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Only By The Night

Only By The Night

Kings Of Leon

par Emmanuel Chirache le 23 septembre 2008

2,5

Paru le 22 septembre 2008 (RCA)

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Pochette belle et sobre, discours promotionnel creux d’enfants gâtés du rock ("c’est chiant de tourner tous les jours"), soif de reconnaissance inassouvie ("on devrait être plus connus aux Etats-Unis"), nouveau disque mêlant cold-wave et rock de stade : déjà la routine chez les Kings Of Leon. Dans la continuité d’un Because Of The Times brillantissime, le groupe sort en effet Only By The Night ce 22 septembre dans l’espoir éternellement renouvelé de conquérir le grand public américain, qui s’obstine hélas à lui préférer les Jonas Brothers, trois puceaux au physique d’amibes managés par Disney Channel. On a la fratrie qu’on mérite.

Entre les deux albums, un an et demi à peine... Il faut reconnaître aux frères Followill (et au cousin Matthew) une qualité appréciable, celle de savoir produire des chansons sans nous faire attendre plus que de raison. Pas le temps de flâner, les Kings Of Leon se ruent vers la gloire en courant quand d’autres s’y rendent le pas léger. C’est d’ailleurs un peu le problème de ce Only By The Night. Car si le groupe part très fort, il termine sa course épuisé. A l’écoute des trois premières chansons, la tentation est grande pour l’auditeur de se croire en possession du disque ultime de cette rentrée. Subtile et contemplative, Closer (clin d’œil évident à Joy Division) révèle encore une fois l’incroyable talent de Caleb pour nous tenir en haleine par la seule grâce de sa voix. Quelques effets à la réverb délectable suffisent ensuite à parachever le morceau. A cette introduction mélancolique succède Crawl et son riff lancinant qui sonne pour notre plus grand plaisir le retour des guitares agressives et saturées. Dernière pièce de ce trio redoutable, Sex On Fire apporte une touche remarquablement efficace de new wave à l’ensemble (The Cure n’est pas bien loin). Pourtant c’est un crève-cœur de l’avouer : à côté de ces réussites, le reste ne sera qu’une lente dégringolade.

Certes, Use Somebody et Manhattan réjouissent encore l’oreille, mais seulement par intermittences. Et puis surtout on y entend les signes avant-coureurs d’une baisse de régime inquiétante. Les backing vocals en écho de Use Somebody font ainsi penser aux pires moments que peuvent nous infliger les U2, tandis que sur Manhattan la voix de Caleb commence doucement à s’enliser dans des cris plaintifs un brin lassants. Les chaleureuses intonations péquenaudes des débuts ont définitivement disparues, laissant désormais la place à quelque chose de plus convenu sur les dernières chansons de Only By Night. Que ce soit Revelry, 17 ou I Want You et sa ligne de basse empruntée à Gigantic des Pixies, rien de bien excitant à se mettre sous la dent. En étant magnanime on dira que Notion tire tout juste son épingle du jeu, avant que Be Somebody et Cold Desert ne nous fâchent pour de bon. Composée dans un état d’ébriété avancé d’après les dires du groupe, cette dernière fait preuve d’une fainéantise malvenue pour ne pas dire d’apathie. Attention à ne pas trop se regarder le nombril du côté des Followill, sous peine de verser dans la parodie ou la facilité. Ceci étant dit, un mauvais Kings Of Leon vaudra toujours mieux qu’un bon Coldplay alors savourons ce qui peut l’être sur ce disque, en attendant un meilleur crû.



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Tracklisting :
 
1- Closer (3:57)
2- Crawl (4:06)
3- Sex on Fire (3:23)
4- Use Somebody (3:50)
5- Manhattan (3:24)
6- Revelry (3:21)
7- 17 (3:05)
8- Notion (3:00)
9- I Want You (5:07)
10- Be Somebody (3:47)
11- Cold Desert (5:34)
 
Durée totale :42’55"