Beaucoup doivent connaître le nom de Stephen Stills pour Crosby, Stills, Nash & Young ou pour sa participation au Buffalo Springfield. D’un point de vue people, il est aussi connu en France pour avoir été le mari de Véronique Sanson.

Mais passons, ce disque est excellent. C’est le premier album solo de Stills. Le meilleur parait-il (je n’ai pas écouté les autres). En fait, après le chef d’œuvre Déjà Vu, chacun des membres du CSN&Y sortira séparément un grand album : After The Gold Rush pour Neil Young, If I Only Could Remember My Name pour David Crosby, Songs For Beginners pour Graham Nash et celui-ci pour Stephen Stills.

L’entrée en matière avec Love The One You’re With (plus tard repris par Joe Cocker) est particulièrement difficile à mon goût (en fait ce sont les chœurs qui me dérangent). Après, c’est bien mieux. Do For The Others est une belle balade folk acoustique que seul un ancien du CSN&Y comme Stills peut faire. Idem pour Church et son piano tout en délicatesse malgré les chœurs un peu trop luxuriants, ça donne un côté gospel qui me déplait. Le tempo accélère et la guitare s’amplifie sur Old Times Good Times où il est rejoint par un guest de choix en la personne de Jimi Hendrix. Sur le morceau suivant, Go Back Home, c’est au tour d’un autre invité de choix, Eric Clapton, qui intervient pour un solo furieusement électrique dont il a le secret. Mais ces invités de marque ne doivent pas faire oublier le magnifique travail de Stills, multi-instrumentiste, qui assure lui-même toutes les parties de claviers et de guitares. En plus d’être un excellent guitariste (écoutez donc Black Queen ou encore la partie rythmique à la wah-wah sur le très bluesy Go Back Home pour vous en convaincre), c’est aussi un excellent chanteur. On poursuit l’écoute avec les pistes 6 et 7 qui sont dans la même veine que les trois premiers morceaux et là encore, les chœurs sur Sit Yourself Down puis les violons sur To A Flame sont de trop pour moi mais ne gâchent pas pour autant le plaisir. Vient ensuite un magistral blues en solo à la guitare, Black Queen, puis Cherokee et sa flûte qui confère au morceau une petite touche psyché. On termine enfin par une balade du plus bel effet.

Bref, malgré ces petits défauts (qui n’en seront peut-être pas pour d’autres oreilles que les miennes), Stephen Stills signe ici un grand disque. 39 minutes intenses où on ne s’ennuie pas une seule minute.