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par Brice Tollemer le 7 décembre 2010
Pearl Jam fête ses vingt ans d’existence. Pour célébrer ça, faisons un retour sur vingt concerts mémorables du groupe. Et pour celui là, on baise tous Ticketmaster. Un par un. Silence dans les rangs.
Ville : Chicago, Illinois
Salle : Soldier Field
Première partie : Otis Rush & Bad Religion
Spectateurs : 47 000
Setlist : Release, Go, Last Exit, Spin the Black Circle, Tremor Christ, Corduroy, Whipping, I Got Id, Dissident, Even Flow, Improv/Sick o’ Pussies, Deep, Jeremy, Glorified G, Daughter, Animal, Habit, Lukin, Not for You, Elderly Woman, Immortality, Alive, Porch ; Everyday People, Let My Love Open the Door, Better Man, Rearviewmirror, Black, Blood ; Yellow Ledbetter
Le concert en streaming
Empoisonné. Voilà ce qu’est Pearl Jam au cours de cette année 1995, sans doute la plus périlleuse de toute leur carrière. L’insidieux virus de l’industrie musicale, tellement ardu de lutter contre. Il n’est que là. Il entoure chaque action, chaque tentative créatrice que produit un groupe pour exister. Bruce Springsteen en parle mieux que quiconque dans le documentaire Darkness In The Edge Of Town. Il pose simplement les bases d’un constat limpide : La musique qu’il invente, qu’il met en place, qu’il conçoit doit lui appartenir entièrement. Oui. C’est dans cette pensée que doit être resitué le combat de Pearl Jam contre Ticketmaster. Une autre époque. De nos jours, il est difficile d’imaginer qu’une chanson puisse échapper à l’artiste, tant les règles du copyright et de la propriété intellectuelle ont volé en éclat, laissant place à toute une génération de médiocres sur-stylés qui proposent à ce qu’ils pensent appeler un « public » des « chansons » en ligne. Ce n’est pas le mp3 qui a tué la musique. C’est myspace. En trois lignes de codes et deux photos, n’importe quel mauvais tocard se croit la permission de créer un groupe et d’infliger à internet (qui n’a vraiment pas besoin de ça) le supplice d’écouter ses misérables compositions. En 1995, heureusement, tout cet étalage de pouilleux égos restait dieu merci limité.
Pearl Jam est donc mal en point durant cette période. Loin de nécessairement s’accommoder d’un succès un poil trop grand pour leurs épaules, ils ont tout d’abord refusé la réalisation de clips lors de la sortie de VS et Vitalogy. Un courage éthique diront certains. Un autisme maladif proclameront d’autres. A côté ça, ils n’ont vraiment pas bien vécu le suicide de Kurt Cobain. Heureusement pour eux, ils n’ont pas eu accès à toute la masturbation mortifère et débilitante de l’immense partie de la presse française à cette époque. Enfin, cerise sur le pompon, ils ont décidé de contester au plus haut niveau des Etats-Unis la position dominante de Ticketmaster, qui profitait de sa situation de monopole pour instaurer des tarifs exorbitants lors des concerts. Un combat périlleux qui a failli les détruire. Pearl Jam a donc tenté d’organiser une tournée sans passer par les services de la principale billetterie américaine. Compliqué. Délicat. Aléatoire. Bon nombre des dates aux Etats-Unis passent à la trappe.
Mais Pearl Jam a de très bons amis. Neil Young. Qui leur demande de venir enregistrer avec lui son prochain album. Quand vous vous trouvez dans un mal-être permanent, Neil Young, bien. Ce n’est pas tout. Nous avons aussi Dave Grohl. Qui part en tournée en van avec Mike Watt et Eddie Vedder. Qui joue sur cette version australienne de Rockin’in The Free World qui ravira j’en suis sûr au moins quatre personnes dans cette rédaction apocalyptienne du bouge dedans. Après, bien évidemment, si vous n’aimez ni Pearl Jam, ni Neil Young, ni Dave Grohl, tout doit être moins intéressant à la lecture de cette chronique. En même temps, si vous n’aimez aucun des trois… Honnêtement ?
En ce 11 juillet 1995, environ cinquante mille personnes se pressent au Soldier Field de Chicago. Et chantent « Ticketmaster sucks ». Vous, vous faisiez quoi ? Vous écoutiez les Smashing Pumpkins ? Vous étiez déjà chiants ?
(Thanx to FiveHorizons & PearlJamBootlegs)
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