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par Sylvain Golvet le 8 décembre 2009
Cette semaine, ce fût une joyeuse bataille pour savoir qui au sein de la rédaction aurait le privilège d’assister au concert privé que donnait ce vendredi les Them Crooked Vultures (Josh Homme, Dave Grohl, John Paul Jones, faut-il le rappeler ?) à Canal+. Et encore, il y avait de fortes chances qu’au final, personne n’en profite, vu la petitesse de la salle ramenée à la hauteur de l’événement, accessible uniquement sur invitation. Loué soit Sony, c’est bibi qui sera l’heureux élu, pour ce qui se révèlera une grosse claque dans la gueule. C’est pas comme si je l’avais pas vu venir non plus, l’album tournant à plein régime dans mes esgourdes, et la prestation des « Petits Pois » à Rock En Seine, promettait forcément de grandes choses mais demeurait frustrante : difficile de prendre son pied avec des morceaux que l’on connaît à peine.
Mais un doute demeurait. Le concert est-il prévu pour l’Album de la Semaine, ce qui signifie cinq morceaux grand max ? Ou bien comme la rumeur le voudrait, aurait-on droit à un concert privé digne de ce nom ? Un rapide coup d’œil à la setlist lèvera les craintes : 14 morceaux prévus ! Yeeeaaahhh. Entrée en scène des « légendes » (c’est le chauffeur de salle qui le dit), visiblement heureux d’être là, et surtout de jouer ensemble, avec le renfort non-négligeable d’Alain Johannes. Les régisseurs distribuent les bouchons d’oreilles, malheur à ceux qui n’en auraient pas, et les hostilités sont lancées.
Déjà, le début de Nobody Loves Me & Neither Do I n’a rien à envier à son homologue de studio, surtout grâce aux quelques facéties instrumentales que se lance la section rythmique, avant de développer son riff monstrueux qui déclenchera automatiquement un mouvement collectif de headbanging. Cela résume assez bien le cocktail Them Crooked Vultures au demeurant, surtout en live d’ailleurs, ce mélange de gros son collectif allié à un plaisir évident de jouer ensemble et de profiter de cette émulation de talents. On ne contera pas les innombrables regards et sourires passés entre les trois instigateurs. Et pour notre plaisir de spectateurs, cela donnera à jouir (!) de versions upgradées de Scumbag Blues (un duel basse/batterie bien tendu) ou de Warsaw et son pont propice aux improvisations en guise de final dantesque.
Dans l’ensemble, le son est fort, puissant, un poil trop aigu, mais on sent bien que c’est la volonté de Josh Homme de s’amuser avec l’agression sonore, en témoignent les nombreuses attaques guitaristiques et autres petits riffs acérés et vicieux qui parcourent l’ensemble des morceaux (Reptiles, Gunman,…). Et comme prévu, les bons morceaux de l’album deviennent encore meilleurs : Bandoliers et son final à donner des frissons, Mind Eraser, No Chaser, cavalcade digne de Little Sister, Elephants écrasant tout sur son passage. Plus anecdotiques par contre furent les deux curiosités du set. L’inédit Highway 1 permet à John Paul Jones de tâter de la mandoline électrique, et à Josh Homme de lancer des stries de guitares aiguisées, mais on peut comprendre pourquoi ce morceau plus faible a pu être écarté de l’album. Ensuite, Interludes With Ludes, sorte de rêverie orientale psyché, sera l’occasion pour Josh Homme de faire son crooner, sans guitare, mais avec déhanché suggestif. Marrant.
Quant aux quelques sceptiques qui résistent encore à la déferlante du groupe (le rock musclé est-il si à la ramasse pour qu’on ne parle que de ça ?), je les enjoindrais à goûter à la version de Spinning in Daffodils que chacun présent ce soir s’est mangé dans les dents, un truc dantesque, hypnotique, d’une puissance flippante qui remue physiquement. Vous êtes chanceux, le concert est diffusé le 17 décembre sur Canal+.
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