Les Puppetmastaz reviennent ce soir-là pour une nouvelle session de leur tournée The Takeover, le nouvel album déjà défendu au Nouveau Casino en novembre dernier. Ce soir, la salle est plus grande et pas mal remplie, preuve que le groupe allemand bénéficie d’une bonne audience française. Il faut dire que le concept Puppetmastaz ne peut qu’avoir du succès, de part le talent musical qu’il développe bien sûr, mais surtout par son impact visuel. Aller voir un concert de marionnettes, ça a le mérite d’être peu courant, donc forcément ça intrigue.

Il faut dire que c’est là un bon moyen de donner de l’impact à sa musique, notamment pour palier à l’aspect répétitif du rap sur scène, mais aussi de contourner pas mal de clichés de cette scène. L’équipe du groupe profite également des possibilités de l’internet pour développer sa « mythologie », via de petits journaux de bord de la tournée disponibles sur leur site (www.puppetmastaz.com) et sur Dailymotion. On y voit des petites histoires absurdes, des nouveaux personnages, des extraits de concerts, bref de quoi donner à manger au public. Ce qu’il manque d’ailleurs probablement au rap actuel, c’est ce lien direct, voir même interactif entre le public et l’artiste, autre que l’habituel téléchargement de fond d’écrans, le clip ou le jeu surtaxé via son portable. Puppetmastaz, en proposant ainsi un concours de marionnettes tous les soirs sur scène, inclus le public dans son concept, le fait participer à ce qui ne ressemble pas à une opération marketing de la maison de disque. Ça change. Et ça marche surtout, et comme chaque soir, une partie du public est venu avec sa puppet faite-main (cf. photos), fière de la montrer aux vraies le bras levé dans la fosse, ou même sur scène, où les gagnants du concours auront l’opportunité de monter le temps d’un morceau.

Le reste du show Puppetmastaz (car oui c’est un show) oscille donc entre morceaux de rap bien entraînant, et sketchs avec un semblant de fil conducteur, faisant intervenir diverses marionnettes comme Yoda ou la tête d’Elvis. Il faut d’ailleurs entendre ce même Elvis rapper, ça vaut le déplacement. Malheureusement cette partie comique reste assez bordélique, tout n’étant pas complètement compréhensible car tout en anglais, mais surtout couvert par les cris et les applaudissements du public venu avant tout pour la musique. On se marre tout de même pas mal à regarder un duel de tronçonneuse entre une taupe et un lézard ou l’envol d’une marionnette-cosmonaute, et surtout l’envie de se déhancher prend le dessus sur Do The Swamp ou Puppetmad, c’est bien là le principal.