2002 et 2003 ont vu déferler une vague de jeunes groupes en plein revival rock des années 70 à début 80. The Kills fait partie de cette vague. Composé de deux membres, un gars et une fille (comme The Whites Stripes) : Hotel et VV. Leur premier album, Keep On Your Mean Side sorti en 2003, est percutant. On sent de furieuses influences du Velvet. L’effectif réduit ne se sent pas, le couple guitare batterie, complété ponctuellement par quelques instruments, fonctionne parfaitement. Les titres sont variés, on passe de titres rythmés à de bonnes ballades psyché...

Le deuxième album, No Wow semble plus torturé, marqué par une sombre vision de l’amour (Love Is A Deserter, ou I Hate The Way You Love). Mais l’album est aussi moins percutant. Basé sur une boucle de batterie / guitare dont la rytmique ne varie pas beaucoup, tout comme les paroles qui souvent se répètent... Les morceaux deviennent lassant. On remarquera aussi l’absence de Hotel au chant sur la plupart des titres, si ce n’est en backing vocals. Sur le premier album, VV et Hotel alternaient les parties chantées ce qui créait un bonne dynamique sur l’album, malheureusement absente sur No Wow.

Pourtant, l’album semble bien démarrer. No Wow (le premier titre qui donne son nom à l’album) démarre avec une ligne rythmique emballée soutenue par une ligne de basse (rappellant peut-être le Seven Nation Army des Whites Stripes). A l’image de l’album, ce titre va vite tourner en rond.

On retiendra tout de même quelques titres un peu plus variés. Dead Road 7, par exemple, est une petite ballade ponctuée par un changement de rythme et de ton. I Hate The Way You Love - Part 1, électrique comme le reste de l’album, change aussi du schéma boucle guitare / batterie avec une intrumentalisation plus riche, faite de changement de rythme, de riffs, de breaks... La deuxième partie change totalement d’atmosphère, sans transition. On retrouve les influences Velvet très présentes sur Keep On Your Mean Side avec la phrase « I Hate The Way You Love » répétée en boucle sur une musique planante. Le contraste est fort entre les deux parties, mais vaut le détour.

On retiendra enfin et surtout Rodeo Town, la pépite de l’album. Cette ballade psyché montre un accompagnement à la rythmique moins saccadée, une mélodie à faire pleurer, un petit riff chantonné... Bref, cette chanson contraste complètement avec le reste de l’album et remonte le niveau.

No Wow est donc nettement moins bien réussi que l’album précédent. Limite lassant. Heureusement que quelques titres savamment placés retiennent l’attention quand on commence à perdre pied.