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par Parano le 20 avril 2009
Paru en novembre 1989 (Prawn Song)
Hou le vilain groupe que voila. Des surdoués qui en collent plein la vue, sur des chansons exhibitionnistes, même pas formatées radios. Un chant cartoon et des histoires imbéciles. Un premier album enregistré live au Berkeley Square, Californie, USA, devant un parterre de fans. Distribué par un label de circonstance. On n’a jamais vu ça, ma bonne dame. Même dans le rock’n’roll, il y a des règles. Belle voix belle gueule, ou alors cassées, brisées par la vie, des chansons simples et enfin le miracle. Un directeur artistique bon et généreux se penche sur le berceau et bénit l’enfant. Faudrait voir à les respecter.
Quoique. Quand on entend le résultat, on se prend à douter. Le rock n’est peut-être pas si prévisible. Il y a même eu des précédents. Zappa ? C’est le premier nom qui vient à l’esprit, lorsqu’on évoque Primus (avec Beefheart). Autant dire que le groupe de Les Claypool est inclassable. Pas réellement métal, ni même funky, psychédélique si on veut. Tout à la fois, sans jamais y être vraiment. Improbable. Et pourtant il vole, comme dirait l’autre.
Cette entrée en matière, aussi légère qu’un entrechat de David Douillet, ne dois pas occulter le principal : Suck On This mérite plus qu’un détour. On posera volontiers ses valises dans l’univers déjanté du génial bassiste. Faut dire qu’il y a du monde sous la cafetière. Un bestiaire folklorique diablement réjouissant : John The Fisherman, la marmotte (pas celle de la pub, l’autre), Tommy The Cat, Harold Of The Rock, tous enfantés par le babillage crétin du chanteur, soutenus par des lignes de basse virtuoses, une rythmique colossale, et la guitare savante de Larry Lalonde (a bastard dixit notre ami Les). La technique est souvent vaine. Ici, elle fait sens.
Le plus incroyable, concernant Suck On This, c’est qu’il s’agit d’un album live. Et là, on reste pantois. Prestation sans faille. Son irréprochable. Difficile de faire mieux. Même en studio. Surtout en studio, si on considère les albums suivants, où la rugosité du groupe disparaît au profit d’une sophistication dommageable. Avec cet album, Primus a forcé les portes d’un succès mérité et durable, sans jamais céder à la facilité d’un funk métal putassier (qui a dit Incubus ?). 20 ans après, on se dit que ce disque mériterait une bonne réédition vinyle. Après tout, il n’y a pas de mal à se faire du bien.
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