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par Oh ! Deborah, Yuri-G le 19 janvier 2010
En complément de nos 20 Incontournables des années 2000, voici la deuxième partie de notre Playlist d’albums qui ont failli ou auraient pu figurer dans le top...
A Place To Bury Strangers - A Place To Bury Strangers (2007)
Batterie-marteau-piqueur, échos torsadés, éclats apocalyptiques et mélodies qui crépitent, A Place To Bury Strangers fut une excellente découverte expérimentale et non moins efficace des années 2000. Pertinent mélange de post-punk, shoegaze et indus, leur musique dynamitée (hélas trop bruitiste à la longue) comprend des moments rayonnants et des idées sonores surprenantes.
The Bees - Free The Bees (2004)
Reliés au rang des groupes de seconde zone, les Bees auraient pourtant pu figurer parmi les groupes revival célèbres, tant les chansons de ce premier album sont toutes des hymnes imparables en hommage aux années 60. A la fois festif et soigné, Free The Bees est une oeuvre baroque et précieuse.
Broadcast - Haha Sound (2003)
Le meilleur album de ce trio anglais défie son époque, frileuse. Sans s’enfermer dans l’avant-garde ni l’hommage (passéiste), il ne s’interdit aucun des deux et incarne leur juste milieu, tant poursuivi. C’est donc encore possible. S’ouvrant sur Colour Me In, la recherche du son déphasé, de la perturbation (moderne) est bien là. Encore mieux, cette mélodie gracile des petites aubes pluvieuses. Car c’est une chanson velvetienne, et doublement : un peu Sunday Morning strié par Venus In Furs. Avec Haha Sound, on est donc subjugué par des douceurs révolues : pop sixties, candide et chagrine… encore plus parce qu’elle est travaillée par des sons-scalpel, réverbérations brumeuses. La belle voix de Trish Keenan traverse l’ensemble. Comme un enchantement.
Clinic - Internal Wrangler (2000)
Tout comme leurs excellents Eps sortis en 1997 et 1998 (IPC Subeditors Dictate Our Youth ; Monkey on Your Back ; Cement Mixer), Internal Wrangler est une panoplie de vignettes (rock garage, dub, pop, électro, voire dub et funk) qui connaît parfaitement ses classiques... Tout en gardant une homogénéïté aux contours nets et des mélodies qui tombent sous le sens.
The Jim Jones Revue - The Jim Jones Revue (2008)
Quoi de mieux que la résurrection des années rock’n’roll fifties transformées en joyeux et puissant bordel noisy-garage, en guise de pastèque sur le gâteau effondré du Revival ?
Sufjan Stevens - Illinois (2005)
Sufjan Stevens a de l’ambition, sûrement trop. Son projet fou, enregistrer 50 albums pour autant d’Etats d’Amérique. A ce jour il n’en existe que deux volets : Michigan et Illinois. Ce n’est pas grave, on ne s’attendait pas à s’engouffrer dans 50 œuvres aussi touffues et baroques que celle-ci. Ce qui le caractérise : un songwriting d’enfant gâté, avec disposition d’arrangements virevoltants et chœurs suaves… on est à la foire, au cabaret, à l’orchestre symphonique en même temps. Et l’emphase plane. Sans menace, avec délice. En voilà un à qui ça ne fait pas peur. Résultat, des mélodies tueuses, héritières de Burt Bacharach et Neil Young. En même temps !
TV On The Radio - Desperate Youth, Blood Thirsty Babes (2004)
S’il ne restait qu’un mot pour résumer cet album : décloisonnement. En 2004, sans se poser cent mille questions, trois musiciens de New York se sont lancés. A qui aimait le post-punk minimal, ils ont répondu : et le doo wop ? A qui le jazz de Sun Ra : et la noisy pop ? Miracle, tout cela n’avait en plus rien de théorique... Car la beauté de ce premier album reste son formidable instinct qui, sous une chape métallique et sourde, fait naturellement affluer toute la mélancolie de la soul, tout le retentissement des musiques industrielles. Sans que le brassage paraisse forcé ou pire, hasardeux. Alors on court d’une pépite à l’autre, sur ces hauts remparts bientôt tombés entre une douleur qu’on dirait antique et une hyper-modernité irradiante.
The Warlocks - Phoenix (Version US : 2002/ Version UK : 2003)
On va pas épiloguer pour la énième fois sur cet album essentiel en terme de rock’n’roll psychédélique. Entre violence et ensorcellement, l’odyssée se réalise en esquivant des limbes tranchantes et toxiques, et s’aventure dans l’air moite d’un espace condamné.
Shannon Wright - Dyed In The Wool (2001)
Incroyable chanteuse, excellente pianiste et guitariste, Shannon est un petit miracle unique dans notre décennie, une étincelle noire, une merveille reclue. Difficile de sortir indemne de l’écoute de cette musique sans compromis, dure et douloureuse, l’expression d’une dépression saccadée dont l’humanité est tétanisante. On aurait pu choisir son album Over The Sun (plus électrique et aussi talentueux). Avec cette voix franche, fêlée et féminine, ce son mat et claquemuré (produit par Steve Albini), ces traits dissonants et ce piano mélancolique, le folk-rock déstructuré de Dyed In The Wool nous transperce le cœur par sa violence émotionnelle brut et épurée.
Suite la semaine prochaine...
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