Concerts
The Warlocks

La Maroquinerie

The Warlocks

Le 10 juillet 2009

par Oh ! Deborah le 21 juillet 2009

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Sueurs tièdes, lumières tamisées et rock’n’roll dans la Maroquinerie. Environ 500 personnes se sont agglutinées dans la moiteur de ce caveau le 10 juillet dernier, pour assister au concert d’un groupe qui n’était pas venu à Paris depuis quatre ans. Tous ou presque se sont littéralement plongés dans les nimbes psychédéliques orchestrées par cinq californiens concentrés, dont un chanteur visiblement ravi du succès qu’il mérite ce soir. Les parisiens n’ont pas caché leur enthousiasme (chose devenue rare). Et alors que c’était leur première date européenne mais l’unique date française de leur tournée, les Warlocks iront s’acharner à jouer onze dates en Angleterre, face à un public étonnamment insipide. Bizarre.

Une première partie toute juste sympathique, pâle copie de BRMC, son trop saturé, stroboscopes aveuglants et look de bûcherons : vivement la suite. Bobby Hecksher et son visage encaissant la routine arrivent de nulle part pour monter le matos sous des lumières basiques, y’a mieux comme entrée en scène. Bref, rien a changé de ce coté là. Quelques minutes plus tard, les premières notes de Red Camera envahissent la salle d’un son illuminé autant qu’anxiogène, et suffisent à faire comprendre qu’on est pas chez les Four Dead In Ohio (la première partie donc) ou tout autre objet d’usine à clonage de hippies modiques made in Californie, tout de même plus classes que les babas français.

Une chose est toujours certaine concernant le groupe sur scène : la passion demeure et la correspondance des cinq instruments prend des allures d’osmose pléthorique. Les nuages noirs de mélancolie s’éternisent avec So Paranoid dont les accords vertigineux sont accueillis comme le messie. Tandis que des images bariolées, à la fois troublantes et réalistes, habilement choisies, défilent derrière le groupe, se mariant intensément avec l’espace sonore et ses silhouettes ombrageuses. Mais quand les Warlocks enchaînent Shake The Dope Out, The Dope Feels Good, Hurricane Heart Attack et autres chef d’œuvre drogués, l’ambiance monte d’un cran, le Phoenix est à son paroxysme. Une grande surprise et que de nostalgie à l’écoute des titres de ce deuxième album, laissant le dernier, au shoegaze martelé, un peu de coté. Standing Between The Lovers Of Hell et surtout Midnight Sun se distinguent alors avec langueur et ne paraissent que plus belles.

Alors que les membres des Warlocks ne cessent de changer, la nouvelle bassiste Jana Risher est déjà absente et remplacée par une autre issue du groupe Mere Mortals, semblant parfaitement intégrée. Au milieu du set, un jeune homme introduit par Bobby s’ajoute en quatrième guitariste sur Caveman Rock et Angry Demons. La tendance ici est clairement tournée vers le coté rock des Warlocks. Convenons qu’un Suicide Note ou qu’un Death, I Hear You Walking s’écoute aussi bien à l’abris des regards. Enfin, il serait criminel de ne pas évoquer le batteur au jeu foudroyant ce soir, Bob Mustachio, qui frappe de toutes ses forces et apporte à lui tout seul une dynamique à la fois précise et hyper plombante. Alors qu’on l’avait trop attendu, le concert passe vite et devra se terminer, selon les ordres de la Maroquinerie, avant 22h30... Et bientôt, le rappel. Tant pis pour les bières, Come Save Us est toujours jupitérien et le final avec Inside Outside -son décuplé, larsens maîtrisés et batterie infernale- sera grandiose. Face à la pluie de mains tendues, Hecksher fera exceptionnellement des aux revoirs.

Photos : DPC.

Voir aussi : le Hiboo



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SET LIST :
 
Red Camera
Isolation
So Paranoid
The Midnight Sun
Shake The Dope Out
The Dope Feels Good
Hurricane Heart Attack
Zombie Like Lovers
Standing Between The Lovers Of Hell
Caveman Rock
Angry Demons
Stickman Blues
--
Warhorses
Come Save Us
Worn Thin
Inside Outside