Concerts
Black Rebel Motorcycle Club

Paris (Elysée Montmartre)

Black Rebel Motorcycle Club

Le 2 novembre 2005

par Béatrice le 28 novembre 2005

Deux albums de rock nerveux et hypnotique, assistés de prestations scéniques généralement époustouflantes, avaient suffit à propulser le trio californien parmi les tout meilleurs groupes de ce début de siècle. Deux ans après leur dernier opus, ils sont de retour avec un nouvel album, et, surtout, une nouvelle tournée qui passe ce soir par Paris.

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Cela faisait près de deux ans que les Black Rebel Motorcycle Club n’avaient pas foulé le sol des scènes françaises ; autant dire qu’ils étaient attendus avec une impatience croissante, par une armée de fans, déçus notamment par l’annulation à la dernière minute de leur concert prévu à Rock en Seine en 2004. La sortie d’un troisième album, Howl, très marqué par les traditions musicales américaines (country autant que gospel) et assez différent de ce qu’on connaissait du groupe auparavant, ne pouvait que contribuer à attiser cette impatience...

C’est donc sans plus d’entrain que ça que le public accueille la première partie, Saïbu, un groupe français que, selon toute vraisemblance, la tête d’affiche ne doit pas vraiment connaître... Le groupe, bien conscient de jouer devant une salle qui se soucie peu de lui, enchaîne quelques titres de pop-rock plutôt sympathique à défaut d’être révolutionnaire, mais ne convainc guère les spectateurs . Eh oui, le public attend la ferveur et l’intensité caractéristiques des prestations de BRMC, pas de la pop tranquille vaguement grandiloquente, le choix de Saïbu comme première partie n’était donc pas des plus judicieux...


Enfin, le groupe d’ouverture ayant déserté la scène et les instruments des californiens ayant été installés, accordés, vérifiés, ré-accordés, re- vérifiés, et ré-installés, les lumières s’éteignent, et les cris du publics commencent à se faire entendre, alors que le guitariste Peter Hayes s’avance, seul, sur la scène. Tout de noir vêtu, les cheveux gominés et coiffés en arrière, et armé d’une guitare sèche, il semble avoir pris un grand plaisir à se déguiser en Johnny Cash (qui est, il est le premier à l’avouer, une de ses références principales et dont le fantôme plane sur le dernier album du groupe) ; il faut avouer que cela colle parfaitement à l’ambiance qui se dégage des trois chansons qu’il va interpréter en solo, Complicated Situation, Faultline et Devil’s Waitin’, folksongs hantées qui sont autant d’hommages aux maîtres du genre, de Johnny Cash (justement) à Bob Dylan. A la fin de la dernière des ces trois chansons, il est rejoint pour les choeurs par le batteur Nick Jago, un guitariste intérimaire dénommé Spike et le bassiste Robert Levon Been (anciennement Turner), qui rejoignent leurs instruments respectifs...


Un “Time Won’t save our souls” grandiose, envoyé en pleine face en même temps que les flash blancs des spots, pour lancer Shuffle Your Feet, projette immédiatement l’ensemble de la salle dans le concert, rappelant à l’ordre les quelques distraits du fond à droite qui pensaient pouvoir se la couler douce... A compter de cet instant, le concert va monter en intensité, d’abord sous la direction de Peter avec des chansons parmi les plus énervées du premier album, jusqu’à une Punk Song (leur premier hit, datant de 2001) éclatante, après laquelle Robert Levon Been reprendra les rênes du concert. On aura donc aussi droit à un certain nombre de ces chansons hypnotiques dont seul BRMC a le secret, et en particulier un As Sure As The Sun captivant, suivi de Weight Of The World -assurément un des titre phares du dernier album, puis d’une version ralentie, surprenante mais tout aussi bonne que l’originale, de US Government. Après 4-5 autres chansons (dont la magistrale Six Barrel Shotgun et la poignante Promise, qui souffrira toutefois un peu d’un son médiocre), les musiciens se retirent, apparemment ravis de la réaction du public, qui, de fait, a bien mérité un rappel. Rappel qui d’ailleurs contiendra certaines des toutes meilleures chansons du groupes, qui sont de toute façon privilégiées car, arrivant en fin de parcours, le groupe autant que le public sont complètement immergés dans la musique, jusqu’à presque se disputer le chant du refrain sur Spread Your Love... Comme à son habitude, le trio conclura avec l’apocalyptique Heart+Soul, avant de quitter la scène sur une note plus calme mais tout aussi habitée, nous gratifiant d’une Open Invitation presque irréelle, chantée a cappella par Peter.



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Setlist :

Complicated Situation
Faultline
Devil’s Waitin’
 
Shuffle Your Feet
Ain’t No Easy Way
Love Burns
White Palms
Whatever Happened To My Rock’n’Roll (Punk Song)
Howl
As Sure As The Sun
Weight Of The World
US Government (slow version)
Six Barrel Shotgun
Still Suspicion Holds You Tight
Sympathetic Noose
Promise
 
Spread Your Love
Stop
Gospel Song
The Line
Heart+Soul
Open Invitation

www.blackrebelmotorcycleclub.com

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