Concerts
Julian Casablancas

Paris (Le Bataclan)

Julian Casablancas

Le 8 décembre 2009

par Oh ! Deborah le 15 décembre 2009

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Je n’ai pas vraiment espoir en Julian Casablancas. C’est sûr, il est plus important que tous les groupes indie-mainstream actuels. Il a composé un album (Is This It ?) de rock stylé, efficace, et à l’époque, étonnant. Il fait preuve d’un savoir-faire mélodique, d’une discrétion intelligente, d’une dégaine naturelle et d’une belle gueule. Vraiment, il a plein de qualités. C’est difficile de le détester, d’ailleurs tout le monde venait au Bataclan comme pour retrouver un vieux pote qu’il n’avait pas revu depuis longtemps. De fait Julian n’est pas un Dieu du rock. Il a redonné une face au rock pendant deux ans (douce illusion), mais on l’idolâtre pas comme un artiste qui a inventé un genre ou comme un mec qui flirte avec la mort (espèces éteintes à ce jour). On l’aime juste parce qu’il nous rappelle de belles images dont la BO serait Last Nite.

Douce illusion, parce que le rock actuel, qui se veut un condensé des neuf dernières années, devient de plus en plus un espèce de truc informe influencé par la première vague en "The", l’électro-indie, la French touch, le bidule... Que de micro-phénomènes devenus un peu insignifiants. Et Julian lui, il rentre dans le moule et sort aujourd’hui un album qui ressemble aux mille groupes qui lui ont succédé. Rien d’étonnant en fait, si on considère qu’il n’a pas vraiment confirmé ses talents depuis 2001 (excepté quelques morceaux) et qu’il n’est pas non plus un marginal à l’imagination débordante.

Malgré ce constat personnel, je me dirige au Bataclan sans a priori, prête à revoir à la hausse mon jugement du rock actuel parce que c’est lui. Julian Casablancas arrive alors comme un prince, tout de cuir vêtu, souriant, et envoie un son carré, clair, pro. Son groupe est doué. Et grand : six musiciens dont deux doubles synthés (revival kitsch oblige). Julian n’a qu’à tourner la tête à droite à gauche, ou même sourciller, pour déclencher une émeute (voir vidéos ci dessous). L’album est sorti y’a une semaine mais tout le monde connaît les paroles. Le chanteur nous aime et nous trouve même complètement cinglés. Visiblement heureux, il se jette dans la fosse pleines de filles au bout de deux chansons et prend plaisir à discuter tout au long du set (en franglais dans le texte) :

Bon bah c’est cool
Vous êtes dingues
Vous êtes fucking fou
Vous êtes la best audience ever, vive la fucking France
Vous êtes gentils
Moi aussi je t’aime, mec

Un bon concert, même si le chanteur n’a pas beaucoup de chansons et qu’il nous fait le coup des Strokes à leurs débuts : il joue 50 minutes (dont la quasi-intégralité de son album solo). Mais on apprécie de le revoir sur scène. Quant aux chansons, je dirais une moitié de tubes/slows de bonne teneur mélodique et vocale, et une moitié noyée dans une bouillabaisse au chant criard. A ma gauche, une fille passe son temps tête baissée, à envoyer ses témoignages et autres photos sur facebook. Comment ça, revoir mon jugement à la hausse ?


En vidéos :



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SET LIST :
 
Ludlow St.
River Of Brakelights
Out Of The Blue
11th Dimension
Left & Right In The Dark
I’ll Try Anything Once (démo des Strokes)
Old Hollywood (démo des Strokes)
Glass
 
--
 
30mn Boyfriend
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