plusieurs décennies, quoiqu’on en pense, et pester contre l’un, c’est pester contre l’autre. Preuve supplémentaire de l’anti-modernité de l’écrivain, sa haine du rap. Comme par hasard, l’unique musique d’origine noire qu’il enrobe de son mépris est la plus moderne de toutes. De même, chaque référence culturelle à laquelle il fait allusion, l’intellectuel va la chercher dans un passé qu’il idolâtre. Un jour, notre homme rencontre par hasard Quincy Jones et lui propose de venir jouer avec lui dans un bar le lendemain soir. Le lendemain, le producteur américain tient promesse et joue avec Nabe. Conclusion : « Quincy Jones s’est déplacé, juste comme ça, alors qu’un jeune con de 25 ans du grunge ou du post-funk-disco ne serait pas venu. » Hum, déjà est-ce que Marc-Edouard serait capable de reconnaître Jerry Cantrell ou Stone Gossard dans la rue ? pas sûr... Que répondre à une telle imbécillité ? Allez, on se fait mousser et on renvoie le lecteur à notre interview de Jesse Hugues des Eagles of Death Metal, l’homme le plus cool du monde qui nous a spontanément proposé un billard après l’entretien.
Nabe se vante par ailleurs de bien comprendre la modernité, de s’être beaucoup renseigné sur le sujet pour son nouveau livre L’homme qui arrêta d’écrire. Par conséquent, il s’enflamme et raconte : « Je suis plus proche du geek et du type qui joue aux jeux vidéo parce qu’on ne lui a pas fait comprendre pourquoi le grand cinéma, c’était Kurosawa, Fellini, Orson Welles, etc. » Amis geeks, Marc-Edouard vous prend vraiment pour des cons. Non content de ne citer aucun cinéaste ayant réalisé son premier film après les années quarante, l’écrivain ignore visiblement le sens des mots qu’il emploie. Les geeks n’ont pas besoin de lui pour connaître par cœur Rashomon, La Strada ou La Splendeur des Amberson. Et plus d’un geek aurait sans doute beaucoup à apprendre sur le cinéma à monsieur Nabe, ne lui en déplaise. En réalité, il suffit de se balader trente secondes sur la toile pour admirer les milliers de sites ou blogs épatants dévoués au septième art, autant de camouflets jetés à la face des inepties du petit scribe. Bref, rien de nouveau sous le soleil dans la critique nabienne du rock. Nabe, c’est un réactionnaire traditionnel déguisé en anarchiste de droite, c’est Alain Finkielkraut sous le masque d’un hussard. Loin de moi l’idée de refuser tout intérêt à une pensée ou un sentiment réactionnaire, mais à condition qu’ils ne se travestissent pas en analyse, voire en apôtre, de la modernité !
Le réactionnaire croit en la pérennité des formes et des concepts. Il pense qu’on peut et qu’on devrait toujours faire ce qu’on faisait autrefois. Sauf qu’on ne refait pas du Verlaine un siècle après sa mort. A propos d’Abd Al Malik et de Grand Corps Malade, Nabe explique à juste titre : « Il y a une double escroquerie : sur le fond, en faisant croire qu’ils vont faire bouger les choses et sur la forme parce qu’ils se prennent pour des poètes. Encore une fois, si on montrait ce qu’est la vraie poésie, on pourrait voir la différence entre Grand Corps Malade et Verlaine. » Difficile d’être en désaccord avec lui sur ce point. Mais pourquoi comparer les deux slammeurs à l’auteur de Romances sans paroles et pas à un groupe de rap comme NTM par exemple ? Faut-il obligatoirement remonter si loin pour trouver un poète digne de ce nom ? La critique de ses contemporains, aussi juste et salvatrice soit-elle, perd en crédibilité lorsqu’elle ressemble trop à la haine de son époque. Casser du sucre sur le dos d’Abd Al Malik, même Thibault d’Inside Rock peut le faire... Encenser Black Sunday de Cypress Hill à la place, voilà qui donne une meilleure idée de la différence entre un gentil slammeur et de véritables artistes.
Mais soyons fair-play. Marc-Edouard Nabe a réfléchi, beaucoup réfléchi, sur l’art et ses turpitudes, si bien qu’il se présente à nous fort d’un programme révolutionnaire : l’artiste du XXIe siècle doit se passer d’intermédiaires ! A l’image de Prince, auquel certains internautes compareraient Marc-Edouard Nabe (lesquels ? qu’ils se dénoncent !), l’auteur d’Au régal des vermines a court-circuité les salopards du grand capital, ceux qui possèdent le pouvoir, les producteurs, les éditeurs. Oui, Nabe s’édite lui-même, comme Zi artist, comme Radiohead. Parce que vous comprenez, monsieur, les intermédiaires sont juste des exploiteurs sans la moindre éducation. Je cite : « A quoi sert un producteur de disques ? Il va venir emmerder l’artiste, lui dire : "ne faites pas ce morceau, mettez plus de guitares..." » Ce n’est ni le lieu ni le moment pour revenir sur l’immense apport des producteurs dans l’histoire du cinéma ou de la musique. Cet article a déjà suffisamment barbé le lecteur pour qu’on ne lui inflige pas en plus une liste longue comme le bras de brillants producteurs sans qui beaucoup de génies du XXe siècle n’auraient jamais vu le jour. Terminons, puisqu’il est temps. J’utiliserais en manière d’épilogue une phrase d’un certain Nabe : « Pour moi, la vraie révolution, elle doit d’abord être artistique et esthétique ». Et la fausse révolution, elle est comment ?
Vos commentaires
# Le 30 août 2011 à 20:23, par Chahira En réponse à : Marc-Edouard Nabe et le rock’n’roll
Moi, j’apprécie Nabe et son franc-parler qui déplaît tant. Après tout, il est intérrogé et ne fait qu’exprimé ses goûts et les raisons qui les motivent. Vous, vous avez besoin d’écrire trois pages pour donner des contre-arguments à ce qu’il dit. Parce qu’au fond vous savez bien qu’il y a du vrai dans ce qu’il dit. Les blancs ont toujours voulu s’appropprier la musique jouée par des noirs et ensuite faire comme si c’était eux les inventeurs de cette musique et ça c’est une grosse escroquerie. Vous avez la musique classique, etc. Mais tout ce qui Jazz, Soul, blues et même le ROCK ne vous en déplaise vient des noirs et vous vous l’êtes appropriés comme vous savez si bien le faire !!!!
Ces musiques venaient des noirs et ensuite on te met en avant un Elvis Preley (à qui je ne renie aucun talent, mais qui justement trainait avec des noirs et était fascinés par nos musiques !!), un Franck Sinatra, et c’est d’eux dont on fait les héros et les symboles d’une musique qui n’est pas la leur ! Et ça c’est une grande escroquerie !!! Rendez-nous ce qui nous appartient ! Nabe ne le nie pas lui, même si ça vous dérange qu’il apprécie les noirs ! Vous croyez que tous les noms du Rock que vous citez, vous croyez qu’ils seraient quoi si auparavant il n’y avait pas eu les noirs et les chants dans les champs de coton. Et oui, il y a une différence un noir esclave ou pendant la ségrégation qui fait de la musique et un blanc qui joue la même musique ? CE NE SERA JAMAIS COMPARABLE, parce que cette douleur qui se ressent dans la voix, dans les notes, il faut la vivre !!!!
Moi, j’aime le rock mais je trouve que c’est une escroquerie, parce quon veut faire croire que ce sont les blancs qui l’ont inventé alors que c’est faux. Regarder et écouter Elvis parler des noirs, de nos musiques, il n’y a que cela qui l’intéressait contrairement à beaucoup de jeunes de son époque, qui ne comprenait cette attirance qu’il avait pour la musique noire ! C’est un producteur blanc qui ne produisait que des noirs , qui a eu l’idée en le voyant d’en faire le blanc qui jouerait de la musique NOIRE parce que ce serait plus VENDEUR ! Là voilà, la vérité, donc les INROCKS, rendez au noirs ce que vous leur devez au lieu de vous offusquer parce qu’un honnête écrivain écrit qu’il apprécie les noirs et notre musique ! Bien à vous !
# Le 10 septembre 2011 à 19:42, par Emmanuel En réponse à : Marc-Edouard Nabe et le rock’n’roll
Désolé de vous l’annoncer sans détour, mais vous n’avez visiblement rien compris à l’article. D’autre part, vous méconnaissez l’histoire du rock et vous faites un amalgame entre
la coquetterie et la classeentre tout et n’importe quoi (Frank Sinatra en symbole du rock ! on ne m’aura décidément rien épargné).Exemple, vous utilisez une dialectique NOUS (les noirs)/VOUS (les blancs), qui est pour moi absurde, sans fondement et revient à légitimer toutes les théories racistes selon lesquelles il y aurait une "essence noire" et une "essence blanche". Vous dites "nos musiques", mais croyez-vous que TOUS les gens de couleur noire sur la planète jouent du blues ? Vous croyez sans doute que les Noirs américains d’aujourd’hui connaissent tous par coeur l’histoire du jazz, du gospel et du blues ? Personnellement, ce n’est pas ce que j’ai ressenti en allant aux Etats-Unis, loin de là.
Par ailleurs, votre message exprime surtout des sentiments d’aigreur et de rancoeur, qui n’engagent que vous et ne sont à mon avis pas vraiment liés à la discussion, mais plutôt à une histoire personnelle. Vous projetez sur la musique des problèmes politiques et sociaux actuels (manque de représentation des Noirs dans les médias ou en politique, situation d’exclusion et de pauvreté pour une grande partie d’entre eux, etc.) alors qu’au contraire, la musique est le premier endroit où Noirs et Blancs ont pu se sentir partie d’une histoire commune. Lisez donc l’histoire du label Stax, par exemple. De plus, le rock blanc a permis à des artistes noirs (Chuck Berry, Bo Diddley, Little Richard, puis les bluesmen comme Muddy Waters) d’avoir une carrière qu’ils n’auraient jamais connu autrement. Vous pensez que Muddy Waters, qui croupissait dans une ferme au début des années 60, n’est pas reconnaissant envers les Rolling Stones de l’avoir remis en selle en reprenant ses chansons et le mettant en avant dans leurs interviews, concerts, etc. ?
Vous dites du rock : "on veut faire croire que ce sont les blancs qui l’ont inventé alors que c’est faux." Hé bien, prenez n’importe quel ouvrage sur l’histoire du rock, et vous constaterez que vous dites n’importe quoi ! Tous les documentaires, livres, articles de journaux, font état des origines noires du rock ! Personne n’a jamais dit le contraire, et beaucoup de blancs aiment et connaissent mieux la musique noire AMERICAINE (faut-il le préciser) que beaucoup de Noirs américains (ne parlons même pas des Français), qui ne savent pas qui sont Bo Diddley ou Jimmy Reed. Allez assister à un concert de blues ou de jazz, et dites-moi si vous y voyez beaucoup de Noirs. Ne vous déplaise, une musique n’appartient à personne, et les Blancs ont aussi permis au blues et au jazz de continuer à exister, se transformer, évoluer. C’est tout de même un comble que vous refusiez à une personne de jouer une musique à cause de sa couleur de peau ou de son origine sociale ! Vous saisissez, j’espère, l’ironie de votre position ?
Et quand vous prétendez qu’il faut avoir été dans un champ de coton pour chanter du blues, je vous citerai juste Miles Davis, qui répondit à une professeur de musique de la Juilliard School qui tenait le même discours que vous à sa classe : "Je lui ai dit que mon père était dentiste, que je n’avais jamais ramassé de coton, que je ne m’étais pas réveillé triste, mais que je jouais le blues !"
Je pense que Marc-Edouard Nabe vous plaît non pas pour son "franc-parler", qui n’est souvent qu’un joli nom pour masquer la bêtise, mais parce qu’il flatte votre ego. C’est sans doute plaisant à entendre, mais ça n’est pas bénéfique au débat ni à l’intelligence. J’adore la musique noire, j’en parle d’ailleurs régulièrement sur Inside Rock (et pas Les Inrocks...), et je pense lui faire justice en rappelant combien son histoire est liée à celle de la musique blanche. Je crois aux vertus rassembleuses de la musique et je la rêve pas ségrégationniste, réservée soit aux Noirs, soit aux Blancs en fonction du genre. C’est une vision biaisée, qui cause du tort à tout le monde.
Sur ce, je vais écouter Hooker N’ Heat, le disque réalisé par un bluesman noir et un groupe de blues blanc.
# Le 21 septembre 2011 à 10:57, par boudin noir En réponse à : Marc-Edouard Nabe et le rock’n’roll
Non mais Nabe c’est tout sauf un intellectuel si tu veux... Cette erreur est déjà fondamentale et discrédite d’emblée toute la rhétorique politicarde qui s’en suit...
Lui parle de chaos esthétique, de frivolité assassine, du négationisme de l’objectivité artistique, de tolérance mal placée cachant une misère plus profonde, d’un criard manque de rythme, de souffle, donc de vie, dans les balbutiements des sous artistes actuels. C’est comme un gosse, un gosse génial, il sublime les percepts et laisse les concepts aux zombies anthropophages...
Répondre à Nabe par des idées et une pseudo rigueur argumentative -passons sur la psychologie de buvette- est donc vain, coups dans la marre, mayonnaise ratée, cancer du concept.
Les grands ecrivains/artistes ne sont pas débattables, enfermables dans les pinailleries de salon. Les faire parler oui, mais leur demander de s’ouvrir, leur imposer une morale surgelée qu’ils ont faite fondre de leur puissance depuis longtemps, c’est pas possible. Philipe Manoeuvre l’a d’ailleurs très bien compris, et joue le jeu qu’il sait juste.
La seule utilité qu’aura ton cri sourd et binaire, c’est d’illustrer avec éclat la différence entre le rock et le jazz. Le faux sérieux hygiéniste et superficiel opposé au fascisme originel enfantin lavé de rien... Belle démonstration, toute ironie ravalée.
En effet quoi de mieux résumé que ces 2 textes mis bout à bout pour choisir un camp ? Joute stérile entre 2 passionnés qui ne peuvent se toucher, formidable net :)
Bon par contre dire implicitement que Keith Jarret est un acouchemment de Basie, Monk etc... ou le mettre sur le même plan que Miles, c’est inadmissible ;)
# Le 21 septembre 2011 à 19:07, par Emmanuel Chirache En réponse à : Marc-Edouard Nabe et le rock’n’roll
Haha, génial, j’adore les fans de Nabe, ce sont les meilleurs !
Non seulement ils vénèrent un pseudo anti-conformiste et croient ainsi atteindre la subversion ultime, mais en plus ils pastichent son style de pédant. Car la rhétorique, c’est plutôt vous qui en faites, et pas qu’un peu. Ha ça, ce n’est pas la peur de dire des inepties qui vous étouffe : "les grands écrivains/artistes ne sont pas débattables", bravo, c’est puissant. J’aime beaucoup aussi le "cancer du concept", ça fait très Je suis partout comme écriture et je pense que le compliment vous va droit au coeur. Mais le plus beau reste : "fascisme originel enfantin lavé de rien", j’espère que vous aviez du sopalin à vos côtés quand vous avez écrit cela et que vous n’avez pas sali vos jolis 33 tours de Miles Davis, édition originale.
Franchement, je ne sais pas comment vous faites pour continuer à vous prendre au sérieux. Ce tutoiement faussement camarade, cette manie de remplacer la pensée par une esthétique narcissique, c’est en effet un truc de gosse. Enfin bon, restez dans votre bulle de certitude et de suffisance, c’est sans doute plus confortable que la réalité.
# Le 21 septembre 2011 à 19:22, par Etienne En réponse à : Marc-Edouard Nabe et le rock’n’roll
# Le 22 septembre 2011 à 13:34, par boudin noir En réponse à : Marc-Edouard Nabe et le rock’n’roll
Je ne suis pas "fan" de Nabe, je trouve qu’il y a beaucoup de mauvais dans son oeuvre, qu’il s’égare dernièrement dans des marécages prussiens, mais effectivement j’adhère complétement à ses enfantillages stylistiques... Ouais faut se branler, troller vivace.
Je trouve simplement idiot de vouloir raisonner ou remettre à l’heure les pendules d’un univers aussi puissant... C’est du paternalisme mal placé, de la contre posture molasse, du spasme de comateux même. On est pas dans l’idéologie ou la politique, mais dans tout ce qu’il y a de sublimement criminel chez un littérateur.
Nabe s’en branle pas du rock, il déteste, viscéralement, car celui ci a supplanté le jazz et repris son souffle. A partir de là il ne va pas chercher à approfondir ou objectiver les qualités des véritables créateurs (Genesis, procol harum, le velvet, il connait pas), il vomit sans intellectualiser, toute tolérance aliénante gardée. Il n’a pas la prétention de déclamer la réalité mais bien sa vérité, il faut bien voir que Nabe est d’une honnêteté totale, envers les autres et lui même (pour cette même raison qu’il n’entre pas dans les standards du débat)...
"Bulle de certitude ; pensée absolue ; réalité inconfortable ; pseudo anti conformiste" : qu’est ce que c’est que cette armada d’expressions balisées qui ne veulent rien dire, concepts éternels, arguments chroniques.
En plus de vouloir me mettre en case avec erreurs faciles (Nabien, Jazzeux anti rock, etc...) tu mets en case ta propre pensée, c’est pas bien.
# Le 24 septembre 2011 à 14:34, par Emmanuel Chirache En réponse à : Marc-Edouard Nabe et le rock’n’roll
C’est vrai que tu n’es pas fan de Nabe, ça se sent bien à la lecture, au temps pour moi.
En tout cas merci pour ta contribution, venir commenter un article et dire en substance "il n’y a pas débat", c’est intéressant et constructif. Permets-moi déjà de ne pas être d’accord avec cette idée selon laquelle un artiste a tous les droits. On ne va pas refaire le procès de Brasillach ici, mais toujours est-il que l’histoire a tranché : les mots sont lourds de sens et le statut d’écrivain ne l’a pas sauvé. Tu peux regretter sa condamnation à mort au nom du droit supérieur de l’artiste, mais c’est ainsi que ça s’est passé.
J’ajouterai que Nabe est certes un littérateur, mais il emploie des idées, des arguments, qu’il défend vigoureusement. J’irai jusqu’à dire qu’en dépit de son amour pour les petites phrases assassines, c’est surtout un écrivain à thèses ! ses bouquins sont remplis d’ambition intellectuelle, il adore pontifier sur tel ou tel sujet. Enfin, Nabe semble vouloir redonner de l’importance aux mots et au langage. Dans ce cas, il faut assumer quand on raconte des conneries. Je note également l’ironie quand tu dis de Nabe "il n’entre pas dans les standards du débat", alors que le type passe son temps à débattre sur les plateaux de télé.
Mais voici le plus important : si tu as réussi à lire le début de l’article, tu as pu constater que, pour rester dans le domaine de la branlette, je me fous bien de l’opinion de Nabe sur le rock. Ce à quoi je m’attaque sont les arguments qu’il utilise et que d’autres avant lui ont utilisés. Il s’agit d’anciennes idées reçues sur la musique populaire, largement réactionnaires, que j’ai entendues maintes fois. Je les combats, point. Or, là-dessus, tu ne dis pas un mot, tu te contentes de voler au secours du pauvre petit Nabe, qui n’en demande certainement pas tant.
Une dernière chose : "qu’est ce que c’est que cette armada d’expressions balisées" ? ça s’appelle parler français et ne pas secouer le cocotier du dictionnaire pour voir quels mots vont tomber au hasard.
# Le 22 janvier 2012 à 21:40, par Johan En réponse à : Marc-Edouard Nabe et le rock’n’roll
"Vous dites « nos musiques », mais croyez-vous que TOUS les gens de couleur noire sur la planète jouent du blues ?"
Si, au fond d’eux les afro-américains le font tous, sans doute possible. Les blancs pas (eux doivent l’imiter et c’est vrai certains blancs imitent le blues et le funk plutot bien).
# Le 22 janvier 2012 à 21:52, par Johan En réponse à : Marc-Edouard Nabe et le rock’n’roll
"Pourtant, ce postulat est balayé par des centaines de contre-exemple concernant le chant dans le rock, de Steve Mariott des Small Faces à Rod Stewart, en passant par Chris Farlowe ou Tom Waits."
Cet article est un tout petit bijou en plastique de cécité artistique.
# Le 24 février 2012 à 18:44, par noé En réponse à : Marc-Edouard Nabe et le rock’n’roll
bonsoir tous le monde, tous d’abord je voudrais dire merci a chahira , elle permet de montrer oh combien les humains sont stupide, quand ils vivent de haine et de colère mal proportionnées..
je suis pas venus pour répondre car emmanuel a tous dis, est d’une plume assez vive.
je suis en école de musique, en jazz.
et je trouve que nabe n’est pas un homme sans coeur ou quoi que ce soit.
D’ailleurs , nous somme tous libre de penser d’un extreme a l’autre, c’est cela qui donne des échanges, et des confrontations constructives.
Pour ma part, je reconnais en nabe , quelqu’un de frustré, dérangé , même d’avoir une peau blanche..ce qui, je pense, contredis tous ses points de vue et la plupart de ses discours, car il ne me semble pas que ce monsieur soit raciste envers les quiconque ...
il réagis , il ressent les choses différemment de pas mal de gens qui ne se pose pas autant de questions..en fait la ou il se contredis, c’est que la musique est bonne chez tous les peuples..et dans l’article de rock and folk, il dis que les peuple noirs d’afriques on des années en avance sur nous au niveau du rythmes.
Jusque la je suis d’accord, mais rythmes n’ai pas harmonie.
chaqués tribus de cette terre (car c’est ce que nous sommes) on fais évoluer la musique de manière totalement affolante.
Par exemple , si on prend les aborigènes australiens, il n’ont qu’un seul instrument jusqu’à ce jour, leur musique est pauvre au niveau harmoniques.
Si on prend chopin , autre exemple, sa musique est sublime niveau harmonique, autant que duke elligton.
Et si maintenant l’homme noirs swinguent mieux que le blanc, alors pourquoi n’évoque t’il pas le sujet du rap afro américain ?
pourquoi critique t’il le rock,dans son vaste terrain ( tous comme le jazz) alors que les premiers groupes de punk ne viennent autant des u.k , que des usa, avec un groupe de détroit par exemple , le groupe "death " ( pas le groupe de "death métal"hein ^^) qui c’est crée en 1970 ..composé de noirs.
Je pense que c’est absolument stupide et c’est vraiment inculte de parler de la musique en abordant la couleur de la peau, c’est ne rien connaitre en anthropologie, et en musique essentiellement^^
et pourtant mr nabe est loin d’être bête, encore une exception , comme quoi.. un blanc, ça peut aussi swinguer^^ hein chet ?
# Le 24 février 2012 à 18:50, par noé En réponse à : Marc-Edouard Nabe et le rock’n’roll
# Le 26 novembre 2015 à 23:57, par Térésa Avila Longhi En réponse à : Marc-Edouard Nabe et le rock’n’roll
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