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The Beatles Play (With) Dylan

First Long And Winding Ride On Highway 61

The Beatles Play (With) Dylan

The Beatles And Bob Dylan

par Our Kid le 18 avril 2006

4

paru en 2004 (Columbus)

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The Beatles et Bob Dylan. Deux portes-drapeaux des années 1960 que tout sépare, vu de loin. L’un est américain, les quatre autres sont anglais. L’un joue du folk quand les autres ne jurent que par le rock’n’roll. Dylan joue principalement accompagné de sa guitare et de son harmonica, tandis que les Liverpuldiens recherchent la complexité sonore en permanence.
On le voit, les carrières des cinq n’auraient jamais dû se croiser, même pas deux minutes. Et pourtant, il en fut tout autrement et le cours de l’histoire n’en fut que changé. C’est tout bonnement la rencontre de ces deux monstres de la musique populaire et les changements qui s’opérèrent justement à la suite de cette rencontre que propose le bootleg The Beatles Play (With) Dylan. Répartie en trois volumes, cette histoire se présente sous la forme d’un documentaire mêlant interviews des intéressés, morceaux de studios, de concerts, souvenirs en tous genres, tout en conservant la chronologie originelle, un plus qui ravira tout historien du rock.

La rencontre donc. Robert Zimmerman, alias Bob Dylan, entre dans la vie des quatre de Liverpool un beau jour de janvier 1964, alors que le groupe se produit à Paris et se lance à l’assaut du continent pour la première fois (excepté Hambourg, la fidèle). Ayant roulé sa bosse depuis trois années déjà, auprès du grand Woody Guthrie, Dylan s’installe à Greenwich Village à New York où il signa avec Columbia Records. Auteur de quelques morceaux emblématiques du courant folk-pop-rock, Dylan est un artiste plus que reconnu aux États-Unis mais un illustre inconnu en Europe. Il semblerait que ce soit McCartney qui dénicha un disque du Zim auprès d’un DJ parisien. Subitement, les quatre se mirent à l’écouter et ce fut le choc. Ringo, puis John et enfin George. Ce dernier, pourtant, n’est pas instantanément sous le charme, sûrement à cause de la voix nasillarde qui en aura rebuté plus d’un. Peu importe, cette découverte tombe à pic puisque les Beatles s’envolent pour les États-Unis le mois suivant pour se produire à la télévision, devant des millions de téléspectateurs. Dylan est l’un d’eux. Il est frappé par ce qu’il voit et surtout par ce qu’il entend. Alors que les Scarabées jouent I Want To Hold Your Hand, Bob croit entendre dans les paroles de la chanson les vers « I get high » (je décolle) en lieu et place de « I can’t hide ». Pour un fumeur comme lui, il n’en faut pas plus pour retenir le nom des Beatles. Petit à petit, les artistes découvrent leurs répertoires mutuels et intègrent progressivement des éléments dans les nouvelles compositions. Harrison nous rappelle sa surprise d’entendre des accords inédits sortant de la guitare du Zim, ainsi que les paroles incroyables écrites et chantées par le natif de Duluth. De même, Dylan s’inspirera du morceau I Wanna Be Your Man des Fab Four pour composer I Wanna Be Your Lover, similitude que présente le disque avec conviction.

À partir de ce moment-là, les musiciens commencent à se fréquenter physiquement. La première rencontre a lieu dans un hôtel new-yorkais et la légende raconte que les Beatles y découvrirent les drogues et offrirent en échange le rock’n’roll à Dylan. Plus qu’une légende, les faits sont avérés et confirmés par les Anglais. On s’en doute, il suffisait aux quatre de proclamer leur amour pour le guitariste pour que toute l’Angleterre puis l’Europe succombent à leur tour. Ainsi, l’influence de Dylan se fait sentir énormément sur les morceaux des garçons dans le vent. Des titres comme I’m A Loser, You’ve Got To Hide Your Love Away sont à rechercher directement dans le répertoire du folkeux, notamment à travers le thème des paroles qui rompt avec la norme de la pop. L’autre confirmation est la présence de guitares acoustiques sur ces enregistrements et du premier morceau unplugged, en 1965. L’autre révélation réside dans la ressemblance qu’entretiennent Norwegian Wood (This Bird Has Flown) et Fourth Time Around, des morceaux quasi-identiques ! Il est intéressant de noter qu’à cet époque, c’est Lennon le plus fan de Dylan, et cela s’entend ! D’ailleurs, un document retraçant une conversation entre John et Bob atteste de la complicité et de la proximité entre les deux. En 1966, à la suite de son accident de moto, Dylan entre soudainement en retraite et s’en va se reposer dans sa maison de Woodstock pendant que les Anglais tracent la voie vers le psychédélisme. On observe d’ailleurs la tête de Dylan sur la pochette de Sgt. Pepper’s Lonely Hearts Club Band, signe que son influence est plus profonde qu’elle n’y paraît. Le bootleg figure également un passage du film The Rutles, réalisé par le pythonesque Eric Idle et ami de Harrison. Dans cette parodie de la carrière des Four, Dylan aurait initié The Rutles au thé...

Dylan est toujours présent. À Rishikesh, en 1968, les disciples perfectionnant leur technique de méditation au cours d’une retraite spirituelle en compagnie du Maharashi Maesh Yogi chantonnent Blowing In The Wind et Harrison va même jusqu’à passer les fêtes de Thanksgiving en compagnie de Dylan à Woodstock. Là-bas, il développe son talent de compositeur et écrit même quelques-uns de ses futurs tubes en solo (I’d Have You Anytime). Parallèlement, Harrison traîne également avec The Band, un groupe qui accompagne Dylan sur l’album John Wesley Harding. De retour des États-Unis, Harrison est lâché dans la froideur des séances pour Get Back (qui deviendra par la suite l’album Let It Be) et se désintéresse de plus en plus de l’entreprise Beatles. Durant ces sessions, il passe le plus clair de son temps à jouer du Dylan plutôt que du Beatles ! Des morceaux tels que Please, Mrs. Henry, Rambling Woman, I Threw It All Away ou It Ain’t Me Babe montrent que George a toujour la tête à Woodstock. D’ailleurs, à un moment, en plein divorce professionnel durant ces sessions, le Beatle timide suggéra son remplacement par Dylan. On remarque aussi que le Don’t Let Me Down des Scarabées ressemble trait pour trait au I Shall Be Released du Zim...

De retour en Europe, Dylan se produisit en 1969 au festival de l’Île de Wight devant Lennon, Harrison et Starr, en compagnie de leurs épouses. On dit même que dans les coulisses, Lennon proposa à Bob de se joindre à lui pour l’enregistrement de Cold Turkey... Finalement, malgré la séparation des Beatles, Dylan est toujours resté un proche des Anglais et peut les remercier car ils ont contribué à son succès (au même titre que The Byrds), ce que rappelle ce bootleg qui, s’il propose parfois des plages d’interviews (francophones exclusifs, s’abstenir !), montre toutefois la carrière des deux légendes de la musique populaire se découvrir, s’entremêler, se stimuler, se régénérer en permanence pour accoucher de morceaux et de situations contribuant à leurs légendes respectives. Peu se doutaient des similitudes entre Fourth Time Around et Norwegian Wood (This Bird Has Flown) ou de la collaboration entre Harrison et Zimmerman avant le Concert For Bangladesh de 1971, ce disque se propose donc de nous rafraîchir la mémoire et de rétablir une certaine vérité via les déclarations des protagonistes. Bizarrement, c’est Paulo, le premier à avoir découvert Dylan, qui sembla le moins influencé par son art...



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Tracklisting :
 
VOLUME ONE : THE SIXTIES (1964 - 69)
 
1- Intro (1’27”)
2- John’s Intro “ I Don’t Believe In Zimmerman” (0’23”)
 
The Beatles catch Dylan’s mind ’64 - “THOSE CHORDS”
 
3- I Want To Hold Your Hand (Live BBC 2/ ’64) / “I Get High” (2’32”)
4- I Wanna Be Your Lover (3’33”)
 
Dylan catches The Beatles’ attention - “THOSE AMAZING WORDS”
 
5- “HE WAS OUR IDOL” / “MY FIRST MARIHUANA CIGARETTE” (Interviews Paul, Ringo, George) (2’19”)
 
The Beatles play like Dylan ‘64/’65 - The Ballad Of John And Bob Part One
 
6- I’m A Loser (takes 1+2) (2’29”)
7- You’ve Got To Hide Your Love Away (takes 1+5) (2’51”)
8- “ALL OF US ARE DYLAN FANS !” (Interview Beatles) (1’12”)
9- Norwegian Wood (This Bird Has Flown) (take 1) (2’07”)
10- Fourth Time Around (live) (5’04”)
11- “I REMEMBER IT WELL - ALBERT HALL” (Interview George) (0’33”)
12- Car Sick Blues (Dylan And Lennon Car Ride) - Excerpt from Eat The Document (7’55”)
13- “Tea” (Parody) (0’36”)
 
The Beatles play Dylan in India - Rishikesh Tape 3/ ’68
 
14- Blowing In The Wind (singalong) (0’36”)
 
Music From The Big Pink 11/’68 - The Ballad Of George And Bob Part One
 
15- “IT WAS A TURNING POINT FOR ME” (Interview George, Ringo) (1’09”)
16- I Forgot To Remember To Forget Her (3’16”)
17- “STRANGE CHORD G MAJOR 7th” (Interview George) Dylan-Harrison Woodstock Tape 11/’68 (0’37”)
18- Everytime Somebody Comes To Town (Nowhere To Go) (1’30”)
19- I’d Have You Anytime (1’54”)
 
The Beatles play Dylan during Get Back Sessions 1/’69
 
20- “VERY UNHEALTHY AND UNHAPPY” (Interview George) (0’35”)
21- Please, Mrs. Henry (2’21”)
22- Rambling Woman #1 / I Threw It All Away #1 (0’50”)
23- Rambling Woman #2 / I Threw It All Away #2 / Mama, You Been On My Mind (6’47”)
24- Positively 4th Street (1’01”)
25-29 I Shall Be Released #1- #5(9’28”)
30- Blowing In The Wind (0’33”)
31- It Ain’t Me Babe (0’23”)
 
George produces a Dylan song with Billy Preston 4-9/’69
 
32- She Belongs To Me (4’05”)
 
Dylan live at the Isle of Wight Festival with John, George, Ringo and wives in the audience 8/’69
 
33- She Belongs To Me (2’39”)
34- I Threw It All Away (3’13”)
 
35- John’s Outro (0’05”)
 
After the concert... The Ballad Of John and Bob Abandoned
 
36- Cold Turkey (demo take 1) (3’45”)
 
Reprise
 
37- Mama, You Been On My Mind (better mix) (2’06”)
 
Durée totale : 80’11”