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mercredi 15 avril 2015
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par Sylvain Golvet le 7 novembre 2011
Les Detroit Cobras, ce sont une chanteuse (Rachel Nagy) et une guitariste (Mary Ramirez) œuvrant depuis 1994 telles des conservatrices de musées, la fougue et le sex-appeal en plus, et répandant la bonne parole sixties dans les clubs réduits et surchauffés du territoire US. Sa particularité : un répertoire entièrement composé de reprises de morceaux r&b, soul ou rock’n’roll, des titres peu connus, par des artistes oubliés ou par certaines stars de la soul. Le style des Detroit Cobras est à la fois plus brut et plus efficace que celui de ces originaux, là où son garage rock perd en arrangements, il le regagne en puissance et en énergie, et logiquement et malgré ses moyens modestes, en qualité d’enregistrement, le temps de quatre albums remplis de pépites jouissives.
Le geste est louable, et modeste, mais cela reste un bon moyen de se faire un répertoire de petits chefs d’œuvres à peu de frais. Mais le groupe ne cachant pas ses références, c’est donc l’occasion rêvée de parcourir ce patrimoine musical inépuisable, et une fois fait le tour de leurs albums on se dit qu’il est temps de parcourir la jungle du web en quête des ces trésors. Et naturellement, dès qu’une idée de ce genre vous vient, quelqu’un d’autre y a pensé avant vous et a eu la bonne idée de partager ses trouvailles.
54 titres originaux sont donc compilés et partagés dans la plus stricte illégalité par un certain Mikael du forum GaragePunk sur ce double album Songs We Taught The Detroit Cobras. Au programme, de la soul à n’en plus finir, dans des versions mono tout ce qu’il y a de plus spartiates. Certes on y croise les Ronettes, les Shangri-las ou Otis Redding (pour le fabuleux Shout Bamalama avec ses Pinetoppers), mais pour des titres peu présents sur leurs classiques compilations respectives. Et puis on découvre des gens aussi talentueux que Mickey Lee Lane, auteur occasionnel pour Bill Haley et interprète du formidable Hey Sah-Lo-Ney. ou l’artiste de country Charlie Rich pour ce magnifique titre de blue-eyed soul Midnite Blues. Un répertoire qui devrait être protégé par l’Unesco.
Bref, c’est rempli de cuivres puissants, d’orgues baveux et de claquements de mains (I Wanta Holler de Gary U.S. Bonds contient les trois à la fois !), ce qui constitue sans problème une bien meilleure machine à danser que n’importe quel Dance Machine, le tout démontrant l’extrême bon goût du groupe de Detroit. La compilation se limite aux trois premiers albums des amis de Jack White (bah oui, ils sont sur son label), il manque donc les morceaux de Tied & True. Là, Wikipedia et YouTube sont vos amis, puisque, gloire soit rendu aux uploaders, tout se trouve très facilement dans le monde merveilleux des internets. De quoi mettre à jour soi-même cette compilation, qui fait donc aussi dans l’interactif, si c’est pas merveilleux.
Vos commentaires
# Le 7 novembre 2011 à 22:10, par Pey’J En réponse à : Songs We Taught The Detroit Cobras
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