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mercredi 15 avril 2015
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par Milner le 18 octobre 2005
paru le 25 août 1971 (Polydor / Universal)
Au milieu de l’année 1971, The Who sait qu’il est attendu au tournant. Car de tous ceux qui ont laissé une empreinte indélébile dans les années 60, qui reste-t-il ? Plus grand monde, bien évidemment (excepté peut-être The Rolling Stones, The Beach Boys ou The Kinks). Au revoir les Hendrix, Morrison, Joplin, Beatles et compagnie ; le monde occidental se sait orphelin et The Who a une sacré pression pour enregistrer ce cinquième effort. Suite au succès de leur opéra-rock Tommy, Pete Townshend et ses compères se voient pratiquement dans l’obligation de fournir du matériel de la même envergure et commencent à travailler sur la composition d’un film de science-fiction baptisé Lifehouse. Pour des raisons diverses, le projet n’aboutira pas et verra The Who se résigner à sortir un album de compromis qui sera paradoxalement l’une de leur plus grosses ventes, aidé en cela par une pochette des plus marquantes.
Articulé autour d’une réalisation du photographe Ethan A. Russell, on peut y distinguer les membres du quatuor terminant d’uriner contre un monolithe situé sur un terril non loin de Durham. C’est en voiture, au retour d’un concert à Sunderland le 7 mai 1971, que Keith Moon et John Entwistle, batteur et bassiste de leur état, discutèrent du film 2001 : L’Odyssée De L’Espace. Une soudaine envie de vidanger les vessies nécessita un arrêt sur le bord de la route et voilà comment fut pratiquement créé la couverture de l’album à venir. La photo semble être une référence à un monolithe découvert sur la Lune dans le film de Stanley Kubrick, 2001 : L’Odyssée De L’Espace, donc, datant de 1968. Il a également été suggéré qu’elle pouvait incarner un exemple d’uniformité et d’aliénation de la vie moderne.
Outre ces considérations philosophiques, c’est clairement un moment de surréalisme au quotidien du fait que le groupe se soulage allégrement et sans aucuns scrupules apparents. Aucunes références à Lifehouse n’apparaissent ici et la pochette montre bien le credo que le groupe s’est alors fixé : un manque de respect « monumental » et un titre d’album explicite qui symbolisent à merveille son refus de passer le reste de sa carrière à jouer Tommy. Le reste de la conception de la pochette échoue entre les mains du graphiste Kosh, assisté de Richard Evans, le designer attitré de The Who. Et oui, il y a une vie après l’opéra-rock et les stades de football s’ouvriront bientôt pour nos londoniens qui n’ont visiblement pas regretté la couverture de Who’s Next.
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