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par Kris le 29 mai 2006
paru en mars 1967 (Verve / MGM)
Ce fameux album justement, l’album à la banane dont la pochette a été créée et dessinée par Warhol. The Velvet Underground & Nico sort en mars 1967 et ne connaîtra pas un énorme succès. Ce qui est compréhensible tellement cet album demeure intemporel et totalement en dehors de son époque. La direction prise par le Velvet à cette période est contraire à toute attente. L’univers de l’illuminé Lou Reed associé au son faramineux apporté par John Cale donne une dimension infinie à ce premier album. Un univers qui prend à rebrousse-poil toutes les références en vogue à l’époque, qui en aura rebuté plus d’un, mais dont l’influence aura rarement été égalée.
Cette pochette est une création du pape du pop-art Andy Warhol, qui aura permis au Velvet d’obtenir une identité propre dès la parution de leur premier album. Cette banane qui aura sûrement fait autant parler que l’album en lui-même. Une banane jaune, jaune éclatant, mais pas brillant, assombri par les abîmes sombres sur la peau du fruit. Totalement surréaliste, cette banane sur un fond blanc immaculé laisse présager l’ovni que représente cet album, bousculant le petit monde du rock & roll, immergeant la pop dans un univers sombre et glacial.
Bien que simpliste, cette pochette laisse tout de même transparaître des traits de caractères on ne peut plus singulier inhérents au Velvet Underground. Les surréalistes décrivaient le sexe féminin comme « sourire vertical » en référence à la banane qui horizontalement évoque le sourire. La position oblique de la banane sur la pochette laisse aisément penser à la sexualité elle-même débridée du leader du Velvet, Lou Reed. De plus, est présente sous la banane la signature de Warhol, mais nulle part ne figure le nom du Velvet Underground. Cela montre bien l’état d’esprit de Warhol. Le Velvet Underground lui appartient, le Velvet Underground est Andy Warhol, cette œuvre est la sienne. Cette omniprésence poussera néanmoins Lou Reed à virer Warhol par la suite.
Au final, la petite inscription « peel slowly and see » recèle d’autant plus de mystères. Qu’est-on censé voir ? Au départ, Warhol souhaitait que l’on puisse réellement enlever la banane et ainsi révéler la chair du fruit. Mais, ainsi réside tout le questionnement relatif à cet album, tout le mystère autour de ce chef-d’œuvre. Et si lorsque l’on retire doucement la banane, il n’y avait rien ? Ne restait que le fond blanc et vide tout simplement ? Cela nous renverrait vers nos propres interrogations, nos propres doutes, nos propres sentiments. Jamais une telle œuvre aussi influente ne sera restée aussi emplie de secrets.
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# Le 11 août 2012 à 17:23, par JB En réponse à : The Velvet Underground & Nico
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