Dernière publication :
mercredi 15 avril 2015
par mot-clé
par index
par Psymanu le 15 novembre 2005
paru le 6 juin 2005 (Domino Recording)
Les Sons And Daughters sont Écossais, sont quatre, parfaitement mixtes (deux filles, deux gars) et en sont à leur deuxième album. Ce dernier, The Repulsion Box, poursuit dans la brèche largement entrouverte sur Love The Cup (2003), mais en laissant les complexes au vestiaire et avec une énergie totalement renouvelée.
Ce qui surprend dès le début, c’est cette façon de rentrer immédiatement dans le vif du sujet, la trépidance, ce côté rentre-dedans. Et ce pied qui se met à taper par terre sans qu’on puisse rien y faire... Medicine ne laisse pas l’auditeur prendre ses aises que déjà la grosse caisse de David Gow se substitue à nos battements de cœur. La voix d’Adele, joli brin de fille aux grands yeux sévères, n’est pas rassurante ni douce pour deux sous, il n’est pas question ici d’enjôler mais de faire bouger. D’ailleurs il n’y a dans ce disque strictement aucune volonté séductrice, aucun gadget vaguement mode, c’est même limite si ça ne sonne pas red necks. Mais bon sang qu’on aimerait sauter en renversant à moitié sa bière en hurlant ces refrains, tournant sur soi-même, glissant de bras en bras.
Et ce talent pour placer, dans chaque titre de cet album, LE gimmick qui fait marrer ou qui excite, et qui le place directement dans la case plaisir indélébile de notre cerveau.
Il faudrait définir le son Sons And Daughters, mais comment s’y prendre sans s’y perdre... On peut y voir de la country, le côté incisif des guitares mêlé à l’exubérance vocale d’Adele Bethel et Scott Paterson rappelle les B-52’s, l’esprit festif aussi, d’ailleurs, et c’est un peu garage. Ça pourrait parfois (sur Chokes, notamment, ou Red Receiver) se danser comme les Indiens d’Amérique dans les westerns, autour d’un grand feu de joie, ça a comme un côté tribal. Ça a un côté éminemment folklorique, aussi, on peut penser aux Pogues. Mais au diable les comparaisons : c’est juste bon.
The Repulsion Box, est surtout, je crois, une affaire de rythme. C’est Gow qui mène le bal. A aucun moment il ne faiblit, à aucun moment il n’adoucit ses frappes, sèches comme il se doit, et même sur les morceaux plus « lents » (aussi lent que puisse être ceux de The Repulsion Box) il reste l’infatigable pulsation cardiaque du groupe.
David donne vie, Paterson cisaille l’atmosphère de ses 6 cordes rageuses, Adele gouaille ou s’hystérise, dans un schéma que l’on retrouve tout au long du disque ou presque, mais à aucun moment le soufflet ne retombe. C’est là une des grandes forces du combo, parvenir à maintenir si haut ces dix chansons, et, de plus, à faire de chacune un single potentiel, une œuvre totalement dissociable du tout auquel elle appartient.
Sons And Daughters réussit avec The Repulsion Box un coup fantastique, qui s’il est répété ou sublimé lors de leur carrière ultérieure, devrait en faire de sacrés chouchous de tous les amateurs de rock crasseux et festif. Une petite demi-heure de plaisir pour nous prouver qu’ils ont manifestement franchis un grand cap, vivement la suite.
Répondre à cet article
Suivre les commentaires : |