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mercredi 15 avril 2015
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par Psychedd le 25 juillet 2006
Roger et moi. Une longue histoire d’incompréhension et de vague peur provoquée à la simple vue de son faciès chevalin... Une histoire qui, en ce soir du 14 juillet 2006, s’est transformée en roman d’amour. Oui, à tout jamais, je suis réconciliée avec ce grand échalas imberbe qui m’aura fait rêver pendant 2h30.
Désolée pour ceux qui n’aiment pas les romans-fleuves, mais je me dois d’expliquer cette aventure en remontant tout au début de l’histoire. Car choisir d’aller voir Waters en concert ne fut pas une chose aisée pour moi...
Début 2006, la nouvelle tombe : l’ex-bassiste de Pink Floyd donnera un concert à Magny-Cours, à l’occasion du centenaire du Grand Prix de France. Première réaction : « Ah oué ? Bof... »
Quand j’apprends qu’il jouera l’intégrale de The Dark Side Of The Moon, je réagis un peu différemment : « Ah oué ? Mais sans Gilmour, ça risque d’être vilain... ».
Oui, honteusement, je l’avoue, Roger Waters m’a toujours plutôt laissée indifférente. Entendez bien le Waters musicien, pas le Waters parolier. Sans ça, comment revendiquer mon droit de fan du Floyd ?
Pour ce motif, j’avais zappé son show parisien de 2002, j’étais donc partie pour zapper l’édition 2006...
Et pourtant... Moins d’un an auparavant, j’étais au Live 8 et j’avais vibré en même temps que des milliers (des millions ?) d’autres personnes. Mon regard sur le grand échalas imberbe avait déjà changé, mais je ne voulais pas l’admettre.
Le déclic s’est produit en mars, à la suite du concert de David Gilmour, d’où j’étais sortie quelque peu déçue. En apprenant que Nick Mason serait également présent le 14 juillet, je commençais à m’amuser à l’idée de voir une fois de plus les quatre Floyd dans l’année, bien qu’en version Ikéa (en kit quoi...). Je venais de voir Gilmour et Wright, et je n’avais pas été transcendée. Pourquoi snober Waters et Mason, même si le résultat devait être le même ?
Je me suis tâtée fortement jusqu’au mois d’avril : j’y vais, j’y vais pas ? Jusqu’au jour où mon barbu a prononcé la phrase magique : « Imagine que le concert soit génial (ricanements de ma part)... Tu passeras toute ta vie à regretter de ne pas y être allée ! » Toute ma vie ? C’était beaucoup dire, mais subitement, j’ai compris que refuser cette expérience, c’était effectivement me promettre des regrets pour un bon bout de temps. Pour choisir les billets, ce fut facile : le budget réduit nous a imposé d’emblée des places en pelouse normale. De toute manière, il y aurait certainement des écrans géants...
Au fur et à mesure, les nouvelles tombaient : rumeurs sur la présence de Rick Wright, son quadriphonique assuré pour tous... Au fur et à mesure, ma curiosité a grandi et mon envie d’y être est allée crescendo. Envie motivée par la perspective de pouvoir rencontrer bon nombre de floydiens.
Commença alors une lutte acharnée contre moi-même : je regarde la set-list avant ou pas ? Je m’écoute les albums solos ou pas ? Je retente l’expérience Final Cut, quitte à en être malade, ou pas ? Je suis contente d’y aller ou pas ?
Sur bon nombre de questions, les réponses furent négatives : je décidai de rester « vierge » jusqu’au jour fatidique... Mais il me semblait que plus l’on avançait, et plus j’étais heureuse et impatiente (quoiqu’un peu inquiète) d’assister à ce show.
Quand au mois de juin Arnold m’a appelé pour me dire qu’il tentait d’obtenir au moins une accréditation, et que s’il y arrivait, ce serait un cadeau pour ma pomme, toutes les craintes se sont évanouies et je me suis mise à rêver que je pourrais peut-être faire la chouille avec Roro. Comme on est bête quand on se fait des films ! Mais à côté de ça, le patron l’a bien dit : Roro oui, mais il ne faudra zapper ni Tony Joe White (un illustre inconnu pour moi), ni Laurent Voulzy. Ravalant ma fierté, je me suis sentie prête à affronter toutes les Belle Ile en Mer du monde, au nom de ma pseudo-conscience journalistique (oui, j’ai le melon...)
Début juillet, tout s’accélère : Arnold a réussi à obtenir deux invitations en pelouse or. Reste le problème de la place en pelouse normale... Nous la proposons à un ami qui doit décliner l’offre, puis nous pensons au petit frère du barbu, 14 ans au compteur et qui n’a jamais vu de concert de sa vie. Au fond de moi, je l’envie ce petit... Je sens bien la claque arriver, mais je ne sais pas du tout qu’elle va carrément me retourner.
Le 11 juillet, la nouvelle de la mort de Syd Barrett m’anéantit et me fais redescendre sur Terre. Pass ou pas, invitation ou pas, je sais maintenant que ce concert aura une autre dimension pour moi. Ça s’annonce particulièrement émotionnant. Et pas que pour moi. Le soir même, je vais chatter avec quelques floydiens. Nous chialons ensemble et Astronomy-Domine propose une idée pour rendre hommage à Syd : des ballons. Des ballons multicolores qui seraient lâchés au moment clé de Shine On You Crazy Diamond. J’adhère tout de suite et je fais le serment intérieur de m’époumoner sur cette chanson en l’honneur de mon héros qui vient de disparaître.
Le 13 juillet, c’est le branle-bas de combat... Deux heures avant notre départ en Bourgogne, je me réveille enfin et je file mon numéro de téléphone à beaucoup de gens. Je commence également à m’inquiéter pour cette histoire d’invitations. Il était temps. J’en fais flipper Arnold et je décide d’arrêter les frais en stressant toute seule dans mon coin... Stress qui ne me quittera plus jusqu’au lendemain.
Arrivés en Bourgogne, dans la maison familiale, mon père n’en peut plus : « Ouah ! Vous allez voir Voulzy ! ».
14 juillet : enfin ! Avec le barbu, nous émergeons à l’aurore (soit 9h30 du matin), fébriles. Tout est planifié pour que nous arrivions sur le site aux alentours de 15h. C’était sans compter sur notre sens de l’organisation et notre ponctualité légendaires. À 13h30, nous aurions déjà dû être partis. À 14h, Cédric commence à pester sérieusement. Incrédule, je réponds à ses râleries que, de toute manière, le concert commence à 19h et que nous aurons largement le temps d’y être. Aujourd’hui encore, je m’auto flagelle d’avoir été si tranquille. 14h30, toujours en état de fébrilité intense, désormais mêlée à un stress monstrueux, nous décollons direction Magny-Cours. Tout se passe bien jusqu’à Nevers quand soudain, c’est le drame ! 5km avant le site du concert, nous sommes accueillis par des bouchons monstres. J’appelle Arnold pour lui communiquer notre position : lui est en plein cagnard et me dit qu’il nous attend. Une demie heure plus tard (à 17h), nous avons parcourus quelques mètres, des gens commencent à garer leurs voitures sur le bas-côté pour rallier le circuit plus rapidement à pieds, ça ressemble très vite à un magnifique chaos désorganisé. Je suis encore dans un état de détente et intérieurement, je pense à ma vidéo pourrave de Woodstock, quand Jerry Garcia parle de « mosaïque de voitures ». Dans l’habitacle, la température monte.
Arnold me rappelle, il est tout simplement en train de mourir de déshydratation à nous attendre. Il m’apprend également qu’on lui a donné un pass pour un parking spécial. Je lui propose de venir nous rejoindre dans la voiture, nous ferons ainsi le reste du trajet ensemble, sans risque de se louper. Le pauvre, venir à nous est chose aisée. Atteindre l’entrée du circuit en bagnole est déjà plus ardu... 18h, 18h30, à 45°C minimum, je commence à sentir une pointe d’exaspération et le temps semble s’être complètement arrêté. Au moins, nous avons le temps d’admirer en détails l’arrière de la scène. Au loin, je vois des gens qui s’installent sur la pelouse. Je les envie tellement que je suis prête à tout lâcher sur le champ pour les rejoindre. Je décide néanmoins de ravaler mes rêves et de rester solidaire avec les trois garçons qui font preuve d’un courage et d’une patience exemplaires.
Un peu avant 19h, et par conséquent, juste avant Tony Joe White, nous arrivons au niveau des premiers parkings, notre joli autocollant bien en évidence. Très poliment, nous demandons à un type de la sécurité où nous devons aller. À la vue des deux chevelus à l’avant, il semble se poser une question d’éthique : des gens comme ça dans un paddock de F1, ça ferait pas un peu tâche ? Pour répondre à notre question, il nous dit seulement que pour le concert, c’est mieux d’aller au parking sud, ce sera plus pratique et nous serons bien vite devant la scène. Dociles, nous suivons son conseil. Grâce à ce charmant monsieur, nous loupons en beauté Tony Joe White, dont nous entendons des sons au loin. 19h30, nous sommes toujours bloqués et je commence à vraiment m’énerver. Apparemment, je ne suis pas la seule. Encore pire qu’un bouchon sur le périph’ parisien en plein retours de vacances, à l’heure de pointe. Le découragement est même si fort, que je commence à croire que nous allons louper et Voulzy, et Waters. Autant faire demi-tour maintenant, tout est perdu. Je deviens franchement désagréable pour la peine...
20h : le ciel commence subitement à s’assombrir. Laurent Voulzy a démarré son set et nous sommes encore loin du parking providentiel. Au loin, des éclairs commencent à se faire voir. Ça sent mauvais, très mauvais... Puis le tonnerre se fait entendre, spectacle son et lumière ! Mieux qu’au drive-in ! Ma mauvaise humeur commence à se communiquer à mes trois compagnons d’infortune et elle augmente encore quand un préposé au parking VIP (vide) nous demande d’aller encore plus loin. Soudain, c’est l’anarchie dans les rangs : les gens devant et derrière nous sortent de leurs voitures, se mettent à hurler et décident de virer les barrières de fortune qui nous bloquent le passage. Nous n’attendions que ça pour nous engouffrer dans ce maudit parking. Enfin ! Nous nous garons et je recommence à sourire, tout n’est pas mort pour nous. Jaillissant de la voiture comme des diables sortant de leur boîte, nous y rentrons aussitôt : l’orage qui ne faisait que menacer nous tombe dessus, accompagné d’une pluie diluvienne. J’hésite entre exploser d’un rire hystérique ou franchement fondre en larmes... Ni l’un ni l’autre : nos jambes en bouillie et la grosse chaleur nous poussent sous la flotte. Tant pis, ça va nous rafraîchir et je recommence à penser à Woodstock. Avec un peu de chance, nous ferons un concours de jeté dans la boue !
Subitement, le temps s’accélère de manière incroyable : dans un court laps de temps, nous avons le temps d’apercevoir un jeune homme déjà passablement éméché, en train d’uriner devant tout le monde, de rencontrer un ami d’Arnold, qui l’attend pour avoir sa place depuis quelques heures, de courir jusqu’à la buvette pour acheter une petite bière à 5 euros et d’arriver devant les grilles où les chemins de mon barbu, son frère et moi, vont se séparer... Sur scène, Voulzy chante Le Soleil Donne, tandis que la pluie redouble. Je ris intérieurement. Au moment de son Rockcollection, je me dis que le son est incroyable et je me surprend à observer les effets d’une écoute intensive de Nostalgie dans ma prime jeunesse : je chante... Cédric est intercepté par un type de la sécurité : avec son appareil photo, je sens qu’il est grillé d’avance. Coup de chance, ce brave garçon est un de ses collègues qui se fait un peu d’argent de poche avec cet évènement. Pour ceux qui ne veulent toujours pas y croire, le piston est une technique, certes honteuse, mais d’une efficacité imparable. Grâce à ce collègue providentiel, Cédric et son frère me suivent sur la pelouse or. Je dois dire que je suis extrêmement heureuse : Arnold ayant un pass pour aller prendre des photos devant la scène, je m’attendais à passer tout le concert seule dans une foule compacte remplie d’inconnus... Voulzy étire son morceau medley, je ne l’écoute plus. Nous ne pensons plus qu’à une chose, retrouver les floydiens que nous connaissons et avancer un peu plus pour avoir la meilleure vue possible. Le temps que Laurent joue Belle Ile En Mer (que j’affronte héroïquement) et nous avons déjà réussi à grapiller quelques places. Une fois sa prestation achevée, il remonte sur scène avec un monsieur très classe, président d’une association de recherche médicale (si j’ai tout bien compris) pour la moelle épinière et le cerveau. Laurent est sympa : il vend l’une de ses guitares aux enchères pour cette association et il le fait savoir... Laurent est ému, il adore Pink Floyd et de les voir ce soir, ça le rend tout chose (on le croit, il le répète 20 fois !). J’aimerai venir lui tapoter sur l’épaule et lui dire que ce n’est pas tout à fait Pink Floyd que nous allons voir. Mauvais signe : ma fanattitude commence à prendre le dessus...
Entre 21h et 21h30, il ne va rien se passer de palpitant : Arnold nous quitte pour aller se poster devant la scène, le petit veinard ! J’appelle Jujufloyd pour savoir où il se trouve. Il nous indique sa position à l’aide d’une étoffe orange appartenant à Astronomy-Domine. Soudain, je réalise que j’ai oublié les ballons pour Syd. Ça me navre. Profondément. Commence alors une lente remontée à travers le public qui devient de plus en plus compact. Sur notre passage fusent insultes et phrases assassines. Je m’en veux un peu, mais nous devons rejoindre quelqu’un, pour de vrai... Et quand tous nos mouvements deviennent impossibles, nous nous retrouvons tous les trois en plein milieu et suffisamment proches pour apercevoir certains détails sur la scène. À côté de moi, un Anglais complètement excité se prend d’affection pour moi : il veut ab-so-lu-ment me donner un sandwich. En voyant son pain détrempé et particulièrement peu attrayant, je décline poliment l’offre... Il me parle d’une recette inédite à partir de salade et de mayo, je garde un sourire poli scotché sur le visage et je m’accroche discrètement a mon barbu. Où je suis tombée encore ? Les watersiens sont vraiment des gens étranges ! Entre temps, la pluie s’est arrêtée et la chaleur commence à retomber. Je me sens toute bizarre et je m’écouterai, je ferai bien un petit somme... L’attente devient insoutenable et je me demande réellement ce que ça va donner. C’est bien le moment de s’inquiéter, surtout que le concert va débuter d’un instant à l’autre...
D’une ponctualité exemplaire, Roger Waters apparaît sur scène à 21h30 et ma première pensée est à peu près celle-ci : « Ouah ! Il est bien conservé le papy ! ». Car tout de suite, Waters en impose et me fait une très forte impression. Après quelques mots en français (qu’il parle fort bien !), il attaque dur : « Einz, Zwei, Drei ! » et soudain, c’est un In The Flesh pêchu et violent qui vient me frapper en pleine face. Premier aller retour de la soirée, un sourire se pointe sur mes lèvres et s’agrandit très vite. Ce soir là, cette chanson prend une autre dimension pour moi. Peut-être parce que je suis une grave malade psychopate qui a besoin de donner une interprétation métaphysique à tout, je me dis que le surrogate band dont parle le morceau correspond parfaitement à ce que nous allons entendre ce soir : ça joue du Floyd, ça ressemble à du Floyd, il y a même des vrais Floyd dedans, mais ce n’est pas vraiment le Floyd ! Quoiqu’il en soit, le groupe joue très bien et de manière fidèle. J’avoue que j’ose une rapide comparaison avec le concert de Gilmour en mars. Premier constat : niveau présence scénique, j’avoue préférer nettement Waters. Second constat : pourquoi comparer ce qui est incomparable ? Entre un concert plutôt intimiste et une prestation en plein air, il y a forcément un fossé infranchissable. J’attends de voir la suite pour confirmer cette première impression positive...
Et la suite s’annonce bonne, très bonne, extrêmement bonne ! Sur Mother, l’une des choristes vient chanter le refrain. Absolument charmante, je dois bien l’avouer ! Et quand Roger demande : « Mother should I trust the governement ? », une partie du public hurle : « Nooooon ! ».Il paraît que c’est traditionnel de ses concerts, mais comme je découvre cela pour la première fois, ça me fait une drôle d’impression. Ma première grosse émotion se fait sur Set The Controls For The Heart Of The Sun : derrière les musiciens, le clip d’Arnold Layne est diffusé. Et bien que centré sur Roger, la vision de Syd Barrett me fait un drôle d’effet. Son fantôme semble planer au dessus de nous et je suis surprise que Waters n’ait encore rien dit.
Quoiqu’il en soit, j’apprécie beaucoup cette version live, bien que ce ne soit pas un de mes morceaux préférés de Pink Floyd.
Arrive alors ZE claque. Au son de la nappe de claviers qui monte doucement, je sais que maintenant, c’est Shine On You Crazy Diamond. Je n’oublie pas que, pour Syd, les fans ont décidé de la reprendre en cœur et je me prépare à l’entonner avec toute la meilleure volonté du monde. Devant nous, les ballons de couleurs sortent de la foule comme des fleurs qui éclosent un jour de printemps. L’effet est saisissant et ma gorge se serre. Roger qui est en train de s’éponger le visage avec une serviette, ne le voit pas tout de suite, mais dès qu’il se retourne, il semble surpris et sourit avec un petit hochement de tête. Je crois sincèrement qu’il a compris. Je ne sais pas trop ce qui se passe, ça cafouille sévère sur le début et plusieurs parties sont zappées. Erreur ou oubli volontaire, je ne peux pas le dire. Tout ce que je sais, c’est qu’une fois de plus, des images de Syd sont projetées sur l’écran géant. Mes larmes montent... Et au moment crucial, quand le morceau décolle vraiment, tous les ballons sont jetés en l’air. Ma gorge se noue et je commence à chialer franchement. Je suis peut-être trop émotive, mais qu’est ce que ça fait du bien ! Ah les cons ! Ils m’ont bien eue avec cet hommage d’un style particulier, si bien que quand le chant commence, ma voix n’est plus qu’un filet étranglé et secoué de sanglots du plus moche effet. Le petit frère de Cédric se retourne vers moi et me regarde comme si je venais d’une autre planète. Je jette un coup d’œil circulaire pour m’apercevoir que je dois bien être la seule à chialer comme une idiote pour quelqu’un que je ne connaissais pas. Tant pis, ce moment est trop beau, et pour rien au monde je voudrais qu’il ne s’arrête. Le cher grand échalas imberbe semble aussi ému que nous et assure très bien le chant de ce morceau particulièrement dur à interpréter. En tout cas, je prie pour qu’il fasse taire les rumeurs de play-back, parce qu’il est bien loin d’en faire, et je ne peux que le remercier que tout ne soit pas parfait, il n’en est que plus humain à mes yeux. Le jeune saxophoniste vient alors prendre le relais et se débrouille particulièrement bien.
Je dois d’ailleurs dire que le groupe qui accompagne Waters ce soir là me bluffe particulièrement. Avec Snowy White (qui tournait dès 1977 avec le Floyd), je m’attendais à des démonstrations indigestes de technique. Pareil pour le guitariste à ses côtés. Avec ses allures de guitar-hero aux longs cheveux qu’il remue dans le vent, je crois l’espace d’un instant que ça va être la catastrophe. Comme on est mauvaise langue parfois ! Certes Snowy White fait de beaux pains et a tendance à m’énerver pour cela, certes le guitariste Dave Kilminster a des attitudes du plus haut ridicule (oh oui, lève ton manche en faisant la grimace tout en secouant ta crinière !), ils restent pourtant attachés aux versions originales. À la demande de Waters qui à son tour décide de faire dans le revival fidèle ? Je ne me plains pas de cette fidélité aux morceaux originaux, la seule chose qui leur manque tout de fois, est tout simplement le feeling de Gilmour qui restera toujours le meilleur pour interpréter la musique du groupe... Aux claviers, Jon Carin que j’avais découvert en mars fait encore des merveilles. Quel homme ! Quel talent ! Quelle classe ! Musicien moultitâche qui peut aussi bien chanter, faire de la slide, gratouiller une guitare et balancer des solos de clavier de la mort qui tue. En deux mots, je l’admire !
Plus discret, quoique passant difficilement inaperçu, à l’orgue Hammond se trouve Harry Waters (le fils de...), qui ressemble bien peu à son père niveau pilosité faciale. Ce que je retiens de lui : sa barbe et ses dreads qui font passer mon barbu pour un amateur. Le batteur est également impeccable et je me rendrai plus tard compte que sans lui, la seconde partie n’aurait pas été si bonne. Les trois choristes sont toutes plus belles les unes que les autres et font des merveilles. Discrètes mais efficaces, elles teintent le tout d’un peu de soul, sans que cela tombe dans des chœurs variétoches insupportables. Du grand art... Un troisième guitariste, Andy Fairweather Low, est très discret et doit crever de chaud dans son costume hyper classe avec cravate intégrée. Quant à Roger... Roger n’est pas un bassiste technique. Roger ne tricote pas comme un fou. Roger, dans son minimalisme est plus qu’efficace et bon. Mon pantalon en tremble et ma poitrine vibre au son rond et chaud de cette basse. Voilà pour le léger survol technique. Revenons au plus important, la musique...
Après Shine On... , il est très dur de reprendre mes esprits. L’émotion a même été si vive que je zappe Have A Cigar qui fut pourtant assez puissant. D’aussi loin que je me rappelle, je sais qu’au moment du « Oh by the way, which one’s Pink ? », je souris (toujours cette tendance maladive à tout analyser...). C’est alors que s’enchaîne tout naturellement Wish You Were Here. Roger s’approche du micro : « Toute la soirée c’est pour Syd, évidemment... Et spécialement cette chanson là. ». Aussi bizarre que cela puisse paraître, je ne ressens pas la même chose que pour Shine On. Certes, mon cœur se fait un peu plus gros et je chante, toujours pour Syd, mais ce morceau est trop intimement lié à des souvenirs personnels et heureux pour que j’y colle un sentiment de tristesse. Et n’est pas pour autant que je n’en profite pas. Quel morceau définitivement superbe ! Surtout que Roger livre une version, certes moins chargée en émotion, mais tellement plus juste qu’au Live 8.
C’est après que les choses se gâtent pour moi. Après la surprise et la légère déception de ne pas entendre la seconde partie de Shine On, les lumières se baissent un peu et Roger, qui a tombé la veste entre temps, empoigne sa guitare acoustique et vient s’asseoir sur un tabouret au milieu de la scène.
Ça sent The Final Cut à plein nez et mon intuition ne me trompe pas. Avec Southampton Dock, j’écoute, poliment, je patiente et je regrette soudain de ne pas m’être penchée plus en détail sur les paroles, qui doivent être excellentes. Parce que la musique... Sujet épineux chez Waters définitivement. C’est tout de même à ce moment que je me rends compte du nombre de fans qui apprécient cet album et j’en suis presque en train de rougir de ne pas avoir osé aller au-delà de mes idées reçues... Impression confirmée avec The Fletcher Memorial Home qui me plaît beaucoup et dont le film à l’arrière ne fait que rajouter à la sympathie que je commence à ressentir envers ce grand bonhomme sur scène. Son engagement n’est pas une simple façade, tout en lui respire l’honnêteté quant à ses idées politiques ou philosophiques. Je crois que c’est à ce moment que j’ai basculé du côté obscur de la force watersienne. Tous mes a priori se sont envolés pour faire place à une sincère admiration (sans fanattitude exagérée ceci dit). C’est à ce moment qu’Arnold et moi tentons de rentrer en communication pour qu’il vienne nous rejoindre. Note pour plus tard, abandonner le portable au profit de la télépathie... Entre les applaudissements, les cris et les morceaux qui reprennent (moins fort la musique !), je loupe le début de Perfect Sense, que je ne connais absolument pas. À ma gauche, s’élève soudain un astronaute gonflable qui rend la foule complètement dingue. C’est sa minute de gloire à cette baudruche, les flashs fusent (ben alors la sécurité ?!) et mon Anglais de tout à l’heure pousse des cris de joie derrière moi... Je suis tout de même contente de comprendre que cet astronaute n’est pas juste là pour faire beau, je reconnais la voix de HAL 9000 dans 2001 : l’Odyssée de l’Espace et j’en ai des sueurs froides (Hal 9000 est tout un symbole d’horreur et d’abomination pour moi !).
Re-coup de fil à Arnold, re-manque de réseau, re-trop de bruit, re-raccrochage au moment où commence un autre morceau que je ne connais absolument pas. Sur l’écran géant, une BD est projetée. Leaving Beirut sonne aujourd’hui étrangement prémonitoire, comme si Roger avait pressenti tout cela il y a presque deux ans. Excellente idée que cette BD, puisqu’il s’agit en fait de toutes les paroles illustrées. Sur le coup je trouve ça un peu naïf, premier degré. Après des recherches post-concert, j’apprends que cette chanson est apparemment une histoire vraie et que Waters l’a vécue lui-même dans sa jeunesse. Toujours la même conclusion : si musicalement je ne suis pas une grande fan, je trouve les paroles géniales. Le petit message adressé à George Bush déclenche même des applaudissements de joie de la part du public. C’est fort ! La nuit est maintenant bien tombée, je retente d’attirer Arnold à nous pour la 25ème fois, en vain. Et c’est là, concentrée sur mon portable que je commets la faute : je loupe le début de Sheep, si bien que j’ai un peu de mal à rentrer dedans. Et pourtant ! Un morceau d’Animals en live ! Même dans mes rêves les plus fous, c’était inimaginable. Re-re-claque ! Quelle puissance ! Une fois que je suis dedans, je suis lancée, ça groove sec et il me semble que le morceau passe à une vitesse incroyable, accompagné de quelques effets pyrotechniques qui rendent très bien dans le soir et qui m’impressionnent. C’est ça d’assister à son premier grand show en plein air, ça réserve pleins de surprises et il est impossible pour moi d’être blasée... Le blase tombe quand même quand Roger annonce une pause de 10 minutes. C’est pas des manières de couper les gens dans leur élan comme ça ! Tout cela avant de me remettre les idées en place : dans 10 minutes, ce sera tout simplement Dark Side Of The Moon en entier et ça promet... Cette pause est d’autant plus utile que grâce à elle, Arnold nous rejoint enfin, après avoir lui aussi affronté insultes et phrases assassines. Je regarde le petit frère de Cédric : il ne montre rien, comme s’il était ailleurs. Je m’inquiète d’un coup. Peut-être qu’il n’aime pas du tout... Je tente la question et le réponse me rassure : c’est génial. Ha ha ! Mais tu n’as pas encore tout vu petit, la suite, ça va faire mal, ça va claquer des fesses, ça va t’achever, ça va te faire ramper ! Je crois qu’à ce moment, ces réflexions, je me les faisais à moi-même. Et j’avais raison...
Maintenant que la nuit est bien noire, l’écran blanc derrière la scène a été changé au profit d’un écran circulaire où nous pouvons voir la Lune. Anxiété, fébrilité, excitation et tant d’autres émotions qui me traversent la colonne vertébrale. Roger Waters monte sur scène avec son groupe et vient nous annoncer la venue d’un ami « qui lui est cher ». Oh oué ! Nick Mason le rejoint, la mine plutôt ravie, l’air en pleine forme et heureux. Heureux parce qu’il va jouer ou heureux parce qu’il a fait vroum-vroum toute la journée ? Je ne sais pas, je m’en fous, je suis en transe. Je savoure, je trépigne, j’attends, j’ai besoin, je veux que ça commence, maintenant ! Et mon attente n’est pas longue. Les battements de cœur de Speak To Me commencent, et la puissance sonore est telle que mon rythme cardiaque se cale sur ces pulsations...
Soudain les cris, mes poils se dressent, le voyage commence et j’y suis ! Le bonheur me submerge à ce moment... Waters fait preuve d’une abnégation remarquable : plutôt que de chanter (mal), les parties originellement vocalisées par David Gilmour, il laisse la place soit à Jon Carin (pour les parties calmes), soit à Kilminster (quand ça s’énerve un peu plus) qui se débrouillent tous deux admirablement bien. Nick Mason fait deux-trois « cling cling » sur les cymbales, quelques « boum-boum » sur ses fûts et n’a franchement pas l’air de se fouler. En tout cas, il se débrouille mieux sur les parties calmes que sur les moments plus rock où le second batteur prend la tête des opérations, exactement comme il le faut... Mais ce n’est pas grave, il a tellement l’air content d’être sur scène que je lui pardonne tout ! Tous les sons sont en quadriphonies et tournent autour de nous, accentuant de plus belle l’impression d’étrangeté, et même de rêve qui se dégage de l’ensemble. Et quel beau rêve !
Quand Breathe commence, je m’envole complètement : une fois dans le vif du sujet, je suspends le fil de mes pensées pour profiter de chaque instant. L’inquiétude quant à l’absence de Gilmour fait place à une joie très profonde. Jon Carin est impeccable au chant et à la slide, tout n’est que pure douceur. Roger n’est pas en reste. Depuis le début su show, j’admire sa mobilité et le simple fait qu’il aille aux devants du public. Et plutôt que de rester là à simplement jouer de la basse, il préfère bouger, et chanter les paroles qu’il a composées, mais qu’il ne peut hélas pas déclamer dans un micro. Quelle présence ! J’en reste épatée et scotchée. Avec un tel charisme, comment pourrait-il en être autrement ? Mon Anglais et ses amis répètent en boucle « Oh ! My God ! » et partout autour de moi, des rires de joie se font entendre. Un état de grâce collectif semble-t-il. De quoi réchauffer mon cœur, je suis heureuse d’être au milieu de cette foule qui vibre à l’unisson... Unisson quelque peu malmené sur un On The Run à vous arracher la tête. Certains bruits de F1 sont venus se greffer sur les sons habituels et ça fait parfois franchement mal aux tympans. Pourtant, je me surprends à danser (ou du moins à essayer). Ce morceau était une source de terreur pour moi. Ce soir, ce n’est que plaisir... Quand soudain, l’explosion qui se fait entendre tout autour de nous. Tic-tac, tic-tac... It’s Time ! Et wouaaaaah ! Parfois, on ne peut rien dire de plus que wouaaaaaah. Kilminster balance la sauce. Ah ça, ça vous secoue de toute part et vous ne pouvez pas en sortir indemne. Je suis déjà sur les rotules, au bout de trois morceaux, il faut le faire. Et j’attends le morceau suivant. Celui là, il passe, ou il casse...
La choriste Carol Kenyon s’avance, tandis qu’Harry Waters joue les premières notes de The Great Gig In The Sky. Non seulement cette femme est sublime, mais en plus, elle passe cette épreuve haut la main. Magique, superbe, splendide, magnifique, fabuleux (et je passe beaucoup de superlatifs), elle me laisse là, hébétée, ébahie, la bouche ouverte et la larme à l’œil. Pour la première fois, j’entends ce morceau en live, et il est interprété de manière magistrale. Qu’ils sont loin les bouchons pour atteindre le parking, qu’elle est loin la pluie, disparus l’appréhension et le scepticisme ! Je n’en sortirai pas indemne, maintenant, j’en suis sûre.
Tout mon être exulte de bonheur et de joie. Je m’en fous même que ce soit Money qui commence. Là encore, je danse. Kilminster la chante avec tant de rage et de cœur que je lui pardonne à tout jamais ses jetés sauvages de mèches folles. Mais ce n’est pour moi qu’un petit interlude léger, car arrive le genre de morceau qu’il m’est impossible de renier ou d’oublier. Us And Them, ce petit bijou que j’affectionne tant débute tout en douceur. Je ferme les yeux, je me laisse porter par le sax de ce petit jeune qui m’épate de plus en plus. Frissons garantis, c’est tellement beau que je ressens de nouveau ma gorge qui fait des doubles nœuds et mes canaux lacrymaux qui se remplissent pour une énième session de pleurs. Et là, c’est le drame... Jon Carin qui a dû mal régler sa delay commence le chant sur un petit raté. Bon, d’accord, ce n’est pas un drame et la petite peur vite évincée, je retourne en ce lieu de béatitude qui n’est qu’à moi et je prends mon pied toute seule, égoïstement.
Au milieu du morceau, j’aperçois Waters qui s’approche de Mason, ils s’échangent quelques mots et sourient franchement. La complicité n’est pas feinte et je me sens privilégiée d’assister à cette scène de pure amitié...
Puis tandis que s’envolent vers les étoiles les dernières mesures de ce morceau si beau, Any Colour You Like prend le relais pour me faire groover de plus belle. C’est que j’ai beaucoup bougé durant ce concert ! Et soudain, la vérité me frappe de plein fouet : plus que deux morceaux et ce sera fini... La redescente sur Terre est extrêmement dure. Mais quelle idée de faire sa maso de service ?! Brain Damage passe comme dans un rêve et je me tape une trouille pas possible à cause d’un rire de maniaque qui sort d’une des enceintes sur ma droite. Magie de la quadriphonie... Quand Eclipse vient annoncer la fin, je suis prise de frissons et je chante comme je le peux pour remercier de façon dérisoire un Roger Waters qui a retrouvé une voix que je ne lui connaissais plus depuis bien longtemps. En fermant les yeux, j’aime à m’imaginer que je suis retournée en 1972 et les frissons redoublent d’intensité. Quelle force qui se dégage de tout cela. Everything under the sun is in tune..., on y est presque, sauf que ce soir, l’harmonie qui règne sur le site est sous la Lune qui montre un côté tellement brillant qu’elle pourrait m’en éblouir. Avant de devenir trouble pour cause de larmes intempestives. Quelle ovation ! Ça ne peut pas finir comme ça, il m’en faut encore et apparemment je ne suis pas la seule à jouer les gourmandes... Après une ou deux minutes, durant lesquelles ils se font désirer, les musiciens reviennent pour les rappels. Joie, joie, joie !
Et quoi de plus normal, après avoir joué son premier chef-d’œuvre, de jouer quelques extraits de son acte de foi envers la maçonnerie ? Des extraits de The Wall qui font bien terre à terre après cette expédition sur la Lune. Forcément, Happiest Days Of Our Lives sonne carrément terrifiant, mais ce n’est pas grave, le rêve se prolonge un peu plus et s’enchaîne sur Another Brick In The Wall part 2, qui même ici, me sort par les yeux. Pas faute d’essayer de bouger sur ce rythme discoïde, ça passe moyen et chanter, ça me saoule. C’est étrange, mais c’est comme ça, j’ai décrété que je ferai un blocage et je le fais... Puis soudain, c’est la surprise... Vera Lynn. Ah oui ! C’est rigolo de l’entendre en live, c’est loin d’être courant. Je veux bien recommencer à pousser la chansonnette pour le coup. Enchaînement naturel de l’album, on arrive sur Bring The Boys Back Home, réellement surprenante aussi.
Je commence à comprendre que, plutôt que de jouer seulement Comfortably Numb, Wawa met le paquet et voit une fois de plus les choses en grand. Et comme tout s’enchaîne sur le disque, pourquoi ne pas les enchaîner en concert ? Très malin de sa part, je rentre immédiatement dans ce morceau et pour la première fois, depuis que je l’ai vu en live, je le ressens entièrement et pleinement. Une sensation incroyable je dois dire... J’aime déjà ce morceau, mais là, c’est la claque qu’il me fallait pour m’achever définitivement. Si en plus nous avons droit à des lances flammes du plus bel effet sur chaque refrain, je finis carrément sur le cul, la bave au coin de la bouche. Mais je n’y suis pas. Passée la première vague ultra chauffante de flammes, je suis à moitié aveugle, mais tout m’indiffère. Je viens à nouveau de quitter la Terre et je me balade quelque part en orbite au son de la chanson. Quand le crescendo final arrive, mes yeux sont fermés et des images défilent. Le monde n’existe plus et je suis seule, seule avec cette musique qui ce soir, prend une dimension absolument gigantesque. Et quand tout s’achève, j’en redemande encore et encore. Mes espoirs disparaissent avec la lumière qui revient doucement sur le site et le mouvement général de repli qui commence à s’opérer. Arnold, Cédric, son frère et moi, nous nous regardons et nous avons au fond des yeux une petite étincelle qui brille d’un éclat tout particulier. Pour ma part, j’ai l’impression que mes jambes ne me soutiennent plus, comme si elles n’étaient que de vulgaires bouts de chiffon. Et pourtant, elles me portent jusqu’à un petit groupe de floydiens qui sont à peu près dans le même état que nous. Il me semble avoir répété 35.000 fois : « C’était grandiose ! », c’est dire si j’ai dû être chiante ! Poussés par les gardiens, nous devons quitter le site, à regrets...
Une dernière fois, je me retourne pour contempler la scène et pour remercier par la pensée cet homme qui m’a fait vibrer avec tant d’intensité. Encore plus fort, je déclare solennellement qu’à partir de ce jour, Roger, c’est mon pote. Une réconciliation après tant d’années de brouille, ça m’en ferait chialer toute seule... Mais je n’en suis pas là, pour le moment, il faut sortir du site (aidés par les gardiens), réunir tout un petit groupe et aller quelque part où nous pourrons échanger nos impressions... Le reste est du pur domaine privé, mais tout ce que je peux dire, c’est que malgré la fatigue et les émotions, nous étions tous fiers d’être ici et d’avoir vibré en harmonie sous le ciel étoilé... Oh Roger ! Tu m’inspires !
Petit constat post récit : la critique est aisée, mais l’art est difficile... Certains pensent que Waters a fait cette tournée par jalousie envers Gilmour qui cartonne avec son album solo. Je pense tout simplement qu’il a voulu se faire plaisir, à lui, mais aussi faire plaisir à ses fans, dans la même optique que David en 2002 (qui n’avait rien non plus à promouvoir...). Ma sensation à l’heure actuelle est que depuis le Live 8, et ceci est flagrant maintenant, Roger s’est enfin réconcilié avec son passé et avec le Floyd et comme cadeau pour les fans, on ne peut certainement pas faire mieux. Rien que pour cela M. Waters, je vous remercie...
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